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LES FEMMES DE L'ISLAM - TOME 1/ Marek Halter: «Khadija, un modèle pour toutes les musulmanes»

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  • LES FEMMES DE L'ISLAM - TOME 1/ Marek Halter: «Khadija, un modèle pour toutes les musulmanes»

    Khadija, l'amoureuse. Fatima, la guerrière, Aïcha, la confidente.

    Marek Halter raconte les femmes de l'Islam à travers ces trois figures éternelles de la féminité sur lesquelles Muhammad Ibn Abdallah - Mahomet - s'est appuyé au fil de sa vie. Sans l'intelligence et le courage de ces « mères des croyants », ainsi que les nomme le Coran, son legs spirituel ne serait jamais parvenu jusqu'à nous.

    Si Khadija, riche veuve, n'avait pas dit : « Moi, je crois », l'aventure musulmane n'aurait jamais commencé. Sans sa plus jeune fille, Fatima, guerrière intransigeante, Mahomet n'aurait jamais pu imposer l'Islam dans la péninsule arabique. Et si Aïcha, la dernière épouse, n'avait pas fidèlement retranscrit ses paroles, nous ne connaîtrions pas le Coran.


    A l'occasion de la sortie du 1er tome de Les Femmes de L'Islam, Franck Guillory, rédacteur-en-chef de JOL Press, a rencontré Marek Halter. Il lui a parlé de Khadija.

    JOL Press : Avant même sa sortie, ce jeudi 10 avril 2014, votre nouveau livre, un roman inspiré de la vie de « Khadija », l’épouse Mahomet, agite les esprits, notamment sur la Toile. Vous en comprenez les raisons ?


    Marek Halter : J’aime faire découvrir des personnages historiques en les transformant en personnages littéraires. Cela ne peut pas plaire à tout le monde.

    Certains chrétiens n’apprécient pas que l’on puisse évoquer certains détails de la vie de Marie. De même, lorsque, dans le tome 2 de « La Bible au féminin », j’ai rappelé que Tsippora, la femme de Moïse, était noire de peau, je me souviens avoir croisé des juifs new-yorkais qui m’ont demandé : « Vous êtes bien sûr que Tsippora était noire ? »

    JOL Press : En effet, êtes-vous sûr que Tsippora était noire ?


    Marek Halter : Si, en l’occurrence, ce fait est méconnu – ou volontairement occulté -, cela n’en reste pas moins une réalité historique. Mon travail de romancier repose, avant tout, sur de longues recherches et c’est à partir de ces recherches, recherches scientifiques, que je reconstitue la vie de mes personnages.

    Ce que l’on peut me reprocher, c’est ma légitimité à me saisir de tel ou telle personnage. Qui suis-je pour agir ainsi ? Si des Juifs ont pu me reprocher certains passages de Tsippora, on imagine bien que certains musulmans n’apprécient guère qu’un écrivain français juif vienne apporter un complément d’histoire aux adeptes de cette grande religion, la religion musulmane.

    Je rencontrerais sans doute moins de difficultés, de critiques, si j’étais musulman. Ma légitimité, ma crédibilité ne serait alors pas en jeu, même si mon récit pourrait toujours prêter à discussions.

    JOL Press : Quel est-il ce « complément d’histoire » ?


    Marek Halter : Si l’Islam n’est pas encore forcément la plus grande religion au monde, elle est la plus active. Or, il n’y a jamais eu de roman s’inspirant de la naissance de l’histoire de l’Islam. A peine des textes évoquant la vie de Mahomet, celui de Lamartine, par exemple, ou encore un livret rédigé par Goethe pour un opéra inabouti. Et, pourtant, Mahomet est un personnage fascinant, comme l’est sa femme, Khadija.

    JOL Press : Racontez-nous, en quelques mots, la « naissance de l’histoire » et le rôle de Khadija…


    Marek Halter : On ignore souvent que Mahomet était un pauvre caravanier de La Mecque au cœur d’une péninsule arabique alors polythéiste. Une veuve, Khadija, lui propose de l’épouser. Il l’épouse.

