Le 22 février, puis le 1e mars 2014, un groupe de quelques citoyens et citoyennes organisèrent des rassemblements devant une fac à Alger, pour protester contre le honteux 4° mandat. Toute la population algérienne, enfin presque, s’est sentie soulagée. Quelqu’un l’a fait à leur place : laver l’affront du mépris d’un système de pouvoir qui se joue de son peuple comme le ferait un chat avant d’achever sa proie. Lui infliger l’humiliation suprême en lui imposant un président impotent, dont le bilan crapuleux de gestion de la rente pendant 14 ans demeure comme un os planté au travers de sa gorge, indigeste et innommable par sa cruauté et sa cupidité. Pourtant, pendant les moments forts des attroupements, les passants les dévisagèrent furtivement, tels des curiosités venues d’ailleurs, en poursuivant leur chemin pour ne pas attirer l’attention des hordes policières, déchainées et sanguinaires.
L’intimidation policière était au RDV bien évidemment et une répression symbolique, telle une sommation préventive, fut administrée aux esprits qui seraient tentés par une quelconque imitation de cette louable bravoure. Un coup de patte nerveux, comme le ferait un chat sentant sa proie s’agiter excessivement. En vain !
L’euphorie de la presse aussi était au RDV. Il y avait une trentaine de journalistes parmi les manifestants nous dit-on. Ils permirent à la nouvelle de se répondre comme une trainée de poudre, ayant pour conséquence une mobilisation citoyenne sans précédent. Une mobilisation virtuelle, il faut le dire. Qui poussera néanmoins quelques groupuscules de crédules, ayant réussis à transcender leur résignation mortifère, à investir la rue dans plusieurs localités algériennes et étrangères, sans grande conviction par ailleurs. Le toit du volcan que l’on croyait pulvérisé par une pression insoutenable retomba sur lui-même, pour laisser place à la chkara de tchipa pour les uns et de lait pour les autres à reprendre leur cours le plus normalement du monde. Normal. La peur au ventre de se retrouver en enfer, comme chez nos voisins qui osèrent, les cloua dans leur peau tannée de frayeur et dans leurs souvenirs de la décennie des pires malheurs.
On est loin de Novembre. Pourtant ça lui ressemble. L'histoire est ainsi faite, une mutation civilisationnelle, une révolution populaire, n'est jamais une affaire de spontanéité. Depuis que le peuple a chassé l’occupant colonial, il n’a cessé de scander BARAKAT à l’humiliation que lui fait subir ses nouveaux asservisseurs. Depuis, des hommes et des femmes ne cessent de mourir pour laver cet affront millénaire, qu’ils subissent sans répits avec toutes ses misères. Les Algériens se battent depuis toujours et sur tous les fronts contre le système qui hérita de l’empire colonial. C'est l'énergie de toute cette lutte collective qui a trouvé sa cristallisation à un moment de saturation dans la candidature de la honte de Bouteflika l’impotent, la crapule et le cupide. Cette insolente candidature constitua en fait le facteur déclenchant qui a permis l’irruption de ce mouvement de protestation, que l’intériorisation dans l’imaginaire collectif lui a donné sens et lui a permis d’être couronné par ce symbolique BARAKAT, venue du fin fond des commencements des galères populaires.
Cet héritage collectif de la douleur et de l’avilissement trouvera-il en ces interprètes du sens collectif, initiateurs de cette irruption, le chemin de la délivrance, comme l’a été celui de Novembre, sans ses travers cependant, ceux de l’imposture du mythe de « la famille révolutionnaire » et ses séquelles. Par une autre issue et d’une autre manière.
Malheureusement, l’histoire semble se répéter indéfiniment à l’identique ! Et les hommes demeurent à jamais aliénés dans l’objet de leur soif de cupidité, de pouvoir et de gloire, aussi éphémères soient-elles, pourvu qu’elles assouvissent l’ivresse pendant le moment triomphale.
Déjà ! nous dit-on, que des luttes de leadership autour du mouvement fond des ravages. Ces hommes se sont entourés de beaucoup de mystères et de Berbéristes pas nets, qui se permettent d’exclure des militants de longue date de leur mouvement et de n’inviter à leur table que par des réseaux de copinage.
