Annonce

Réduire
Aucune annonce.

Le Nigeria face au péril de Boko Haram

Réduire
X
 
  • Filtre
  • Heure
  • Afficher
Tout nettoyer
nouveaux messages

  • Le Nigeria face au péril de Boko Haram

    Malgré la mort de son fondateur Mohamed Yusuf, tué par l’armée en 2009, le mouvement poursuit sa montée en puissance, et la lutte tous azimuts engagée par le pouvoir fédéral n’a pas l’air de vouloir ni l’arrêter ni le réduire.

    Nouveau lot de terreur au Nigeria, qui vient de coiffer au poteau l’Afrique du Sud dans le classement des économies africaines. Abuja est passé au premier rang, reléguant Pretoria derrière. L’organisation islamiste djihadiste Boko Haram multiplie les actions sanglantes. Mardi, les autorités nigérianes ont révélé qu’une centaine de jeunes filles avaient été enlevées dans la nuit par les islamistes dans leur lycée de l’Etat de Borno, dans le nord-est. Quelques heures auparavant, la capitale fédérale, Abuja, avait été frappée par l’attentat le plus meurtrier jamais commis dans cette nouvelle capitale politique, pourtant très surveillée. Attribuée à Boko Haram, l’attaque a fait au moins 72 morts et plus de 160 blessés. Boko Haram, qui signifie grosso modo «l’éducation occidentale est sacrilège», est actif depuis le début des années 2000, principalement dans le nord-est et dans le centre du Nigeria, ciblant particulièrement les églises et établissements scolaires, accusés d’être des “propagandistes” des valeurs occidentales jugées “impies”. Il y a quelques semaines, le massacre d’étudiants pendant leur sommeil, dans un internat de l’Etat de Yobe, avait terrorisé les esprits. Mais Boko Haram n’hésite pas non plus à attaquer des casernes militaires. Selon Amnesty International, les violences attribuées à Boko Haram ont ainsi fait plus de 1 500 morts depuis le début de cette année. Malgré la mort de son fondateur Mohamed Yusuf, tué par l’armée en 2009, le mouvement poursuit sa montée en puissance, et la lutte tous azimuts engagée par le pouvoir fédéral n’a pas l’air de vouloir ni l’arrêter ni le réduire. Sa violence exponentielle commence par ailleurs à déstabiliser sérieusement le gouvernement fédéral du président Goodluck Jonathan, “incapable”, selon la population et ses opposants, d’enrayer la dégradation de la situation sécuritaire dans le pays. Les Etats fédéraux du Nord et de l’Est dont certains sont sous l’ordre charaïque, reprochent également au gouvernement central de ne pas mobiliser suffisamment de moyens militaires pour tenter d’étouffer Boko Haram. A l’inverse, plusieurs ONG s’inquiètent des
    “dégâts collatéraux” occasionnés par l’armée dans sa lutte brutale contre les islamistes, notamment en recourant à des frappes aériennes aveugles. Pourtant, en janvier, le chef de l’Etat n’avait pas hésité à limoger l’ensemble de son état-major, reconnaissant implicitement l’échec de la stratégie de contre-insurrection suivie jusque-là dans le nord-est du pays. Récemment, des proches conseillers du Président ont évoqué un possible changement de stratégie face à Boko Haram, faisant référence à un plan de développement économique des Etats majoritairement musulmans et à une meilleure concertation avec les populations locales, soumises aux agissements et à la propagande envahissante de Boko Haram. Reste que la situation chez le numéro un du continent africain inquiète de plus en plus les chancelleries occidentales, notamment la France qui redoute que ces violences islamistes ne débordent sur les pays francophones voisins (Tchad, Cameroun et Niger) - et que Boko Haram cherche à faire la jonction avec d’autres groupes djihadiste armés, franchises d’al-Qaïda et sévissant dans la région. Selon les spécialistes des questions terroristes, la difficulté de contenir Boko Haram est relative à son fractionnisme depuis l’arrivée à sa tête d’Abubacar Shekau à la disparition de son fondateur. Shekau n’a ni son charisme ni son autorité. Boko Haram est saucissonné en plusieurs factions qui ne sont pas nécessairement coordonnées, ce qui rend extrêmement difficile la lutte contre cette forme de terrorisme. Pour d’autres analystes, la violence de Boko Haram est également à inscrire dans le contexte plus général de la violence politique au Nigeria. Il y a un lien très clair entre la corruption dans ce pays et la négligence de plusieurs régions avec ce cycle de la violence. Et la normalisation n’est pas pour demain, en particulier si l’élection présidentielle à venir en 2015 se traduit par un déferlement de violence

    liberté dz
Chargement...
X