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Ukraine : le journaliste britannique Neil Clark s’étonne du double discours occidental

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  • Ukraine : le journaliste britannique Neil Clark s’étonne du double discours occidental

    Neil Clark est chroniqueur pour The Guardian, le Morning Star, le Daily Express et plusieurs autres journaux. Il a publié sur le site de Russia Today un article sur les doubles standards et les contradictions de la position occidentale sur l’Ukraine. Au moment où ils soutiennent Maïdan, les politiciens occidentaux ne jugent pas dignes d’attention les mouvements de protestation en Europe, et l’invasion sanguinaire en Irak, selon eux, est plus démocratique que le référendum de Crimée.

    Je suis dérouté.

    Il y a quelques semaines, on nous disait en Occident que les gens qui occupaient les bâtiments administratifs en Ukraine – c’était bien. Ces gens, nous disaient nos leaders politiques et observateurs médiatiques éminents, « protestent pour la démocratie ».

    Le gouvernement des États-Unis avait alors mis en garde le pouvoir ukrainien sur l’emploi de la force contre ces « protestataires démocrates » – même alors, comme nous avons pu le voir, que certains d’entre eux étaient des néo-nazis qui jetaient sur la milice des « cocktails Molotov », détruisaient des monuments et incendiaient des bâtiments publics.

    Aujourd’hui, à peine quelques semaines plus tard, on nous dit qu’à l’inverse, les gens qui occupent des bâtiments administratifs en Ukraine n’ont rien de « protestataires démocrates », mais qu’ils sont des « terroristes » ou des « combattants ».

    Pourquoi est-ce que prendre le contrôle de bâtiments administratifs était-ce « bien » en janvier et devenu « très mal » en avril ? Pourquoi est-ce que l’emploi de la force contre les protestataires était parfaitement inadmissible en janvier, mais acceptable aujourd’hui ?

    Je me répète : je suis dérouté. Quelqu’un pourrait-il m’expliquer ?

    Cet hiver, les manifestants anti-gouvernementaux en Ukraine ont reçu la visite de plusieurs responsables politiques occidentaux éminents, dont le sénateur américain John McCain et la vice-secrétaire d’État américaine Victoria Nuland, qui leur a distribué des biscuits. Au cours de ces dernières semaines, d’importants mouvements de protestation anti-gouvernementale ont secoué de nombreux pays d’Europe de l’ouest. Mais ils n’ont pas bénéficié d’un tel soutien – ni de la part de ces responsables, ni de celle des grands observateurs médiatiques occidentaux. Les protestataires n’ont pas non plus eu droit à des biscuits gratuits offerts par le Département d’État des États-Unis.

    Si McCain et Nuland aimaient tellement les protestations de rue anti-gouvernementales en Europe et y voyaient une forme authentique de « démocratie », n’auraient-ils pas manifesté leur solidarité aussi aux manifestants de Madrid, Rome, Athènes et Paris ?

    Je suis dérouté. Quelqu’un pourrait-il m’expliquer ?

    Il y a quelques semaines, j’ai regardé une interview du secrétaire d’État américain John Kerry. Il annonce : « On ne peut pas impunément envahir un autre pays sous un prétexte inventé, pour défendre ses intérêts propres. » Mais il me semble me souvenir que c’est précisément ainsi qu’ont agi les États-Unis au cours des 20 dernières années.

    Peut-être ai-je oublié les déclarations sur la possession par l’Irak et l’Iran d’armes de destruction massive ? Peut-être ai-je rêvé, en 2002 et en 2003, que les politiciens et les experts néo-conservateurs prenaient quotidiennement la parole à la télévision pour nous expliquer à nous, bas peuple, que nous devions faire la guerre à l’Irak à cause de la menace que représentait l’arsenal mortel de Saddam ? En quoi est-ce que le vote démocratique en Crimée sur la question du rattachement avec la Russie est-il pire que l’invasion brutale, sanguinaire de l’Irak – invasion qui a fait près d’un million de morts ?

    Je suis dérouté. Quelqu’un pourrait-il m’expliquer ?

