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Décès du romancier colombien Gabriel Garcia Marquez

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  • Décès du romancier colombien Gabriel Garcia Marquez

    BOGOTA (Reuters) - Le romancier colombien Gabriel Garcia Marquez, prix Nobel de littérature en 1982 et figure du "réalisme magique", est mort jeudi à l'âge de 87 ans.

    Son décès, annoncé par les médias mexicains, a été confirmé par le président colombien Juan Manuel Santos.

    Garcia Marquez avait été hospitalisé le 31 mars à Mexico. Il souffrait d'une infection pulmonaire doublée d'une infection urinaire et de déshydratation.

    "Gabo" avait quitté l'hôpital neuf jours plus tard mais son état de santé inspirait de l'inquiétude.

    Le romancier, également journaliste, s'est éteint à Mexico où il vivait.

    Il laisse derrière lui une oeuvre prolifique, baroque, dominée par "Cent Ans de solitude" et "L'Amour au temps du choléra".

    Ses romans se sont vendus à dizaines de millions d'exemplaires, ce qui faisaient de lui l'un des auteurs les plus connus, sinon le plus connu, d'Amérique latine.

    Auteur d'essais et de nouvelles dans les années 1950 et au début des années 1960, il rencontre un succès immédiat en 1967 avec "Cent ans de solitude", qui conte la vie de sept générations d'une famille originaire du village fictif de Macondo.

    L'auteur mexicain Carlos Fuentes estimait que ce roman était l'équivalent latino-américain du Don Quichotte de Cervantès.

    C'est ce mélange de fantastique et de réalisme, d'un imaginaire luxuriant reflétant la vie et les confits du continent latino-américain, qu'avait récompensé l'académie des Nobel.

    "Un millier d'années de solitude et de tristesse à la mort du plus grand Colombien de tous les temps", a déclaré le président Juan Manuel Santos sur son compte Twitter.

    Gabriel Garcia Marquez était né le 6 mars 1927 sur la côte caraïbe de la Colombie. Elevé par ses grands-parents maternels, ami de Fidel Castro, il n'avait jamais fait mystère de ses convictions de gauche.

    "La culture latino-américaine est en deuil, Gabriel Garcia Marquez est mort" écrit Granma, le journal du Parti communiste cubain, sur son site internet.

    (Peter Murphy avec Anahi Rama à Mexico; Henri-Pierre André pour le service français)


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    ©2014 Reuters
    Reuters
    The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill

  • #2
    Adieu "gabo"

    Le grand Gabriel Garcia Marquez s'en est allé, à l'âge de 87 ans, ce jeudi 17 avril. Le prix Nobel de littérature 1982, l'écrivain grandiose qui aura marqué son époque et au-delà, est mort, chez lui, à Mexico. "Gabo" est parti. Et le monde est deuil.

    Nous aurions bien passé encore, avec lui, cent ans de féérique solitude. Mais nul doute qu’il restera dans les mémoires bien plus longtemps que cela pour faire rêver et frémir encore des générations et des générations, lui qui a traversé les temps sans que la force de sa plume ne faillisse, ne faiblisse, sans que son univers, délicieusement onirique et pourtant si saisi de mondes implacablement tangibles qui prennent dans la chair tant eux-mêmes prennent corps dans leur révélation à eux-mêmes, ne prenne une ride. Nous aurions bien passé encore avec lui cent ans de savoureuse solitude hantée de spectres aussi inquiétants que séduisants, comme un conte d’enfant qui vous prend, vous bouscule, vous émerveille et vous envoûte pour mieux vous porter vers autre chose, de l’autre côté des miroirs où se terre le sens des choses, tout au bout d’un filet de sang frais dont il faudra remonter le cours.