Alerté par cette dérive, et considérant qu’une révolution pacifique pour faire chuter le système doit impliquer tous les Algériens, toutes tendances confondues, excepter ceux qui sont animés par un esprit antidémocratique et une algérianité défaillante, pour éviter sa division et affaiblir sa prétention, je fus amené à leur adresser un droit de réponse. Approximativement dans ces termes : « Je m'adresse à vous en tant que compatriotes engages à travers le mouvement BARAKAT que vous venez d'initier et que je salut, pour lutter contre le système de pouvoir algérien, dont je partage le combat qui converge avec le mien et avec celui de tous les algériens et algériennes sincères. J'ai été présent au rassemblement qui s'est tenu samedi 1 mars 2014 devant l'ambassade d'Algerie à Paris et j'étais témoins d’une grave empoignade entre berbéristes (qui se sont auto proclamés représentants de BARAKAT à Paris) et islamistes voulant chacun imposer sa particularité et revendiquer à son profit le rassemblement. J'ai relate cet incident dans un billet* que j'ai poste sur mon blogue sur le journal médiapart et sur la page des organisateurs de ce rassemblement, en les incitant eux et tous les citoyens généralement de s'abstenir dans l'avenir d'afficher et d’encourager l’expression des sensibilités politiques, idéologiques, partisanes et identitaires respectives afin d'éviter ce genre d'incidents pouvant avoir des incidences graves sur l'unité de la mobilisation citoyenne et la dévier de son objectif. Pas seulement je n'ai pas été entendu, mais j'ai été tout simplement censuré. Je me suis donc résigné à ouvrir une page FB de sensibilisation, d'information et de mobilisation citoyenne pour soutenir le mouvement BARAKAT et contribuer à la mobilisation citoyenne sous le seul impératif de la citoyenneté. À ma grande surprise, une personne se déclarant membre fondateur du mouvement BARAKAT est venue me signifier que ma page n'avait pas de raison d'être et qu'elle ne représentait pas le mouvement ! ». Je n’ai pas eu de droit de réponse et je me suis résigné à tirer cette conclusion : derrière le mouvement BARAKAT se trame une imposture.
En fait, les berbéristes Kabyles ne cessent d'échafauder des fantasmes dans le but de la construction d'une mythologie de résistance exclusive au pouvoir algérien au service de leur quête de la pureté identitaire.
C'est ainsi qu’ils évoquent la crise berbériste de 1949 au sein du mouvement de libération nationale comme instant fondateur de la justification de leur Quête. Oubliant que tout le long de l'histoire, la confrontation des Amazighs avec les conquérants arabes et leur idéologie islamique n'a cessé de se renouveler à chacune des étapes de leur conquête. À commencer par les épisodes épiques de la Reine Kahina et l'aguelid koceila, qui a vaincu okba ibn nafih, venu en premier conquérant sur la terre de ses ancêtres. Ils évoquent également l'épisode d’Abane Ramdane au congrès de la Soummam, comme héros Kabyle et père du principe démocratique comme choix d'exercice du pouvoir pendant la guerre de libération nationale. Oubliant qu'à la veille du déclenchement de la Révolution, au mois d'octobre 1954, le groupe de l'OS constantinois s'était retiré de la réunion pour protester contre la désignation non démocratique du leadership. À l'indépendance, Chaabani s'était rebellé dans les Aurès au même titre que le FFS, mais ce dernier est le seul qui est évoqué le plus souvent pour les besoins de la construction du mythe de l'exclusive kabyle dans la résistance à la dictature algérienne. Oubliant également la répression brutale des lycéens et étudiants constantinois durant l'année 1969/1970 pour ne retenir que le printemps berbère de 1980, certes qu’il fut le plus tragique pour le nombre de martyres tombés sous les balles de la dictature et l’emprisonnement et la torture de nombre d’entre les autres militants. Ce fantasme continu à ce jour à alimenter cette construction mythologique de la résistance au service de la quête identitaire.
