avec mon cousin (qui criait au milieu de la poussière), on en a vécu des choses.
petit, mon père voyant l'été arriver, disait à ma mère de préparer mon sac, qu'il cachait dans un autre sac, avant de m'informer qu'il allait m'emmener en balade, j'adorais ce genre de sortie avec mon père, tout ce qui me faisait envie apparaissait entre mes mains la seconde d'après.
parmi les rares déstinations de vacances, Tipasa ... un groupe d'oncles y vivaient, avec 5 fois leur nombre d'enfants, autant de cousins avec qui le temps passe vite ... ils menaient une vie dure, à cette époque, ils vivaient dans des taudis, je passais pour un gosse de riche et j'avais parfois honte de ca, il suffisait que je baraguouine deux ou trois mots en français pour épater la galerie, certains parmi mes cousins me faisaient passer pour un émmigré rentré au pays pour se ressourcer, j'en tirais une certaine vanité, bien que j'étais conscient qu'au fond de moi même, subsitait toujours un profond malaise au contacte de ces yeux envieux, que je percevaient comme tristes.
mon père en arrivant, prenait le temps de discuter avec tout le monde, avant de s'éclipser, le soir à l'heure du diner, je constatais son absence, je la guettais des jours durant jusqu'à ce que l'une de mes tentes ou nennates me prenant en pitié m'annonce qu'il ne reviendra pas avant des mois... et c'est drôle, mais maintenant que j'en parle, je fredonnais toujours un air de musique triste quand l'absence de mon papa chéri et de ma tendre maman pesait trop, une chanson dont j'ai oublié l'origine, mais en écrivant ce truc ... j'ai fini par connaitre enfin où je l'ai écouté, c'était celle du Petit Prince.
bref, à chaque saison jaune, mes aventures auprès de mes cousins commençaient de la sorte, et les découvertes, les expériences étaient nombreuses, je revenais à la maison quelques jours seulement avant la saison grise et la rentrée qui allait me rendre mes copains de classe, mon école que je chérissais et ma vie telle que j'ai pris l'habitude de la mener ...
parmi ces innembrables aventures éstivales, que je passais le plus souvent avec un cousin qui m'apprenait beaucoup de choses sur la vie, du haut de ces quelques années qui nous séparraient... il y'en a une qui m'a particulièrement marqué.
je me souviens, qu'on devait rendre visite à sa soeur qui avait épousé un policier, la période était trouble et les fous sanguinaires enchainaient les "victoires" macabres, la nuit des ombres planaient et sortir le nez dehors c'était risker de le voir tranché... le mari de ma cousine, un homme froid, autoritaire et sec, s'absentait durant des semaines pendant lesquelles, ma cousine devait s'occuper de sa fillètte, de son bébé et de son beau père sèverement marqué par la dégénérécence, parmi tout ses frères et soeurs, seul mon cousin s'aventurait chez elle pour lui apporter son soutien et une partie des quelques sous qu'on gagnait en vendant des galettes de pain, quelques légumes et des pastèques ... pour arriver chez elle, on devait prendre deux bus, le second nous déposait à quelques kilomètres de sa maison, qu'on faisait à pieds, je ne devais pas dépasser les 13 ans.
un jour, alors que nous venions d'arriver chez elle après avoir parcouru la distance depuis l'arrêt de bus jusqu'au village délabré sous un soleil de plomb, on a été surpris de la retrouver complétement paniquée, son nourrissant était dans un sal état, il avait du mal à réspirer, était fiévreux et gémissait, le visage de sa maman s'illumina à notre vue, elle se précipita vers son sac, en sortit une ordonnance et deux billets qu'elle remis à mon cousin en le poussant vers la sortie: cours m'acheter ces médicamments!
aussi tôt dit, aussi tôt fait, je me suis retrouvé à poursuivre mon cousin en faisant le même chemin qu'on avait parcouru dix minutes plus tôt, pas précipités, réspiration bruyante, ventre affamé...
arrivés au pharmacien, celui ci nous informa après avoir déposé l'ordonnance sur son comptoire marbré que la plus part des médicamments n'étaient pas disponnibles en prenant un air navré, il nous indiqua cependant où trouver les précieux remèdes.