    Nous aurions bien passé quelques nuits, encore, avec ses Putains tristes et sa mémoire d’elles. Intense d’une autre solitude. Et nous en passerons encore. Les livres resteront. Sa mémoire est gravée à l’encre indélébile dans le papier et dans nos âmes. Sa plume continuera de danser sous nos peaux pour y épandre ses frissons. D’innombrables les ont déjà tatouées de grâces ineffables. Nous passerons encore des siècles de solitude. Mais celle qui nous laisse orphelins aujourd’hui est d’une grande douleur. Dépouillée de toute couleur, elle a éteint le rêve pour laisser place au deuil. Il reprendra son cours au fil de nos regards embués sur les pages laissées en héritage. Merci, Monsieur. Jamais nous ne ferons la chronique d’une mort non annoncée qui nous laisse égarés. Nous continuerons de fêter votre vie grâce à ce legs inégalable que vous avez offert à l’humanité.
    Adieu, "Gabo". Resteront "Des feuilles dans la bourrasque" de votre absence.

    le360

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    • #3
      Lettre d’adieu de Gabriel Garcia Marquez...

      " Si pour un instant Dieu oubliait que je suis une marionnette de chiffon et m’offrait un morceau de vie, je profiterais de ce temps du mieux que je pourrais.

      Sans doute je ne dirais pas tout ce que je pense, mais je penserais tout ce que je dirais.

      Je donnerais du prix aux choses, non pour ce qu’elles valent, mais pour ce qu’elles représentent.

      Je dormirais peu, je rêverais plus, sachant qu’en fermant les yeux, à chaque minute nous perdons 60 secondes de lumière.

      Je marcherais quand les autres s’arrêteraient, je me réveillerais quand les autres dormiraient.

      Si Dieu me faisait cadeau d’un morceau de vie, je m’habillerai simplement, je me coucherais à plat ventre au soleil, laissant à découvert pas seulement mon corps, mais aussi mon âme.

      Aux hommes, je montrerais comment ils se trompent, quand ils pensent qu’ils cessent d’être amoureux parce qu’ils vieillissent, sans savoir qu’ils vieillissent quand ils cessent d’être amoureux !

      A l’enfant je donnerais des ailes mais je le laisserais apprendre à voler tout seul.

      Au vieillard je dirais que la mort ne vient pas avec la vieillesse mais seulement avec l’oubli.

      J’ai appris tant de choses de vous les hommes… J’ai appris que tout le monde veut vivre en haut de la montagne, sans savoir que le vrai bonheur se trouve dans la manière d’y arriver.

      J’ai appris que lorsqu’un nouveau-né serre pour la première fois, le doigt de son père, avec son petit poing, il le tient pour toujours.

      J’ai appris qu’un homme doit uniquement baisser le regard pour aider un de ses semblables à se relever.

      J’ai appris tant de choses de vous, mais à la vérité cela ne me servira pas à grand chose, si cela devait rester en moi, c’est que malheureusement je serais en train de mourir.

      Dis toujours ce que tu ressens et fais toujours ce que tu penses.

      Si je savais que c’est peut être aujourd’hui la dernière fois que je te vois dormir, je t’embrasserais très fort et je prierais pour pouvoir être le gardien de ton âme.

      Si je savais que ce sont les derniers moments où je te vois, je te dirais "je t’aime" sans stupidement penser que tu le sais déjà.

      Il y a toujours un lendemain et la vie nous donne souvent une autre possibilité pour faire les choses bien, mais au cas où elle se tromperait et c’est si c’est tout ce qui nous reste, je voudrais te dire combien je t’aime, que jamais je ne t’oublierais.

      Le lendemain n’est sûr pour personne, ni pour les jeunes ni pour les vieux.

      C’est peut être aujourd’hui que tu vois pour la dernière fois ceux que tu aimes. Pour cela, n’attends pas, ne perds pas de temps, fais le aujourd’hui, car peut être demain ne viendra jamais, tu regretteras toujours de n’avoir pas pris le temps pour un sourire, une embrassade, un baiser parce que tu étais trop occupé pour accéder à un de leur dernier désir.

      Garde ceux que tu aimes prés de toi, dis leur à l’oreille combien tu as besoin d’eux, aime les et traite les bien, prends le temps pour leur dire ‘je regrette’ ‘pardonne-moi’ ‘s’il te plait’ ‘merci’ et tous les mots d’amour que tu connais.

