Bonjour, la technique du classement qui liste les meilleures universités ou les meilleurs hôpitaux est un outil qui permet de rendre compte et d'améliorer le systéme pour peu que les décideurs et homme politiques s'y intéréssent.
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C’est la 3e édition du « top 500 » des meilleures universités du monde réalisé par l’université Jiao Tong de Shangaï. Toute puissance anglo-saxonne oblige, Harvard, suivie de Cambridge et Stanford, raflent les premières places. Pour la 3e année consécutive, l’université Pierre et Marie Curie (UPMC) est le premier établissement français représenté. Située en 46e position, l’UPMC enregistre une perte d’une place par rapport à 2004. Rappelons qu’en 2003, la très renommée université scientifique occupait la 65e position, les médailles Fields (équivalent du Prix Nobel pour les mathématiques) n’étant alors pas prises en compte. Parmi les 100 premiers du classement, apparaissent également Paris XI (61e), Strasbourg I (92e) et l'Ecole normale supérieure (93e).
A ce jour, le classement se fonde sur les critères suivants : prix Nobel en physique, chimie, médecine et économie, médailles Fields, chercheurs les plus cités dans 21 domaines scientifiques, nombre d'articles publiés dans Sciences et Nature, nombre de publications au Science Citation Index (sciences et sciences sociales), et la « performance universitaire » de chaque faculté. Logique, avec de tels critères, que les universités à dominante scientifique soient les plus représentées.
Pour Gilbert Béréziat, président l'UPMC, au-delà de cette 46e place qu’il juge « honorable », le classement traduit une réalité : l'insuffisance des moyens alloués à la recherche en France.
L'UPMC est classée 46e université mondiale et 8e européenne. Elle perd respectivement une et quatre places par rapport à l'an passé. Comment expliquez-vous ce recul ?
Gilbert BÉRÉZIAT. – Nous avons reculé sur le nombre de publications enregistrées en 2004 dans Science Citation Index. Or 2004 est l'année de mise en place du LMD qui a fortement mobilisé les maîtres de conférences et professeurs de l'UPMC. Je pense que 2006 sera aussi mauvais, parce que le LMD n'est pas amorti.
Le mouvement des chercheurs de l'année dernière ne vous pousse-t-il pas à l'optimisme ?
Contrairement à ce qui est dit, on ne donne pas d'argent à l'université. Les crédits de base proposés à nos labos compensent tout juste l'inflation !
Le mouvement de la recherche demande la simplification des procédures et on les complique avec l'ANR (créée en février 2005, l'Agence nationale de la recherche a pour mission de financer des projets de recherche sélectionnés suivant des critères d'excellence, NDLR). Résultat dans les labos, les gars ont compris une chose : qu'ils auraient encore plus de dossiers à traiter...
La spécificité de notre système d'enseignement supérieur, lié à la dualité Université-grandes écoles, ne dessert-elle pas les établissements français ?
Le classement de Shangaï montre que le système éducatif français ne marche plus ! Il faut arrêter cette école qui présélectionne à 14 ans et où les enfants n'ont pas de fin d'adolescence. Ca me désespère ! Il faut diversifier l'enseignement secondaire et arrêter d'expliquer que les notes en maths et physiques sont les plus importantes. Quand on est bon en maths, on réussit tout dans cette société ! Sauf qu'on peut parfaitement être un crétin...
Cette année, le nombre d'étudiants diminue en maths et physique, alors que nous avions enrayé l'hémorragie. Ces gosses se sont précipités dans les nouvelles classes prépas ouvertes dans la région parisienne. Pour aller où ? Tous ne rentreront pas à Polytechnique ou à Centrale... En licence, notre université accueille 200 étudiants issus de la 1ère ou 2e année de classe prépa. Au lieu d'être l'université du premier choix, on est l'université de la seconde chance !
On les voit revenir les gars de classe prépa : après un petit tour à Centrale, l'école Normale, ou Polytechnique, ils se demandent ensuite comment faire pour avoir le cachet « docteur ». Or, pour préparer des doctorats, il faut des labos. Et ceux-ci sont dans les universités ! Le système technocratique de l'Etat veut empêcher les universités de prendre le contrôle de la recherche. J'aimerais que l'Université ait la maîtrise politique de ses choix.
LA RECHERCHE DE L'UMPC
# 4 pôles de recherche : Modélisation et ingénierie, Matière et nouveaux matériaux, Espace environnement écologie, Génomique, systèmes de communications cellulaires, nouvelles approches thérapeutiques
# 4000 chercheurs et enseignants-chercheurs
# 180 laboratoires de recherche en majorité associés UPMC-CNRS et UPMC-Inserm
# 500 collaborations scientifiques et médicales avec les plus grandes universités à travers le monde
# 15 000 publications
# 300 diplômes de doctorat en médecine par an
# 700 thèses scientifiques par an
# 200 thèses en cotutelle avec des universités étrangères par an
LE TOP TEN
1) Harvard University (USA)
2) University of Cambridge (UK)
3) Stanford University (USA)
4) University of California - Berkeley (USA)
5) Massachusetts Inst Tech (MIT) (USA)
6) California Inst Tech (USA)
7) Columbia University (USA)
8) Princeton University (USA)
9) University of Chicago (USA)
10) University of Oxford (UK)
L'intégralité du classement sur :
www.amue.fr/MotsClefs/MotClef.asp?IdMotClef=23
Caroline Beyer
20 octobre 2005 Le Figaro
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C’est la 3e édition du « top 500 » des meilleures universités du monde réalisé par l’université Jiao Tong de Shangaï. Toute puissance anglo-saxonne oblige, Harvard, suivie de Cambridge et Stanford, raflent les premières places. Pour la 3e année consécutive, l’université Pierre et Marie Curie (UPMC) est le premier établissement français représenté. Située en 46e position, l’UPMC enregistre une perte d’une place par rapport à 2004. Rappelons qu’en 2003, la très renommée université scientifique occupait la 65e position, les médailles Fields (équivalent du Prix Nobel pour les mathématiques) n’étant alors pas prises en compte. Parmi les 100 premiers du classement, apparaissent également Paris XI (61e), Strasbourg I (92e) et l'Ecole normale supérieure (93e).