une autre pharmacie, à l'autre bout de la ville, vers qui deux petites créatures courraient complétement paniquées, et là surprise, les médicamments étaient là mais l'argent pour les avoir manquait.
on prit la décision d'acheter les plus importants, ceux que la dame en lunette et blouse blanche éclatante nous désigna... puis, nous voyant dans un sal état, elle fit preuve de générosité en nous donnant l'intégralité des médicamments se trouvant sur la liste, et relativisa en nous disant de revenir quand on le pourra pour lui apporter le reste de l'argent.
retour à la maison abritant les pauvres, livraison des médocs, on prit l'argent et un autre départ vers la ville (Filage)
après avoir réglé l'intégralité de la dètte, exténués, on prit place sur un trottoire bicolor, reprendre le souffle et laisser reposer des pieds en feu, le temps s'addouçit et bien tôt, un nuage gris vint couvrir le ciel faisant barrière à un soleil sans pitié, une brise se mit à carrésser mon visage, sensation qui devint plus agréable après que j'ai fermé les yeux... on restait là, dans le silence, la ville deserte nous contomplait entrain de la contempler, de temps en temps une voiture venait rompre la quiétude de cet instant, quand mon cousin se leva, l'attention attirée vers un vieillard accroupi derrière une charrette qu'il poussait, il était de l'autre coté de la rue, à une centaine de mètres de l'endroit où nous nous trouvions... je suivis mon cousin qui se dirigea vers le bonhomme après avoir donné deux coups a ses fesses faisant s'envoler la poussière qui s'y était collée... une fois devant la charrette en bois, abimée, avec deux roues de moto 103, mon cousin après le salam alikoum obligatoire demanda "il vous reste quoi de comméstible 3ammou?", le vieillard plia la bouche au dents en ruine, remua les épaules et dit "ce n'est plus l'heure du déjeuner mes petits", puis jettant un regard rapide au contenu de sa charette il nous dit "il me reste un oeuf dur, un bout de pain et un peu d'huile kabyle".
un oeuf dur dans un bout de pain, du sel, de l'huile d'olive, au milieu d'une ville grise, après un marathon fatiguant... l'un des meilleurs repas qu'il m'a été donné d'avoir.
petit, mon père voyant l'été arriver, disait à ma mère de préparer mon sac, qu'il cachait dans un autre sac, avant de m'informer qu'il allait m'emmener en balade, j'adorais ce genre de sortie avec mon père, tout ce qui me faisait envie apparaissait entre mes mains la seconde d'après.
parmi les rares déstinations de vacances, Tipasa ... un groupe d'oncles y vivaient, avec 5 fois leur nombre d'enfants, autant de cousins avec qui le temps passe vite ... ils menaient une vie dure, à cette époque, ils vivaient dans des taudis, je passais pour un gosse de riche et j'avais parfois honte de ca, il suffisait que je baraguouine deux ou trois mots en français pour épater la galerie, certains parmi mes cousins me faisaient passer pour un émmigré rentré au pays pour se ressourcer, j'en tirais une certaine vanité, bien que j'étais conscient qu'au fond de moi même, subsitait toujours un profond malaise au contacte de ces yeux envieux, que je percevaient comme tristes.
mon père en arrivant, prenait le temps de discuter avec tout le monde, avant de s'éclipser, le soir à l'heure du diner, je constatais son absence, je la guettais des jours durant jusqu'à ce que l'une de mes tentes ou nennates me prenant en pitié m'annonce qu'il ne reviendra pas avant des mois... et c'est drôle, mais maintenant que j'en parle, je fredonnais toujours un air de musique triste quand l'absence de mon papa chéri et de ma tendre maman pesait trop, une chanson dont j'ai oublié l'origine, mais en écrivant ce truc ... j'ai fini par connaitre enfin où je l'ai écouté, c'était celle du Petit Prince.
bref, à chaque saison jaune, mes aventures auprès de mes cousins commençaient de la sorte, et les découvertes, les expériences étaient nombreuses, je revenais à la maison quelques jours seulement avant la saison grise et la rentrée qui allait me rendre mes copains de classe, mon école que je chérissais et ma vie telle que j'ai pris l'habitude de la mener ...