      Personne ne se souviendra de toi pour tes pensées secrètes. Demande la force et la sagesse pour les exprimer.

      Dis à tes amis et à ceux que tu aimes combien ils sont importants pour toi.

      Envoie cette lettre à tous ceux que tu aimes, si tu ne le fais pas, demain sera comme aujourd’hui. Et si tu ne le fais pas cela n’a pas d’importance. Le moment sera passé.

      Je vous dis au revoir avec beaucoup de tendresse".
      Arrivée à bon port !

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      • #4
        Mort de l'écrivain colombien Gabriel Garcia Marquez

        Mort de l'écrivain colombien Gabriel Garcia Marquez
        Adios Gabo !




        «Aux lignées condamnées à cent ans de solitude, il n’était pas donné sur terre une seconde chance», écrivait l’auteur colombien Gabriel Garcia Marquez. Il est mort, jeudi, à son domicile de Mexico, quelques jours après avoir été hospitalisé pour une pneumonie.

        Gabriel Garcia Marquez, l’écrivain colombien d’expression espagnole, l’auteur mythique du chef-d’œuvre 100 ans de solitude, traduit en 35 langues et publié à 30 millions d’exemplaires dans le monde, prix Nobel de littérature en 1982, celui qu’on appelle affectueusement «Gabo» en Colombie, était un monument national, une gloire internationale et une figure charismatique de la littérature universelle. Et c’est le maître incontesté et incontestable du fameux réalisme magique bien qu’il ne l’ait pas créé.

        Cette appellation utilisée par la critique littéraire et la critique d’art depuis 1925, dans la littérature latino-américaine, pour rendre compte de productions où des éléments perçus et décrétés comme «magiques», «surnaturels» et «irrationnels» surgissent dans un environnement défini comme «réaliste», à savoir un cadre historique, géographique, culturel et linguistique vraisemblable et ancré dans une réalité reconnaissable. Un fantastique auteur ! Un romancier éternel ! Un immortel ! Pionnier, visionnaire, d’une imagination créative débordante, humain et humaniste est comparé par ses pairs comme le Charles Dickens ou encore le Victor Hugo contemporain. Ian McEwan, l’auteur britannique ne tarit pas déloges : «Gabriel Garcia Marquez est le seul et l’unique à avoir cette élévation qualitative déclinant tant d’extraordinaires et persuasifs pouvoirs sur des populations entières…».

        Tristesse et un siècle de solitude
        Gabriel Garcia Marquez, dans ses œuvres, avait un lien affectif, pour ne pas dire un lien ombilical avec la diaspora arabe d’Amérique latine. Il y a toujours un référent ou une référence. Dans Chronique d’une mort annoncée, le héros est un Arabe. Ou encore dans L’Aventure de Miguel Littín (cinéaste chilien d’origine palestinienne). Des chroniques journalistiques sur Miguel Littín, qui est rentré clandestinement au Chili en 1985 pour filmer son pays sous la dictature de Pinochet, après 12 ans d’exil au Mexique. Et à l’écrivain brésilien Paulo Coelho (L’Alchimiste) d’étayer : «Garcia Marquez a brisé le mur entre la réalité et la fantaisie, ouvrant la voie à toute une génération d’écrivains sud-américains.»

        Gabriel Garcia Marquez était le père spirituel de nombreux écrivains du monde entier, notamment en Algérie. Où un certain Rachid Mimouni (Tombeza, l’Honneur de la tribu), au summum de son art, fut surnommé «le Gabriel Garcia Marquez du Maghreb» alors par la presse étrangère. Gabriel José de la Concordia García Márquez est né le 6 mars 1927 à Aracataca, dans le nord de la Colombie. Son père était télégraphiste, et sa mère issue de la bourgeoisie locale de cette région. Etudiant, García Márquez poursuit ses études en autodidacte après avoir quitté son école de droit pour se lancer dans le journalisme.

