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La revanche du Sud passe par les IDE

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    Bonjour, l’investissement international est en plein boom et le centre de gravité du monde se déplace, lentement, mais sûrement.
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    La nouveauté : les pays émergents ne sont plus à l’écart des grands flux mondiaux mais au contraire placent désormais leurs pions sur l’échiquier du commerce mondial.

    Ils ont investi 117 milliards de dollars en dehors de leurs frontières en 2005, si bien que la part de ces pays s’élève à présent à 17 % contre 10 % en 1982, selon les conclusions du rapport annuel de la Conférence des Nations unies pour le commerce et le développement (Cnuced), bras séculier de l'ONU pour l'économie et le commerce.

    Certes, cette part est de loin inférieure à celle consacrée par les pays industrialisés. Par comparaison, la France a investi 116 milliards de dollars à l’étranger l’année dernière. L’hexagone n’est devancé que par les Pays-Bas, dopés par l’unification du groupe Shell, qui la place en tête des investissements internationaux avec 119 milliards de dollars.

    Mais l’émergence des pays non-occidentaux correspond à une « profonde mutation de l'économie mondiale », selon Anne Miroux, qui a dirigé la rédaction du rapport. La fusion Mittal-Arcelor est en quelque sorte l’arbre qui cache la forêt. La multiplication des fusions-acquisitions internationales est l'une des raisons du formidable essor - pour la deuxième année consécutive - de l'investissement étranger : il a affiché une hausse de 29 % l'année dernière pour atteindre 916 milliards de dollars.

    Des fusions-acquisitions massives

    La France, grand pourvoyeur de fonds, est également une terre d’accueil pour les investissements directs à l’étranger (IDE). Leur montant pour 2005 s’élève à 64 milliards de dollars, soit le niveau le plus élevé depuis 2001. Cette attirance pour la France avait déjà été remarquée en mai par l'Agence française pour les investissements internationaux (AFII). Selon l'agence, ces investissements ont généré 29.000 emplois l'année dernière. Les États-Unis restent le grand destinataire des IDE avec 998 milliards de dollars.

    Les pays émergents qui alimentent l’investissement sont Hong Kong, la Chine, la Russie, Singapour, Taiwan ou le Brésil. Ils ont représenté l'an dernier 13 % des fusions-acquisitions, dont le nombre a doublé depuis 2004. Le chinois Lenovo est devenu, à titre d’exemple, le troisième fabricant mondial d’ordinateur en s’offrant la division PC du leader mondial de l'informatique, l'américain IBM, pour 1,75 milliard de dollars.

    « Les multinationales du Sud sont là pour de bon, c'est une réalité durable avec laquelle aussi bien les entreprises du Nord que les responsables politiques devront compter », souligne Anne Miroux. Elles sont aujourd’hui 47 à figurer dans le « Fortune 500 », contre 19 seulement en 1990. Plus globalement, la Cnuced a ainsi comptabilisé 141 méga-transactions de plus de 1 milliard de dollars. Un niveau proche du record absolu (175) atteint en 2000. La fusion pour 74 milliards de dollars de Shell Transport and Trading (Royaume-Uni) et Royal Dutch Petroleum (Pays-Bas) explique évidemment pour une grande part la performance des Pays-Bas de l’an passé.

    La revanche du Sud

    Autre fait marquant : l’investissement Sud-Sud ne cesse d’augmenter. La Chine consacre 25 % de ses investissements aux pays du Sud, principalement pour sécuriser les sources d'approvisionnement en pétrole et autres matières premières. Avec le Brésil, elle est de plus en plus présente sur le continent traditionnellement marginalisé par le commerce mondial. L’Afrique a en effet reçu un nombre, inégalé jusqu’alors, d’entrées de capitaux, soit 31 milliards de dollars en 2005. L'Afrique du Sud, dont tout le monde espère qu'elle jouera à plein son rôle de « hub » pour le reste du continent noir, est passée de 0,8 milliard de dollars seulement d'investissements en 2004 à... 6,4 milliards l'année dernière.

    L’augmentation du commerce intra-régional est un facteur explicatif. L’Inde et la Chine jouent la carte de la complémentarité. Ne parle-t-on d’ailleurs pas de « Chindia » pour désigner les deux géants ? « Le monde de l'investissement direct étranger (IED) devient multidimensionnel. La tendance la plus nette est l'augmentation de ces flux en provenance de pays en développement ou en transition », explique Anne Miroux.

    Alexandra Voinchet
    17-10-2006 (avec La Tribune et Le Figaro)
    Si vous ne trouvez pas une prière qui vous convienne, inventez-la.” Saint Augustin
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