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Nouvelles technologies : Quel avenir pour la pratique du journalisme ?

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  • Nouvelles technologies : Quel avenir pour la pratique du journalisme ?

    On savait tout le poids des nouvelles technologies sur la pratique du journalisme, contrainte de s’adapter aux nouvelles règles imposées notamment par Internet. Mais, de là à voir un algorithme produire une dépêche, c’est à coup sûr une nouvelle frontière de franchie.
    Le tremblement de terre de faible magnitude qui a frappé le mois dernier une petite ville américaine, n’a pas fait la une des journaux, autant que ce papier du Los Ageles Times qui a suscité de plus larges commentaires en raison du fait qu’il a été écrit par un algorithme.
    Ce fut en fait la mise en pratique d’un procédé mis au point par Ken Schwenke, un journaliste développeur de ce journal, qui a actionné son logiciel pour rendre compte d’un tremblement de terre d’une magnitude de 2,7 sur l’échelle de Richter, qui a touché, le 17 mars dernier la ville de Westwood. L’article publié a été signé par ce journaliste avec une mention en fin de papier indiquant, selon le blog http://bigbrowser.blog.lemonde.fr: "Ce post a été rédigé par un algorithme créé par l'auteur."
    D’après les informations publiées sur ce blog, le journaliste Ken Schwenke travaille depuis un bon bout de temps à la mise en fonction de ce logiciel rédactionnel capable d’intégrer « les données du centre fédéral d’information sur l’activité sismique ».
    Le programme informatique se charge ensuite de la mise en forme des informations, qu’il publiera automatiquement, explique ce blog « avec un titre, une carte de situation de l'épicentre si le séisme touche la Californie et si la magnitude est suffisamment élevée pour en faire une "news".
    Le site de l’hebdomadaire lepoint.fr qui a traité de ce sujet fait dans la projection en se demandant, « 90 % des articles de presse générés par des robots en 2030 ? Il se base ainsi sur les prévisions faites par un scientifique américain, le docteur Kristian Hammond, auteur, avec Ken Schwenke du Los Angeles Times, d’un programme, souligne lepoint.fr, « "Quakebot", un programme de "science narrative" que le Los Angeles Times utilise d'ores et déjà pour générer des articles concernant le sport, les tremblements de terre et la criminalité. »
    A l’occasion de la sortie de ce papier « informatisé » de bout en bout, la presse revient longuement sur les autres programmes de travail du journal de la ville de Los Angeles, qui travaille aussi sur d’autres algorithmes, notamment pour analyser et traiter l’information de couverture des faits divers. La rédaction reçoit quotidiennement un fichier comportant toutes arrestations opérées par la police de Los Angeles.
    Le blog du quotidien français lemonde.fr poursuit : « Un algorithme est ensuite chargé d'identifier les professions des personnes arrêtées — y a-t-il des hommes politiques ou des célébrités ? —, il peut regarder aussi qui a commis l'infraction la plus grave en fonction du montant de la caution et, sur cette base, décider selon les règles établies par le programmeur d'en faire un article ou non. »
    Lorsque l’information est digne d’intérêt, le ‘’journaliste-robot’’ rédige les premières lignes du papier, avant qu’un journaliste ne vienne l’enrichir. Dans certains cas, explique la même source « l'aide de l'algorithme peut permettre de sortir des scoops. Ce fut par exemple le cas lors de l'arrestation d'une célébrité de la télé-réalité. »
    La presse se rappelle à cette occasion au souvenir de l’expérience entamée par le journal britannique Le Guardian qui s’est essayé au traitement robotisé de l’information avec un programme - sarcastiquement désigné comme un ‘’guardbot’’ par les journalistes du quotidien britannique.
    Pour bigbrowser.le blog du quotidien français lemode.fr, « le résultat fut assez peu satisfaisant. Une petite note d'optimisme pour les journalistes qui imaginaient déjà une horde de robots prendre d'assaut leurs bureaux. »
    Le site de la radiotélévision belge www.rtbf.be explique de son côté que le recours aux algorithmes journalistiques sont légion, puisque, écrit –il de nombreux autres « médias se sont lancés dans le journalisme automatisé, principalement dans des secteurs comme les finances, le sport ou l’immobilier, bref des secteurs où les infos sont souvent constituées de données basiques.
    Il suffit d’une série de faits et de règles concernant la structure des phrases. » Le site rappelle néanmoins un impératif journalistique à ne pas omettre, « bien entendu une relecture faite, cette fois, par un être humain. »
    Cette façon de soumettre le traitement et la mise en forme de l’information est jugée typiquement ‘’anglosaxone’’ par le site de l’hebdomadaire français lepoint.fr qui considère qu’il s’agit d’un « système entièrement modelé sur une conception très américaine de l'écriture journalistique qui préconise l'économie de mots et l'omniprésence des chiffres. »
    Pour le co-inventeur du robot, Kristian Hammond « la robotique journalistique » est appelée à vivre encore de beaux jours estimant en effet que « l'algorithme a vocation à s'appliquer à tous les sujets d'actualité, et pas seulement aux tremblements de terre et au sport. » Le site conclut en s’interrogeant sur le bien fondé des prévisions de ce scientifique américain qui voit "qu'à l'horizon 2017 un ordinateur sera capable de fournir un travail digne d'un prix Pulitzer".
    Dans les rédactions, le débat est en tout cas engagé pour situer le véritable impact de ces robots sur le métier du journaliste, dont beaucoup se montrent réticents devant cette innovation qui semble faire l’impasse sur quelques fondements professionnels et éthique de leur profession.
    Pour sa part, le journaliste à l’origine de ce programme informatisé de rédaction de nouvelle, Ken Schwencke, « la fonction de ces logiciels est complémentaire à celle des journalistes. Elle leur permet de ne pas perdre de temps sur certains types de nouvelles. »
    Néanmoins, explique le journaliste du LosAngeles Times, les robots ne pourront en aucun cas supplanter totalement le journaliste, car, explique-t-il « contrairement aux reporters, les robots ne sont pas capables d’évaluer l’ampleur des dégâts, d’interviewer des experts ou de mesurer la pertinence d’une info. » A parti de là, il considère que « ces outils ne feront pas disparaître des emplois, mais participeront à les rendre plus intéressants. »
    Sur ce point, beaucoup se rejoignent sur l’idée que le rôle du journaliste est encore incontournable puisque l’information requiert d’être vérifiée avant sa diffusion. Mais la pratique du journalisme est incontestablement appelée à se mouvoir dans de nouveaux formats et de nouvelles exigences nées du contexte numérique et de la pratique de l’information et de sa consommation sur internet.
    Mais, souligne le site www.zevillage.net/, cette évolution ne doit pas modifier le cadre du travail de journaliste qui, écrit-il même s’il « consiste donc plus à filtrer qu’à produire de l’information » mais « ne doit pas se faire au détriment l’enquête sur le terrain.
    Si le journaliste 2.0 ne va jamais dans la « vraie vie », (In Real Life comme on dit), il court le risque de se couper de la vie, du réel pour devenir une sorte de méta-transformateur de données. »
    Par Samy yacine
    DKNEWS
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