        Très tôt, il ne montre aucune retenue dans sa critique sur la politique intérieure comme extérieure de la Colombie. Il a beaucoup voyagé en Europe et vit ensuite à Mexico, où il lance une édition mexicaine de son hebdomadaire colombien Cambio.En tant qu’écrivain, García Márquez commence en publiant nombre d’œuvres littéraires, généralement bien reçues, dans le domaine de la non-fiction, ainsi que des nouvelles. Cependant, ce sont ses romans, tels que Cent ans de solitude (1967), Chronique d’une mort annoncée (1981) et L’Amour aux temps du choléra (1985) qui lui ont apporté la reconnaissance de la critique littéraire ainsi qu’un large succès commercial.

        K. Smail
        El Watan
        "Je suis un homme et rien de ce qui est humain, je crois, ne m'est étranger", Terence

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        • #5
          Réactions

          -Juan Manuel. Président colombien
          «Les géants ne meurent jamais. Mille ans de solitude et de tristesse pour la mort du plus grand Colombien de tous les temps… En hommage à la mémoire de Gabriel Garcia Marquez, j’ai décrété un deuil national de trois jours. J’ai donné l’ordre de ‘‘mettre le drapeau en berne dans toutes les institutions publiques’’. Nous espérons que les Colombiens feront de même dans leurs maisons... La Colombie entière est en deuil, puisqu’est parti le compatriote le plus admiré et le plus aimé de tous les temps… Il a été, et je n’exagère pas, le Colombien qui, dans toute l’histoire de notre pays, a porté le plus loin et le plus haut le nom de notre patrie… Pour nous Colombiens, Gabo n’a pas inventé le réalisme magique, il a été son plus grand illustrateur dans un pays qui représente lui-même le réalisme magique. Un pays qui combine la joie et la douleur, la poésie et le conflit.»

          -Barack Obama. Président des états-Unis
          «J’ai eu le privilège de le rencontrer une fois à Mexico où il m’a offert un exemplaire dédicacé du livre, que je chéris encore aujourd’hui... Avec le décès de Gabriel Garcia Marquez, le monde a perdu un de ses plus grands écrivains visionnaires, et l’un de mes préférés quand j’étais jeune.»

          -Bill Clinton. Ancien président américain
          «Depuis le temps où j’ai lu Cent ans de solitude, il y a plus de 40 ans, j’ai toujours été stupéfait par ses dons uniques d’imagination, de clarté de pensée et d’honnêteté émotionnelle. (...) J’ai été honoré d’être son ami et de connaître son grand cœur et son esprit brillant pendant plus de 20 ans.»

          -Enrique Peña Nieto. Président méxicain
          «Avec son œuvre, Garcia Marquez a rendu universel le réalisme magique latino-américain, marquant la culture de notre temps.» Né en Colombie, l’écrivain avait fait du Mexique «son foyer, enrichissant ainsi notre vie nationale.»

          -Mario Vargas Llosa. écrivain péruvien
          «Ses romans vont lui survivre et continuer de gagner des lecteurs partout.»

          -Paulo Coelho. écrivain brésilien
          «Garcia Marquez a brisé le mur entre la réalité et la fantaisie, ouvrant la voie à toute une génération d’écrivains sud-américains.»

          -Isabel Allende. Romancière chilienne
          «Garcia Marquez fut la voix qui a raconté au monde qui nous sommes et nous a montré à nous, Latino-américains, qui nous sommes dans le miroir de ses pages… La seule consolation est que son œuvre est immortelle.»

          -Shakira. Shakira. Pop-star colombienne
          «Ta vie, cher Gabo, nous nous en souviendrons comme d’un cadeau unique et inimitable.»