    En outre, les politiciens et les experts « médiatiques » occidentaux nous ont dit, de l’air le plus sérieux, que le référendum en Crimée était invalide parce qu’il avait été conduit dans des conditions d’« occupation militaire ». Mais je viens de regarder un reportage sur les élections en Afghanistan, qui se déroulent dans des conditions d’occupation militaire. Des personnalités occidentales, telles que le secrétaire général de l’OTAN Anders Fogh Rasmussen, ont fait l’éloge de la tenue de ces élections, les qualifiant de « moment historique pour l’Afghanistan » et d’immense succès de la « démocratie ». Pourquoi le vote en Crimée est-il écarté du compte, alors que les élections en Afghanistan sont exaltées ?

    Je suis dérouté. Quelqu’un pourrait-il m’expliquer ?

    La Syrie, aussi, laisse très largement perplexe. On nous a dit et on nous dit que les groupes d’islamistes radicaux représentent une menace contre la paix, la sécurité et notre « image du monde » en Occident. Qu’Al-Qaïda et les autres groupes semblables doivent être anéantis, que nous devons mener contre eux une incessante « guerre contre la terreur ». Et pourtant, en Syrie, nos leaders ont pris le parti de ces groupes radicaux dans leur guerre contre un gouvernement laïc, qui respecte les droits des minorités religieuses, notamment des chrétiens.

    Quand les bombes d’Al-Qaïda et de leurs alliés explosent en Syrie et tuent des innocents, nos leaders ne le condamnent pas. Ils ne condamnent que le gouvernement syrien laïc, qui lutte contre les islamistes radicaux. Un gouvernement que nos leaders et observateurs médiatiques éminents brûlent de voir renverser.

    Je suis dérouté. Quelqu’un pourrait-il m’expliquer ?

    Les droits des gays, encore. On nous dit que la Russie est un pays très mauvais et attardé, parce qu’elle a adopté une loi qui interdit la propagande de l’homosexualité auprès des mineurs. Cependant, nos leaders, qui ont boycotté à cause de cette loi les JO d’hiver de Sotchi, se rendent dans les pays du Golfe persique, où les homosexuels peuvent être internés et même condamnés à mort. Et ils y saluent chaleureusement les dirigeants locaux, sans faire mention des droits des gays.

    Est-ce que la prison ou la peine de mort pour les gays, ce n’est pas à coup sûr bien pire qu’une loi interdisant la promotion de l’homosexualité auprès des mineurs ? Pourquoi nos leaders, s’ils sont si sincèrement inquiets des droits des homosexuels, attaquent-ils la Russie et non ces pays où les gays sont mis en prison ou condamnés à mort ?

    Je suis dérouté. Quelqu’un pourrait-il m’expliquer ?

    On nous dit, dans de très nombreux journaux, que le parti d’extrême-droite hongrois Jobbik est très mauvais. Son ascension provoque la plus vive inquiétude, bien que ce parti ne soit pas représenté au gouvernement et qu’il est peu probable qu’il s’y retrouve. Dans le même temps, en Ukraine, les néonazis et les ultranationalistes occupent des postes dans le nouveau gouvernement, que nos leaders soutiennent avec enthousiasme. En février, les néonazis et les représentants de l’extrême-droite ont joué un rôle clé dans le renversement du gouvernement ukrainien démocratiquement élu, dans la « révolution » que l’Occident a saluée. Pourquoi les ultranationalistes et les groupuscules d’extrême droite sont-ils inadmissibles en Hongrie, mais admissibles en Ukraine ?

    Je suis dérouté. Quelqu’un pourrait-il m’expliquer ?

    On nous dit que la Russie est une puissance agressive, impérialiste, et que l’OTAN est soucieux de contrer la « menace » russe. Mais ces jours-ci, j’ai regardé la carte du monde : j’ai vu que la Russie était frontalière d’une multitude d’États entrant dans l’OTAN – une alliance militaire dirigée par les États-Unis, dont les membres, au cours des 15 dernières années, ont bombardé et attaqué de nombreux pays. Mais je n’y ai pas vu un seul pays voisin de l’Amérique, qui ferait partie d’une alliance militaire russe, je n’ai pas vu de bases militaires ou de missiles de la Fédération de Russie dans des pays frontaliers avec les États-Unis ou qui se trouveraient à proximité. Et tout de même, on nous dit que l’« agresseur », c’est la Russie ?

    Je suis dérouté. Quelqu’un pourrait-il m’expliquer ?

    Publié le 15 avril 2014. Source : Neil Clark

    Le Courrier de Russie

  • #2
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