C'est toute cette construction mythologique kabyle qui semble guider le mouvement BARAKAT de façon consciente ou du moins inconsciente pour les moins avertis. Raison pour laquelle certainement ils n’ont pas répondu à mon alerte contre la dérive qui risque d’atteindre le mouvement du fait qu’il tend à être pris en otage par la mouvance Berbériste, pire, leur exclusion implicite. L’on comprend pourquoi alors l’interdiction de la conférence de Mouloud Mammeri, qui fut à l’origine du printemps berbère soit sortie en ces moments précis sur la presse acquise au mouvement berbériste et largement reprise sur les réseaux sociaux. Le but serait de toute évidence le rapprochement entre ces deux évènements dans la continuité de la résistance kabyle exclusive contre la dictature militaire algérienne.
L’intimidation policière était au RDV bien évidemment et une répression symbolique, telle une sommation préventive, fut administrée aux esprits qui seraient tentés par une quelconque imitation de cette louable bravoure. Un coup de patte nerveux, comme le ferait un chat sentant sa proie s’agiter excessivement. En vain !
L’euphorie de la presse aussi était au RDV. Il y avait une trentaine de journalistes parmi les manifestants nous dit-on. Ils permirent à la nouvelle de se répondre comme une trainée de poudre, ayant pour conséquence une mobilisation citoyenne sans précédent. Une mobilisation virtuelle, il faut le dire. Qui poussera néanmoins quelques groupuscules de crédules, ayant réussis à transcender leur résignation mortifère, à investir la rue dans plusieurs localités algériennes et étrangères, sans grande conviction par ailleurs. Le toit du volcan que l’on croyait pulvérisé par une pression insoutenable retomba sur lui-même, pour laisser place à la chkara de tchipa pour les uns et de lait pour les autres à reprendre leur cours le plus normalement du monde. Normal. La peur au ventre de se retrouver en enfer, comme chez nos voisins qui osèrent, les cloua dans leur peau tannée de frayeur et dans leurs souvenirs de la décennie des pires malheurs.
On est loin de Novembre. Pourtant ça lui ressemble. L'histoire est ainsi faite, une mutation civilisationnelle, une révolution populaire, n'est jamais une affaire de spontanéité. Depuis que le peuple a chassé l’occupant colonial, il n’a cessé de scander BARAKAT à l’humiliation que lui fait subir ses nouveaux asservisseurs. Depuis, des hommes et des femmes ne cessent de mourir pour laver cet affront millénaire, qu’ils subissent sans répits avec toutes ses misères. Les Algériens se battent depuis toujours et sur tous les fronts contre le système qui hérita de l’empire colonial. C'est l'énergie de toute cette lutte collective qui a trouvé sa cristallisation à un moment de saturation dans la candidature de la honte de Bouteflika l’impotent, la crapule et le cupide. Cette insolente candidature constitua en fait le facteur déclenchant qui a permis l’irruption de ce mouvement de protestation, que l’intériorisation dans l’imaginaire collectif lui a donné sens et lui a permis d’être couronné par ce symbolique BARAKAT, venue du fin fond des commencements des galères populaires.
Cet héritage collectif de la douleur et de l’avilissement trouvera-il en ces interprètes du sens collectif, initiateurs de cette irruption, le chemin de la délivrance, comme l’a été celui de Novembre, sans ses travers cependant, ceux de l’imposture du mythe de « la famille révolutionnaire » et ses séquelles. Par une autre issue et d’une autre manière.
Malheureusement, l’histoire semble se répéter indéfiniment à l’identique ! Et les hommes demeurent à jamais aliénés dans l’objet de leur soif de cupidité, de pouvoir et de gloire, aussi éphémères soient-elles, pourvu qu’elles assouvissent l’ivresse pendant le moment triomphale.
Déjà ! nous dit-on, que des luttes de leadership autour du mouvement fond des ravages. Ces hommes se sont entourés de beaucoup de mystères et de Berbéristes pas nets, qui se permettent d’exclure des militants de longue date de leur mouvement et de n’inviter à leur table que par des réseaux de copinage.
