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Faut-il avoir peur de la Russie ?

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  • Faut-il avoir peur de la Russie ?

    La crise en Ukraine redonne aux relations Est-Ouest un arrière-goût de guerre froide. Mais la Russie de Poutine n'est pas si puissante qu'il y paraît.


    Après le rattachement de la Crimée à la Fédération de Russie et les tensions à la frontière russo-ukrainienne, un climat - rhétorique - de guerre froide semble ressurgir, vingt-trois ans après la chute de l'URSS. Moscou et Washington s'accusant mutuellement de vouloir faire revivre au monde les pires heures du conflit. Dans cette lutte d'annonces et de coups diplomatiques, il n'est pas rare de voir la Russie de Poutine confondue, ou du moins comparée, avec son ancêtre soviétique. Si l'État slave ne cache pas sa volonté d'étendre son influence politique, la Russie d'aujourd'hui n'a plus l'étoffe de son aïeule. Pis, elle traverse d'importantes crises qui fragilisent sa stature internationale.

    - Défense : le pesant héritage soviétique

    Le Kremlin a frappé fort - diplomatiquement et militairement - en annexant la Crimée, sans que les forces ukrainiennes puissent intervenir ou que les pays occidentaux aient leur mot à dire. Pour autant, à l'heure actuelle, "la Russie n'a pas les moyens de rivaliser avec les forces de l'Otan", tranche Isabelle Facon, maître de recherches à la Fondation pour la recherche stratégique (FRS). Et conscient de ses lacunes, Moscou a choisi de réagir. À partir de 2008, la Russie lance ainsi un titanesque plan de modernisation de ses forces armées. Pour le seul renouvellement de l'équipement, pas moins de 600 milliards d'euros (jusqu'en 2020) sont engagés. Et le Kremlin n'entend pas s'arrêter en si bon chemin. D'ici à 2017, le budget militaire devrait être augmenté de 44 %.

    Pour autant, cette réforme est loin d'avoir "un résultat uniforme" au sein de l'armée, rappelle Isabelle Facon. Certes, Moscou dispose désormais de "formations - des forces spéciales et troupes aéroportées notamment - de pointe, mais, dans l'ensemble, les problèmes restent importants, sur le personnel comme sur l'équipement", précise-t-elle. Notamment ses unités navales ou aéronautiques vieillissantes qui accusent un indéniable "retard technologique" face aux équipements occidentaux, explique la spécialiste des politiques de sécurité et de défense russes.

    Ainsi, l'imposante armée russe, forte d'environ 600 000 à 700 000 hommes et toujours dotée d'un important arsenal nucléaire, continue par défaut à miser plus "sur le nombre - un véritable trait culturel -, comme cela a été le cas en Tchétchénie et en Géorgie", que sur la maîtrise "des techniques de combat modernes, propres aux armées modernes", conclut Isabelle Facon.

    - Économie : la Russie toujours à la recherche de croissance

    Depuis deux années consécutives, la croissance russe est en baisse, passant de 3,4 % du PIB en 2012 à 1,4 % pour l'année 2013. Et 2014 ne semble rien annoncer de bon. Le pays de 140 millions d'habitants devrait en effet difficilement atteindre 1,1 % de croissance. Bien loin des 7 % affichés une décennie plus tôt. À cela s'ajoutent également une inflation galopante (6,2 %) et une dépréciation continue de la monnaie nationale. Le rouble a perdu près de 10 % de sa valeur depuis le début de l'année.

    Pour les économistes, la crise ukrainienne n'est en rien étrangère à cette succession de mauvais résultats. Outre le coût du rattachement de la Crimée à la Russie (environ 3 milliards de dollars par an), les sanctions américano-européennes pourraient également coûter cher à Moscou. En effet, inquiets face à ce climat économique et diplomatique, investisseurs et entreprises russes ont préféré mettre à l'abri leur argent. Résultat : une fuite de capitaux sans précédent de près de 70 milliards de dollars, rien que pour les trois premiers mois de l'année.

    - Hydrocarbures : le syndrome hollandais ?

