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L'addiction aux jeux vidéos, une vraie pathologie ?

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  • L'addiction aux jeux vidéos, une vraie pathologie ?

    Un fait divers tragique risque de relancer le débat en Corée du Sud sur l'existence ou non d'une addiction aux jeux vidéos.


    ADDICTION. Un homme de 22 ans a été arrêté lundi 14 avril en Corée du Sud. Il est soupçonné d’avoir laissé son fils de 2 ans mourir de faim tandis qu’il passait ses journées à jouer aux jeux vidéos dans des cybercafés. Selon les informations de l’AFP, l’homme ne rentrait que tous les deux à trois jours pour nourrir le petit garçon.

    Un fait divers tragique qui vient alimenter le débat en Corée du Sud sur l’addiction présumée aux jeux vidéos alors même que le Parlement envisage le passage d’une loi classant cette activité dans la catégorie des activités pouvant devenir addictives, comme les drogues, l’alcool et les paris.

    Pourtant, aucune classification internationale ne retient encore l'existence d'une "addiction" aux jeux vidéo : ni le DSM (Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux) de l'Association de psychiatrie américaine (APA), ni la classification internationale des maladies mentales de l'Organisation mondiale de la santé (OMS).

    Un centre de désintoxication aux jeux vidéos

    En France, l'Académie de médecine a déclaré en 2012 qu'il était impropre d'utiliser ce mot pour les adolescents, suivie un an plus tard en 2013 par l'Académie des sciences.

    Le paradoxe est que, de plus en plus, des centres sont créés dans le but de mieux comprendre et combattre des pratiques à risque.

    Ainsi, dès 2009, aux Etats-Unis, un centre de désintoxication d'un nouveau genre s'était ouvert. Ce n'est pas la dépendance à la drogue ou à l'alcool qui y est prise en charge, mais celle aux jeux vidéos et à internet.

    Et en France, le Centre de référence sur le jeu excessif (CRJE) a été la première structure à développer une activité de recherche, de formation et d’information sur le jeu excessif et pathologique. C'est l'une des trois composantes de l'Institut fédératif des addictions comportementales (Ifac) fondé en 2011.


    Une addiction comportementale et non chimique

    En fait, l'addiction aux jeux vidéos est belle et bien reconnue, mais se distingue en ce qu'elle est une addiction comportementale et non chimique. Tout comme l’addiction aux jeux de hasard et d’argent, les jeux vidéos rentrent dans la catégorie des addictions comportementales qui ne font pas appel à la consommation de substances psychoactives.

    Car la conception moderne de l’addiction ne se réduit pas à la dépendance, mais inclut également des conduites d’abus ; en particulier lorsque celles-ci induisent des dommages quels qu’ils soient.

    La surconsommation, le symptôme le plus courant

    De nombreux points communs avec les conduites addictives "traditionnelles" peuvent être détectés dans la pratique du jeu. Ils permettent d’établir la dimension addictive de certaines pratiques.

    Ainsi, le symptôme le plus typique est la surconsommation de jeu vidéo. Un temps important (plus de 30 heures par semaine) passé à ces pratiques et, surtout, un temps pris au détriment d'autres activités nécessaires à l'équilibre comme les relations sociales, amicales et familiales.

    Cette surconsommation se traduit alors par une incapacité à contrôler et à réduire ce temps de jeu. Un véritable handicap qui peut avoir des répercussions sur le travail scolaire ou professionnel ainsi que sur l'équilibre alimentaire ou le sommeil.

    Un autre symptôme particulièrement évocateur peut être une souffrance psychique associée à l'utilisation de ces jeux : tristesse, anxiété, agressivité, réduction d'un malaise...

    Pour Bruno Rocher, psychiatre au service d’addictologie au CHU de Nantes et à l’Ifac, l’addiction aux jeux vidéos est un phénomène bel et bien réel même s'il est peut être plus exact de parler de "dimension addictive"

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