    Mahomet est illettré mais il est doté d’une mémoire fabuleuse. A 40 ans, c’est la révélation, il rencontre Dieu. Il est bouleversé. « Calme-toi, raconte-moi, » lui dit alors Khadija. Comme il ne sait pas lire, et encore moins écrire, il accumule les sourates – ce qui veut dire « chapitre » en araméen. Puis, Khadija fait venir des scribes et, de mémoire, Mahomet dicte ces sourates. Rédigées en arabe sur toutes sortes de supports, ce récit ne sera rassemblé que plus tard pour former le Coran, qui veut dire « récitation ».

    La révélation initiale de Mahomet, c’est celle d’un Dieu qui s’adresse à un peuple polythéiste dans sa propre langue, l’arabe. Il reprend Jésus, Abraham mais la Bible comme les Évangiles étaient – et sont – écrites en hébreu, araméen ou grec.

    JOL Press : Vous êtes-vous censuré dans le récit de la vie de Mahomet et Khadija ?


    Marek Halter : Je suis un conteur, un conteur qui s’appuie, comme je vous l’ai déjà dit, sur des recherches approfondies.

    J’ai fait relire les épreuves par un certain nombre d’imams et ils n’ont rien trouvé à redire. Il y a juste eu un ami écrivain musulman qui m’a conseillé d’enlever un passage, un passage dans lequel Mahomet faisait l’amour avec une jeune femme.

    J’ai suivi son conseil pour éviter toutes mauvaises interprétations. Ceci dit, cet épisode n’était pas contraire à la vision du monde de Mahomet et était l’illustration, d’une certaine manière, de la principale critique que Mahomet faisait à Jésus. L’idée de l’homme-dieu révoltait Mahomet. Lui n’était qu’un messager de Dieu. « Je suis un homme qui va mourir comme un homme, » disait-il – et il est mort comme un homme, à 62 ans, 22 ans seulement après sa révélation.

    JOL Press : A qui s’adressent ce roman, « Khadija », et les deux tomes qui suivront ?


    Marek Halter : Ce livre a, par nature, deux publics.

    Les lecteurs non musulmans qui pourraient découvrir un monde qu’ils ne connaissent pas ou plutôt un monde dont la perception a été pervertie par les extrémistes, le djihad notamment.

    A ce sujet, je pense d’ailleurs qu’il serait indispensable d’accorder plus de place à l’enseignement de l'histoire des religions dans nos écoles. Le principe de laïcité a voulu bannir toutes les religions de leur enceinte, c’est une erreur. Je l’avais dit à Vincent Peillon, je le redirai à Benoit Hamon.

    Connaître l’autre, c’est lui ôter son côté diabolique. Au-delà, c’est en reconnaissant la spécificité de l’autre qu’on atteint l’universel. C’est une erreur fondamentale que d’imaginer que nous sommes tous pareils ou que nous devrions l’être.

    Puis, bien sûr, les lecteurs musulmans qui sont à la recherche de leur propre « Panthéon »...

    JOL Press : Quel est le sens de votre démarche pour les Musulmans ?


    Marek Halter : Parler d’une minorité, quelle qu’elle soit, c’est toujours la valoriser et, normalement, cela ne lui déplaît pas.

    Mais, c’est aussi l’occasion de faire passer un message essentiel, un message aux femmes, aux femmes musulmanes. Il y avait urgence à raconter cette histoire car il est urgent que les Musulmanes puissent se trouver un modèle. Les jeunes sont en recherche de spiritualité, pour différentes raisons, et, parce que les laïques ne parviennent à leur fournir de réponse, ils s’enfoncent dans la radicalité.

    L’histoire de Khadija, c’est l’histoire de cette femme libre, cette épouse forte et déterminante, la première des musulmans, l’être sans lequel Mahomet n’aurait sans doute pu, su traduire, transmettre sa révélation. Comme disait l’historien Marc Bloch, « l’histoire est toujours contemporaine » et l’histoire de Khadija, c’est l’histoire de toutes les femmes musulmanes jusqu’à aujourd’hui.

    Les femmes musulmanes manquaient sans doute d’un modèle fort, d’une héroïne. A travers « Khadija », nous leur rappelons qu’elles n’ont pas à chercher ailleurs pour en trouver une. La première de leur modèle n’est autre que la femme de Mahomet.

    Propos recueillis par Franck Guillory pour JOL Press
    The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill

  • #2
    S'agit il du Marek Halter le sioniste qui opprime le peuple Palestinien? oeilfermé

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