          -James Franco. Acteur américain
          «100 ans de solitude ! Gabriel García Márquez, nous ne t’oublierons jamais !»
          "Je suis un homme et rien de ce qui est humain, je crois, ne m'est étranger", Terence

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          • #6
            Courts extraits de l'Automne du Patriarche

            La deuxième fois qu'on le découvrit rongé par les charognards dans le même bureau, avec le même uniforme et dans la même position, aucun d'entre nous n'était assez vieux pour se rappeler ce qui était arrivé la première fois mais nous savions qu'aucune preuve de sa mort n'était évidente étant donné qu'une vérité cache toujours une autre vérité. Les moins prudents eux-mêmes ne se fiaient pas aux apparences, on l'avait si souvent affirmé -l'épilepsie le ravageait et il s'écroulait sur son. trône en pleine audience, se tordant sous les convulsions et vomissant une écume de fiel, et il avait perdu la voix à force de discourir, des ventriloques se dissimulant derrière les rideaux pour faire croire qu'il parlait, et des écailles d'alose lui poussaient sur le corps pour le punir de sa perversité, et dans la fraîcheur de décembre sa hernie lui chantait musique et il ne pouvait se déplacer qu'à l'aide d'une chaise orthopédique dans laquelle il trimbalait sa roupette herniée, et un fourgon militaire avait livré à minuit par la porte de service un cercueil avec des incrustations d'or et des torsades pourpres, et quelqu'un avait vu Laetitia Nazareno fondre en larmes dans le jardin de la pluie, pourtant quand les rumeurs de sa mort semblaient les plus sûres on le voyait paraître plus vivant et plus autoritaire que. jamais au moment le plus imprévu pour imposer d'autres caps imprévisibles à notre destin. Il aurait été facile de se laisser convaincre par les indices immédiats du sceau présidentiel ou la dimension surnaturelle de ses pieds de marcheur increvable ou l'évidence insolite de cette roupette volumineuse que les charognards n'avaient pas osé picorer, mais quelqu'un gardait toujours le souvenir d'autres indices semblables chez d'autres morts moins importants du passé. Un examen méticuleux de la maison n'apporta pas non plus d'élément valable pour établir la vérité.

            …lorsque Bendicion Alvarado vit son fils en grand uniforme avec les médailles d'or et les gants de satin qu'il devait porter toute sa vie et qu'elle ne put réprimer un élan d'orgueil maternel en s'écriant à haute voix devant le corps diplomatique au grand complet si j'avais su que mon fils allait devenir président de la république je l'aurais envoyé à l'école, ah monsieur, ce fut un tel scandale qu'on l'exila. dans la résidence des faubourgs, un palais de onze pièces qu'il avait gagné aux dés un soir d'aubaine lorsque les chefs de la guerre fédérale s'étaient réparti à la table de jeu le merveilleux quartier résidentiel des conservateurs en débandade…