    L'un des grands dilemmes russes est d'avoir fait de son principal atout économique les hydrocarbures, qui sont aussi l'une de ses plus grandes failles. La Russie est le premier exportateur de gaz au monde et deuxième concernant le pétrole. 70 % de son PIB est directement lié aux exportations d'hydrocarbures. Mais ces richesses rendent le pays et sa croissance dépendants à la fois du cours mondial des matières premières et de la demande internationale. De plus, ils "entravent le développement des autres industries ou du secteur tertiaire, explique Charles Wyplosz, professeur d'économie internationale à l'Institut de hautes études internationales et du développement (IHEID). C'est là tout le syndrome hollandais." Si le gouvernement a - timidement - cherché à diversifier son économie ces dernières années, en développant son secteur financier ou en investissant dans les hautes technologies, la dépendance aux "pétrodollars" a perduré.

    - Corruption : le mal endémique

    La Russie ne parvient pas à rompre avec plusieurs maux anciens, au premier rang desquels figure la corruption. Un véritable frein à l'économie, s'insurgent les observateurs, puisque, chaque année, près d'un quart du PIB russe (soit environ 300 milliards de dollars) se perdrait dans des poches véreuses. Le pot-de-vin moyen avoisinerait les 4 000 euros. Des chiffres impossibles à vérifier, selon Andrew Jvirblis, directeur adjoint de la branche russe de Transparency International Russie, qui rappelle tout de même que le pays a été placé par l'ONG allemande à la 127e place de son index annuel de la perception de la corruption, entre le Pakistan et le Bangladesh.

    Une chose est certaine pour Andrew Jvirblis : "La corruption est omniprésente dans le quotidien des Russes." Et d'énumérer : "À l'université, dans les commerces, chez le médecin ou dans les commissariats de police, tout le monde y passe." Si l'organisation relève tout de même un certain recul de ces pratiques dans la vie courante, dû au ras-le-bol d'une partie des citoyens, "les hautes sphères, de l'économie au sommet de l'État, restent très corrompues".

    - Société : de profonds retards

    La société russe reste également fragile et très inégalitaire. Si la manne des hydrocarbures a permis d'éviter "un appauvrissement du pays", rappelle Charles Wyplosz, le fossé entre les différentes couches sociales reste immense. Ainsi, une centaine de milliardaires russes détiennent à eux seuls près de 35 % des richesses nationales. Dans le même temps, 12 % de la population vit sous le seuil de pauvreté (le salaire minimum mensuel avoisine les 130 euros), soit 18 millions de personnes qui peinent à se nourrir, à se loger ou à avoir accès aux soins médicaux.

    Une situation sociale influe sur l'espérance de vie, qui est de 74 ans pour une femme et de 64 ans pour un homme (contre environ 85 et 70 ans en France). Un chiffre extrêmement bas en partie dû aux ravages de l'alcool, responsable de près de 30 % des décès dans le pays. Également pointé du doigt, le VIH, qui toucherait près de 1 % de la population et causerait environ 20 000 décès par an.

    Pour autant, Moscou a annoncé pour 2013 une inespérée hausse naturelle de sa population, favorisée par la politique d'aide aux familles de Poutine et un recul de la mortalité. "C'est une bonne nouvelle pour le pays, mais cela reste conjoncturel, tient à rappeler Alain Blum, membre du conseil scientifique de l'Observatoire franco-russe. L'urgence démographique est toujours de mise en Russie. En vingt ans, le pays a enregistré une baisse importante de sa population, de plus de 6 millions d'habitants"*, ajoute-t-il. Et avec un taux de fécondité de 1,75 enfant par femme, Moscou devra en grande partie compter sur d'"importants flux migratoires" entrants pour freiner la chute et ne pas menacer, à terme, son économie.

    le point fr

  • #2
    Faut-il avoir peur de la Russie ?
    Je ne comprends pas ces journalistes qui mettent en lumière de fausses menaces et feignent d'ignorer les vraies. Je me demande c'est qui le pays qui a largué des bombes atomiques sur autrui, qui espionne le monde entier et qui a envahi plus d'un pays à richesses

    Ah ces propagandistes !

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