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Portugal, les héritiers de Madjer

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  • Portugal, les héritiers de Madjer

    Madjer, une marque déposée… Au Portugal. Terre d’accueil pour talents venus des quatre coins de la planète, ce pays a toujours su recruter pour exister, et mieux que les autres. Récemment les grands d’Europe en ont profité, Jardel, Falcao, Hulk, Lucho Gonzalez, Matic, James Rodriguez… Les Lusitaniens jouissent d’une belle proximité avec l’Amérique du sud. Mais ils sont aussi doués pour travailler sur marchés moins connus (Maghreb, Afrique ou pays de l’Est) ou relancer des talents.

    En 1985, le FC Porto de Pinto Da Costa a réussi un coup de génie. Il a recruté l’Algérien Rabah Madjer au RC Paris, alors en deuxième division. Sous côté en France, l’enfant d’Hussein-Dey talonnait l’Europe pour l’éternité le 27 mai 1987 à Vienne, et contribuait largement au sacre du FC Porto face au Bayern Munich (2-1). Le club portugais est devenu Champion d’Europe grâce à des inspirations magiques de… Madjer, considéré aujourd’hui comme une légende au pays d’Eusebio. Vingt-sept ans plus tard, ils sont désormais deux Algériens à faire la Une d’A Bola, O Jogo ou Record, les grands quotidiens nationaux. Encore très loin de l’icône, Islam Slimani (25 ans) et Nabil Ghilas (23 ans) espèrent marcher sur les traces du ballon d’Or africain 1987.

    Slimani, le Lion du Sporting
    Le FC Nantes peut s’en mordre les doigts. Peu inspiré sur le coup, Franck Kita, directeur général délégué, a laissé filer Islam Slimani pour des raisons salariales (l’affaire a capoté pour environ 5000 euros mensuel de rabe…). Barré en début de saison par le Colombien Fredy Montero, l’attaquant de la sélection algérienne a été utilisé comme joker avant de s’installer comme titulaire à la pointe de du Sporting (10 buts et 4 passes décisives toutes compétitions confondues). Combatif comme avec les Fennecs, il a gagné ses galons dans des matches compliqués. Décisif, il a rapporté 13 points directement à son équipe, et gagné la confiance de son entraîneur Jardim comme lors de ce but victorieux face au FC Porto (1-0). Pour le Sporting Portugal, l’affaire est belle. Acheté pour 300 000 euros au CR Bélouizdad – aucun club français n’a voulu mettre la somme sur le joueur recommandé par Halilhodzic – le club portugais a déjà refusé cet hiver des offres… (Trabzonspor, West Ham et Almeria). Au Portugal, Slimani a pris une autre dimension. En 2013, il est récompensé du titre de joueur algérien de l’année, et les internautes de France Football l’ont élu joueur maghrébin 2013.

    Ghilas, le Dragon du FC Porto
    Le Portugal a sorti Nabil Ghilas de l’anonymat. Dans les pas de son frère, Kamel qui s’était illustré avec le Vitoria Guimaraes, cet attaquant a explosé dans la Liga Sagres. Et de quelle manière… Oublié en France où il a évolué au mieux en National (Cassis-Carnoux), il joue désormais au FC Porto. Rien que ça ! Nantes est passé à côté, tout comme Marseille dont il est originaire. Débarqué cet été à Porto, puissant et véloce, Nabil Ghilas, passé par Moreirense et Vizela, se prépare à succéder au Colombien Jackson Martinez chez les Dragons. C’est en tout cas le deal passé avec les dirigeants. Cette saison, en forme d’apprentissage, lui, a notamment permis de se familiariser avec le haut niveau lors de l’Europa Ligue. Le pari est simple. Réussir au FC Porto, et s’ouvrir les portes d’un grand club en Angleterre, là où son style pourrait faire des gros dégâts.
    Mais avant cela, tout comme pour Islam Slimani, marcher dans les pas de Madjer, c’est aussi briller en Coupe du monde et lors de la CAN. Buteur face à la RFA au Mondial espagnol 1982 lors de la victoire des Verts, le natif d’Alger a aussi remporté la CAN 1990 à domicile. Tout un programme.

    Islam Slimani et Nabil Ghilas vus par Rabah Madjer
    «Islam s’est fait tout seul. C’est un joueur qui a d’énormes qualités. Au début, cela a été un peu difficile car il était sur le banc. Maintenant, il fait de très bonnes choses avec le Sporting Portugal. C’est un joueur efficace devant le but. Il donne satisfaction dans un grand club comme le Sporting. Il fait ce qu’on lui demande, il marque des buts. Slimani a encore du pain sur la planche. Il doit travailler pour progresser, rester sérieux comme il est actuellement parce que je sais que c’est un garçon très professionnel dans son attitude. Son objectif c’est d’aller dans un plus grand club.»
    «Nabil, c’est un autre style d’attaquant. Islam est garçon avec un bon gabarit, opportuniste devant le but. Ghilas c’est un joueur puissant, technique et rapide. Malgré ses débuts difficiles, il a la chance d’évoluer dans un grand club comme le FC Porto. Là, il commence à jouer et il marque des buts et participe positivement en délivrant des passes décisives. Je suis content pour ces deux joueurs, et j’espère que d’autres arriveront dans le Championnat du Portugal».

    Nabil DJELLIT France Football
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