Abdelaziz Bouteflika, président de l’Algérie depuis 1999, sera bien candidat à sa propre succession lors des prochaines élections présidentielles d’avril prochain, alors qu’il est de notoriété publique que son état de santé s’est tellement dégradé qu’on voit mal comment il serait encore capable de gouverner. Certains se mettent à espérer que cela sonnera le glas du régime. Pas si sûr…
Une indépendance incomplète
Le régime algérien est pourri. La guerre d’indépendance n’a pas débouché sur la victoire totale du peuple algérien contre le colonialisme. Le régime gaulliste a obtenu du FLN des concessions pour lui permettre de maintenir sa domination sur le pays : exploitation du pétrole, bases d’essai nucléaires du Sahara... La France a concédé le pouvoir politique, mais pour garder le plus important. Le FLN s’est transformé de mouvement de libération nationale en parti de la nouvelle bourgeoisie bureaucratique algérienne. Des années 1960 à 1980, elle a continuellement oscillé entre ses velléités d’indépendance nationale, et la recherche d’un compromis avec l’impérialisme. Mais avec l’effondrement du bloc soviétique qui a rendu périlleux les numéros d’équilibrisme diplomatique, et la crise économique dûe à l’incapacité de cette classe sociale à assurer le développement du pays, l’État algérien s’est de plus en plus soumis aux impérialismes français et américains. D’un côté Bouteflika use parfois d’une rhétorique anti-française pour utiliser le nationalisme populaire, mais de l’autre il est accueilli sans problème à l’hôpital des armées du Val de Grâce, à Paris, pour se faire soigner...
L’armée au pouvoir
Le cœur du régime, c’est l’Armée, directement issue de « l’Armée des frontières » du FLN. En 1962, au cessez-le-feu, les contingents de l’Armée de libération nationale (l’armée du FLN) stationnés au Maroc et en Tunisie, sous la direction de Ben Bellah et Boumédiene, ont procédé à un véritable coup d’État, renversant le Gouvernement provisoire de la république algérienne (GPRA). Les militaires de l’étranger prennent le dessus sur le pouvoir civil issu de la résistance intérieure. Depuis, ces militaires ont toujours gardé les commandes. En 1995, ils commettent un deuxième coup d’Etat pour empêcher les islamistes de remporter les élections. Après avoir éliminé les rebelles islamistes du GIA, les militaires mettent en avant Bouteflika pour mener une opération de charme, dite de « réconciliation nationale » : l’amnistie des rebelles en échange de leur ralliement au régime. Bouteflika n’est qu’un homme de paille, et c’est pour cela que les militaires le laissent pourtant briguer un nouveau mandat.
Bouteflika, ou l’arbre qui cache la forêt
Il ne s’agit pas d’une « fin de régime » : même si Bouteflika quitte son poste, le régime militaire ne prendra pas fin pour si peu. Le président algérien a le même rôle qu’avait Moubarak : celui de l’arbre qui cache la forêt, du masque qui voile pudiquement le vrai visage du régime, sa vraie nature. Comme en Egypte, il ne faut pas espérer qu’il suffise de chasser le président pour renverser le régime qui le soutient. Car c’est toute une classe sociale, la bourgeoisie bureaucratico-militaire, qu’il faudra chasser pour libérer le peuple algérien.
Organisation Communiste Marxiste-Léniniste Voie Prolétarienne (L'OCML-PV)
Une indépendance incomplète
Le régime algérien est pourri. La guerre d’indépendance n’a pas débouché sur la victoire totale du peuple algérien contre le colonialisme. Le régime gaulliste a obtenu du FLN des concessions pour lui permettre de maintenir sa domination sur le pays : exploitation du pétrole, bases d’essai nucléaires du Sahara... La France a concédé le pouvoir politique, mais pour garder le plus important. Le FLN s’est transformé de mouvement de libération nationale en parti de la nouvelle bourgeoisie bureaucratique algérienne. Des années 1960 à 1980, elle a continuellement oscillé entre ses velléités d’indépendance nationale, et la recherche d’un compromis avec l’impérialisme. Mais avec l’effondrement du bloc soviétique qui a rendu périlleux les numéros d’équilibrisme diplomatique, et la crise économique dûe à l’incapacité de cette classe sociale à assurer le développement du pays, l’État algérien s’est de plus en plus soumis aux impérialismes français et américains. D’un côté Bouteflika use parfois d’une rhétorique anti-française pour utiliser le nationalisme populaire, mais de l’autre il est accueilli sans problème à l’hôpital des armées du Val de Grâce, à Paris, pour se faire soigner...
L’armée au pouvoir
Le cœur du régime, c’est l’Armée, directement issue de « l’Armée des frontières » du FLN. En 1962, au cessez-le-feu, les contingents de l’Armée de libération nationale (l’armée du FLN) stationnés au Maroc et en Tunisie, sous la direction de Ben Bellah et Boumédiene, ont procédé à un véritable coup d’État, renversant le Gouvernement provisoire de la république algérienne (GPRA). Les militaires de l’étranger prennent le dessus sur le pouvoir civil issu de la résistance intérieure. Depuis, ces militaires ont toujours gardé les commandes. En 1995, ils commettent un deuxième coup d’Etat pour empêcher les islamistes de remporter les élections. Après avoir éliminé les rebelles islamistes du GIA, les militaires mettent en avant Bouteflika pour mener une opération de charme, dite de « réconciliation nationale » : l’amnistie des rebelles en échange de leur ralliement au régime. Bouteflika n’est qu’un homme de paille, et c’est pour cela que les militaires le laissent pourtant briguer un nouveau mandat.
Bouteflika, ou l’arbre qui cache la forêt
Il ne s’agit pas d’une « fin de régime » : même si Bouteflika quitte son poste, le régime militaire ne prendra pas fin pour si peu. Le président algérien a le même rôle qu’avait Moubarak : celui de l’arbre qui cache la forêt, du masque qui voile pudiquement le vrai visage du régime, sa vraie nature. Comme en Egypte, il ne faut pas espérer qu’il suffise de chasser le président pour renverser le régime qui le soutient. Car c’est toute une classe sociale, la bourgeoisie bureaucratico-militaire, qu’il faudra chasser pour libérer le peuple algérien.
Organisation Communiste Marxiste-Léniniste Voie Prolétarienne (L'OCML-PV)
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