            Ce fut juste après sa fausse mort, aux temps du bruit, monsieur, qu'on n'appela pas ainsi comme beaucoup d'entre nous le croyaient à cause du grondement souterrain qu'on surprit dans toute la patrie la nuit du martyre de saint Héracle et qui ne fut jamais nettement éclairci, mais à cause de l'incessante trépidation des travaux entrepris qui s'annonçaient par leurs soubassements comme les plus grands du monde mais qui restèrent inachevés, une époque tranquille où il réunissait le conseil des ministres à l'heure de la sieste dans la résidence des faubourgs, s'allongeait dans son hamac et s'éventait avec son chapeau sous les doux branchages des tamariniers, écoutait les yeux fermés les docteurs à la parole d'or et aux moustaches gominées qui s'asseyaient pour discuter autour du hamac, livides de chaleur dans leurs redingotes de drap et leurs cols de celluloïd, les ministres civils si détestés et pourtant reconduits par intérêt qu'il entendait débattre des affaires de l'État au milieu du vacarme des coqs qui coursaient les poules dans la cour, du sifflet ininterrompu des cigales et du phono insomniaque qui braillait dans le voisinage la rengaine Suzanne viens Suzanne, ils se taisaient soudain, silence, le général s'est endormi, mais lui beuglait sans ouvrir les yeux, sans cesser de ronfler, je ne suis pas endormi crétins, continuez, ils continuaient, jusqu'au moment où il sortait tantale tâtonnant d'entre les toiles d'araignée de la sieste et décrétait que dans ce sac de conneries il n'y a que mon compère le ministre de la Santé qui ait raison, et puis merde point final, on le mettait, il bavardait avec ses collaborateurs privés les emmenant d'un coin à l'autre tandis qu'il mangeait, l'assiette dans une main et la cuiller dans l'autre, avant de les congédier froidement dans l'escalier faites comme vous voulez après tout c'est moi qui commande, merde alors, il avait perdu sa lubie de demander si on l'aimait ou on ne l'aimait pas, il coupait des rubans inauguraux, se montrait des pieds aux cheveux en public, assumant les risques du pouvoir comme il ne l'avait pas fait en des temps paisibles, merde alors, il jouait interminablement aux dominos avec mon compère de toute la vie le général Rodrigo de Aguilar et mon compère le ministre de la Santé, les seuls à avoir assez confiance en lui pour lui demander la mise en liberté d'un prisonnier ou la grâce d'un condamné à mort, les seuls .à oser lui suggérer de recevoir en audience privée la reine de beauté des pauvres, une splendide créature de ce marais de misère que nous appelions le quartier .des batailles de chiens car tous les chiens du quartier s'y battaient sans un instant de répit depuis des années, un réduit fatal où les patrouilles de la garde nationale n'entraient plus car elles en ressortaient complètement à poil, et où on vous subtilisait comme dans un tour de passe-passe les pièces des voitures, où les pauvres ânes égarés s'engageaient dans une rue et la quittaient à l'autre bout sous la forme d'un petit tas d'os dans un sac…
            "Je suis un homme et rien de ce qui est humain, je crois, ne m'est étranger", Terence

            Commentaire


            • #7
              Adiós Gabo !

              Parti, non sans avoir fait un pied de nez à l'ordre établi et à l'absurdité de la vie...



              كلّ إناءٍ بما فيه يَنضَح

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              • #8
                toute les belles choses disparaissent, reste plus que du médiocre, après la mort de Lounis, le monde deviendra nettement moins beau...et nous revoilà partis pour cent autres années de solitude
                La Réalité est la Perception, la Perception est Subjective

                Commentaire


                • #9
                  Risk,

                  Tu veux dire l'éternelle solitude, sans amour même accompagnée de choléra. Il nous restera les mémoires de nos putains tristes dans le labyrinthes des généraux....La chronique de notre mort est annoncée...Préparons-nous pour l'accueillir sereinement.

                  Commentaire


                  • #10
                    @El Bahar: ya3tik essaha
                    La Réalité est la Perception, la Perception est Subjective

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                    • #11
                      C'est l'auteur que j'ai le plus aimé et qui m'a fait aimer lire.
                      Il laisse derrière lui une oeuvre prolifique, baroque, dominée par "Cent Ans de solitude" et "L'Amour au temps du choléra".
                      deux autres grands romans: l'Automne du patriarche et Chronique d'une mort annoncée.

                      Mucho gracias Senor.

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                      • #12
                        Une inconséquente élection



                        Gabriel Garçia Marquez viens de mourir, (paix à son âme). Ce grand écrivain Colombien est victime d’un AVC suite à l’énoncer de la reconduite du président Algériens Bouteflika pour un énième mandat, accomplissement d’une de ses œuvres fiction L’AUTOMNE DES PATRIARCHES.

                        Dans le personnage principal, un despote d’une monarchie régnante dans la mort est tenue longtemps au secret, continue à régner par la crainte sur son peuple jusqu’au jour où une vache qui brouter l’herbe poussée aux abords et des allées c’est retrouver au balcon de son palais face à une foule médusée.

                        Cette fiction, le peuple Algériens et entrain de la vivre dans la réalité avec la réélection d’un président moribond avec toutes ses conséquences.

                        Arezki HAMOUDI

                        Ps : je reviendrais sur cette tragédie d’une manière plus extériorise.
                        Dernière modification par arrezki, 19 avril 2014, 21h54.

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