Alerté par cette dérive, et considérant qu’une révolution pacifique pour faire chuter le système doit impliquer tous les Algériens, toutes tendances confondues, excepter ceux qui sont animés par un esprit antidémocratique et une algérianité défaillante, pour éviter sa division et affaiblir sa prétention, je fus amené à leur adresser un droit de réponse. Approximativement dans ces termes : « Je m'adresse à vous en tant que compatriotes engages à travers le mouvement BARAKAT que vous venez d'initier et que je salut, pour lutter contre le système de pouvoir algérien, dont je partage le combat qui converge avec le mien et avec celui de tous les algériens et algériennes sincères. J'ai été présent au rassemblement qui s'est tenu samedi 1 mars 2014 devant l'ambassade d'Algerie à Paris et j'étais témoins d’une grave empoignade entre berbéristes (qui se sont auto proclamés représentants de BARAKAT à Paris) et islamistes voulant chacun imposer sa particularité et revendiquer à son profit le rassemblement. J'ai relate cet incident dans un billet* que j'ai poste sur mon blogue sur le journal médiapart et sur la page des organisateurs de ce rassemblement, en les incitant eux et tous les citoyens généralement de s'abstenir dans l'avenir d'afficher et d’encourager l’expression des sensibilités politiques, idéologiques, partisanes et identitaires respectives afin d'éviter ce genre d'incidents pouvant avoir des incidences graves sur l'unité de la mobilisation citoyenne et la dévier de son objectif. Pas seulement je n'ai pas été entendu, mais j'ai été tout simplement censuré. Je me suis donc résigné à ouvrir une page FB de sensibilisation, d'information et de mobilisation citoyenne pour soutenir le mouvement BARAKAT et contribuer à la mobilisation citoyenne sous le seul impératif de la citoyenneté. À ma grande surprise, une personne se déclarant membre fondateur du mouvement BARAKAT est venue me signifier que ma page n'avait pas de raison d'être et qu'elle ne représentait pas le mouvement ! ». Je n’ai pas eu de droit de réponse et je me suis résigné à tirer cette conclusion : derrière le mouvement BARAKAT se trame une imposture.
En fait, les berbéristes Kabyles ne cessent d'échafauder des fantasmes dans le but de la construction d'une mythologie de résistance exclusive au pouvoir algérien au service de leur quête de la pureté identitaire.
C'est ainsi qu’ils évoquent la crise berbériste de 1949 au sein du mouvement de libération nationale comme instant fondateur de la justification de leur Quête. Oubliant que tout le long de l'histoire, la confrontation des Amazighs avec les conquérants arabes et leur idéologie islamique n'a cessé de se renouveler à chacune des étapes de leur conquête. À commencer par les épisodes épiques de la Reine Kahina et l'aguelid koceila, qui a vaincu okba ibn nafih, venu en premier conquérant sur la terre de ses ancêtres. Ils évoquent également l'épisode d’Abane Ramdane au congrès de la Soummam, comme héros Kabyle et père du principe démocratique comme choix d'exercice du pouvoir pendant la guerre de libération nationale. Oubliant qu'à la veille du déclenchement de la Révolution, au mois d'octobre 1954, le groupe de l'OS constantinois s'était retiré de la réunion pour protester contre la désignation non démocratique du leadership. À l'indépendance, Chaabani s'était rebellé dans les Aurès au même titre que le FFS, mais ce dernier est le seul qui est évoqué le plus souvent pour les besoins de la construction du mythe de l'exclusive kabyle dans la résistance à la dictature algérienne. Oubliant également la répression brutale des lycéens et étudiants constantinois durant l'année 1969/1970 pour ne retenir que le printemps berbère de 1980, certes qu’il fut le plus tragique pour le nombre de martyres tombés sous les balles de la dictature et l’emprisonnement et la torture de nombre d’entre les autres militants. Ce fantasme continu à ce jour à alimenter cette construction mythologique de la résistance au service de la quête identitaire.
C'est toute cette construction mythologique kabyle qui semble guider le mouvement BARAKAT de façon consciente ou du moins inconsciente pour les moins avertis. Raison pour laquelle certainement ils n’ont pas répondu à mon alerte contre la dérive qui risque d’atteindre le mouvement du fait qu’il tend à être pris en otage par la mouvance Berbériste, pire, leur exclusion implicite. L’on comprend pourquoi alors l’interdiction de la conférence de Mouloud Mammeri, qui fut à l’origine du printemps berbère soit sortie en ces moments précis sur la presse acquise au mouvement berbériste et largement reprise sur les réseaux sociaux. Le but serait de toute évidence le rapprochement entre ces deux évènements dans la continuité de la résistance kabyle exclusive contre la dictature militaire algérienne.
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