A ce jour, le classement se fonde sur les critères suivants : prix Nobel en physique, chimie, médecine et économie, médailles Fields, chercheurs les plus cités dans 21 domaines scientifiques, nombre d'articles publiés dans Sciences et Nature, nombre de publications au Science Citation Index (sciences et sciences sociales), et la « performance universitaire » de chaque faculté. Logique, avec de tels critères, que les universités à dominante scientifique soient les plus représentées.
Pour Gilbert Béréziat, président l'UPMC, au-delà de cette 46e place qu’il juge « honorable », le classement traduit une réalité : l'insuffisance des moyens alloués à la recherche en France.
L'UPMC est classée 46e université mondiale et 8e européenne. Elle perd respectivement une et quatre places par rapport à l'an passé. Comment expliquez-vous ce recul ?
Gilbert BÉRÉZIAT. – Nous avons reculé sur le nombre de publications enregistrées en 2004 dans Science Citation Index. Or 2004 est l'année de mise en place du LMD qui a fortement mobilisé les maîtres de conférences et professeurs de l'UPMC. Je pense que 2006 sera aussi mauvais, parce que le LMD n'est pas amorti.
Le mouvement des chercheurs de l'année dernière ne vous pousse-t-il pas à l'optimisme ?
Contrairement à ce qui est dit, on ne donne pas d'argent à l'université. Les crédits de base proposés à nos labos compensent tout juste l'inflation !
Le mouvement de la recherche demande la simplification des procédures et on les complique avec l'ANR (créée en février 2005, l'Agence nationale de la recherche a pour mission de financer des projets de recherche sélectionnés suivant des critères d'excellence, NDLR). Résultat dans les labos, les gars ont compris une chose : qu'ils auraient encore plus de dossiers à traiter...
La spécificité de notre système d'enseignement supérieur, lié à la dualité Université-grandes écoles, ne dessert-elle pas les établissements français ?
Le classement de Shangaï montre que le système éducatif français ne marche plus ! Il faut arrêter cette école qui présélectionne à 14 ans et où les enfants n'ont pas de fin d'adolescence. Ca me désespère ! Il faut diversifier l'enseignement secondaire et arrêter d'expliquer que les notes en maths et physiques sont les plus importantes. Quand on est bon en maths, on réussit tout dans cette société ! Sauf qu'on peut parfaitement être un crétin...
Cette année, le nombre d'étudiants diminue en maths et physique, alors que nous avions enrayé l'hémorragie. Ces gosses se sont précipités dans les nouvelles classes prépas ouvertes dans la région parisienne. Pour aller où ? Tous ne rentreront pas à Polytechnique ou à Centrale... En licence, notre université accueille 200 étudiants issus de la 1ère ou 2e année de classe prépa. Au lieu d'être l'université du premier choix, on est l'université de la seconde chance !
On les voit revenir les gars de classe prépa : après un petit tour à Centrale, l'école Normale, ou Polytechnique, ils se demandent ensuite comment faire pour avoir le cachet « docteur ». Or, pour préparer des doctorats, il faut des labos. Et ceux-ci sont dans les universités ! Le système technocratique de l'Etat veut empêcher les universités de prendre le contrôle de la recherche. J'aimerais que l'Université ait la maîtrise politique de ses choix.
LA RECHERCHE DE L'UMPC
# 4 pôles de recherche : Modélisation et ingénierie, Matière et nouveaux matériaux, Espace environnement écologie, Génomique, systèmes de communications cellulaires, nouvelles approches thérapeutiques
# 4000 chercheurs et enseignants-chercheurs
# 180 laboratoires de recherche en majorité associés UPMC-CNRS et UPMC-Inserm
# 500 collaborations scientifiques et médicales avec les plus grandes universités à travers le monde
# 15 000 publications
# 300 diplômes de doctorat en médecine par an
# 700 thèses scientifiques par an
# 200 thèses en cotutelle avec des universités étrangères par an
LE TOP TEN
1) Harvard University (USA)
2) University of Cambridge (UK)
3) Stanford University (USA)
4) University of California - Berkeley (USA)
5) Massachusetts Inst Tech (MIT) (USA)
6) California Inst Tech (USA)
7) Columbia University (USA)
8) Princeton University (USA)
9) University of Chicago (USA)
10) University of Oxford (UK)
L'intégralité du classement sur :
www.amue.fr/MotsClefs/MotClef.asp?IdMotClef=23
Caroline Beyer
20 octobre 2005 Le Figaro
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