parmi ces innembrables aventures éstivales, que je passais le plus souvent avec un cousin qui m'apprenait beaucoup de choses sur la vie, du haut de ces quelques années qui nous séparraient... il y'en a une qui m'a particulièrement marqué.
je me souviens, qu'on devait rendre visite à sa soeur qui avait épousé un policier, la période était trouble et les fous sanguinaires enchainaient les "victoires" macabres, la nuit des ombres planaient et sortir le nez dehors c'était risker de le voir tranché... le mari de ma cousine, un homme froid, autoritaire et sec, s'absentait durant des semaines pendant lesquelles, ma cousine devait s'occuper de sa fillètte, de son bébé et de son beau père sèverement marqué par la dégénérécence, parmi tout ses frères et soeurs, seul mon cousin s'aventurait chez elle pour lui apporter son soutien et une partie des quelques sous qu'on gagnait en vendant des galettes de pain, quelques légumes et des pastèques ... pour arriver chez elle, on devait prendre deux bus, le second nous déposait à quelques kilomètres de sa maison, qu'on faisait à pieds, je ne devais pas dépasser les 13 ans.
un jour, alors que nous venions d'arriver chez elle après avoir parcouru la distance depuis l'arrêt de bus jusqu'au village délabré sous un soleil de plomb, on a été surpris de la retrouver complétement paniquée, son nourrissant était dans un sal état, il avait du mal à réspirer, était fiévreux et gémissait, le visage de sa maman s'illumina à notre vue, elle se précipita vers son sac, en sortit une ordonnance et deux billets qu'elle remis à mon cousin en le poussant vers la sortie: cours m'acheter ces médicamments!
aussi tôt dit, aussi tôt fait, je me suis retrouvé à poursuivre mon cousin en faisant le même chemin qu'on avait parcouru dix minutes plus tôt, pas précipités, réspiration bruyante, ventre affamé...
arrivés au pharmacien, celui ci nous informa après avoir déposé l'ordonnance sur son comptoire marbré que la plus part des médicamments n'étaient pas disponnibles en prenant un air navré, il nous indiqua cependant où trouver les précieux remèdes.
une autre pharmacie, à l'autre bout de la ville, vers qui deux petites créatures courraient complétement paniquées, et là surprise, les médicamments étaient là mais l'argent pour les avoir manquait.
on prit la décision d'acheter les plus importants, ceux que la dame en lunette et blouse blanche éclatante nous désigna... puis, nous voyant dans un sal état, elle fit preuve de générosité en nous donnant l'intégralité des médicamments se trouvant sur la liste, et relativisa en nous disant de revenir quand on le pourra pour lui apporter le reste de l'argent.
retour à la maison abritant les pauvres, livraison des médocs, on prit l'argent et un autre départ vers la ville (Filage)
après avoir réglé l'intégralité de la dètte, exténués, on prit place sur un trottoire bicolor, reprendre le souffle et laisser reposer des pieds en feu, le temps s'addouçit et bien tôt, un nuage gris vint couvrir le ciel faisant barrière à un soleil sans pitié, une brise se mit à carrésser mon visage, sensation qui devint plus agréable après que j'ai fermé les yeux... on restait là, dans le silence, la ville deserte nous contomplait entrain de la contempler, de temps en temps une voiture venait rompre la quiétude de cet instant, quand mon cousin se leva, l'attention attirée vers un vieillard accroupi derrière une charrette qu'il poussait, il était de l'autre coté de la rue, à une centaine de mètres de l'endroit où nous nous trouvions... je suivis mon cousin qui se dirigea vers le bonhomme après avoir donné deux coups a ses fesses faisant s'envoler la poussière qui s'y était collée... une fois devant la charrette en bois, abimée, avec deux roues de moto 103, mon cousin après le salam alikoum obligatoire demanda "il vous reste quoi de comméstible 3ammou?", le vieillard plia la bouche au dents en ruine, remua les épaules et dit "ce n'est plus l'heure du déjeuner mes petits", puis jettant un regard rapide au contenu de sa charette il nous dit "il me reste un oeuf dur, un bout de pain et un peu d'huile kabyle".
un oeuf dur dans un bout de pain, du sel, de l'huile d'olive, au milieu d'une ville grise, après un marathon fatiguant... l'un des meilleurs repas qu'il m'a été donné d'avoir.
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