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LE SPECTRE D’UN NOUVEAU 21 AVRIL UNE IMPOPULARITÉ QUI OUVRE LE DÉBAT SUR UNE PRIMAIRE PS FRANÇOIS HOLLANDE, DE CHARYBDE EN SCYLLA Intentions de vote à l’élection présidentielle N. M. Sarkozy Le Pen PREMIER TOUR 29 % 25 % F. Hollande 19 % SECOND TOUR N. Sarkozy 67 % M. Le Pen 33 % Sondage OpinionWay pour Le Figaro, LCI. La photo officielle du président de la République, prise après son élection en mai 2012.
Si le discours du Bourget a grandement contribué à la victoire de François Hollande sur Nicolas Sarkozy, c’est aussi lui qui, deux ans après, l’entraîne vers le fond. Avec le recul, les envolées lyriques du candidat socialiste apparaissent aux yeux de tous non pas comme un grand morceau d’éloquence mais comme un coupable exercice de démagogie et de duperie. François Hollande savait qu’une politique de gauche était non seulement illusoire mais surtout dangereuse ; il a fait croire le contraire. Vingt-quatre mois plus tard, voilà donc le président sortant sous la menace d’une élimination -historique- dès le premier tour en 2017. Que peut-il faire pour tenter de débrancher la machine infernale qu’il a lui-même mise en route et qui se retourne contre lui aujourd’hui ? La réponse est complexe. On trouvera sûrement au sein du Parti socialiste quelques illuminés qui lui conseilleront de renouer avec « l’esprit du Bourget », c’est-àdire de revenir aux idées folles. Ils ont d’ailleurs commencé. Qu’ont dans la tête la centaine de députés PS qui veulent imposer à Manuel Valls un « contrat de majorité » si ce n’est la remise en question d’une politique d’austérité dont on n’a pas encore vu la couleur ? Mais le chef de l’État est assez averti de la situation économique du pays pour savoir qu’une politique de relance est tout simplement interdite à un pays criblé de dettes. Adieu donc l’électorat de gauche puisque les caisses sont durablement vides et nos créanciers de plus en plus méfiants. Le seul choix qui s’offre à lui, c’est d’engager -enfin - la grande remise à niveau du pays. Tailler dans les dépenses, s’attaquer à la mauvaise graisse de la fonction publique, réviser le modèle social, bref reconsidérer toutes les situations acquises depuis des lustres. François Hollande finira certes de désespérer son électorat. Mais, perdu pour perdu, quelle image souhaitera laisser le président ? Celle d’un réformateur courageux qui tombe avec les honneurs, ou bien celle d’un homme qui, en louvoyant sans cesse, aura fait perdre cinq années à la France ? Il y a des échecs plus glorieux que d’autres.