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Le silence des banlieues

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  • Le silence des banlieues

    L'Alliance des civilisations (Alliance of Civilizations, AOC est une organisation de l'ONU, dont le Haut représentant, nommé le 26 avril 2007 par le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-Moon, est l'ex-président du Portugal Jorge Sampaio. Ce forum a été établi en 2005, à l'initiative des gouvernements espagnol et turc, respectivement dirigés par le Premier ministre José Luis Rodriguez Zapatero et le Premier ministre turc Recep Tayip Erdogan.

    Il y a quelques années, j'ai été invité par le président Jorge Sampaio à une rencontre de l'Alliance à Lisbonne qui réunissait des Américains, des Turcs, des Israéliens, des Palestiniens et d'autres personnalités du monde entier. Je fus accueilli par un silence glacé lorsque j'osai une comparaison entre les relations de la jeunesse palestinienne des Territoires avec l'armée ou la police israélienne et celles de la jeunesse de nos banlieues françaises avec la Police Nationale française. Je ne fus plus jamais invité à ces rencontres.

    Cet exemple scandaleux au regard du politiquement correct m'a mis sur une piste que je n'ai cessé d'arpenter depuis plusieurs années. Existerait-il un point commun entre ces jeunes Turcs vivant en Allemagne dont parle Nekla Kelek, les jeunes Palestiniens, les jeunes des banlieues françaises autrefois qualifiés de beurs et aujourd'hui , de plus en plus, de musulmans? Y aurait-il des particularités communes à ces jeunes d'Alger, de Tunis ou de Casablanca, de la Courneuve, de Saint-Denis, de Gaza, de Göteborg ou de Bruxelles?

    Lorsqu'on parle des problèmes de banlieue, ce thème est rarement évoqué. Et pourtant? N'y aurait-il pas, ici et là, des actes de violence contre un environnement considéré comme hostile, contre une police qui prétend occuper le territoire, une attraction de plus en plus forte pour un Islam qui redonne sens et dignité, une méfiance à l'égard des "blancs", et de ceux qui sont encore plus "blancs" que les blancs, ces juifs qui ont tout et qui sont les oppresseurs du peuple palestinien.

    En France, les problèmes des banlieues ont été traités avec beaucoup de manichéisme. La gauche y a toujours vu un problème social, la droite un problème ethnique. Pour les premiers, les banlieues sont des "quartiers populaires" habités par des prolétaires et des chômeurs, victimes d'une crise économique fomentée par les puissances d'argent et lorsqu'il s'agit des descendants de l'immigration extra-européenne, victimes de discriminations dans l'emploi et le logement, victimes d'une chasse au faciès de la part d'une police raciste. Évidemment, tout n'est pas faux dans cette vision des choses: il existe une situation de pauvreté réelle et il vaux mieux ne pas être originaire d'un quartier stigmatisé pour trouver un emploi ou même un stage.

    Vingt années d'expérience sur le terrain m'ont permis de me faire une tout autre idée de la complexité de la réalité et surtout de constater à quel point les passions collectives jouaient un rôle encore plus important que les problèmes socio-économiques.

    À Saint-Denis comme à Alger, une jeunesse sans occupation ni emploi légal véritable, vit dans la frustration et parfois la haine sa relation à un monde "blanc", occidental, jalousé, envié, se voit comme victime d'un environnement hostile et malfaisant. Ici comme là-bas, c'est le même décalage entre le rêve de toute-puissance et l'échec scolaire et professionnel. Ici comme là-bas, on constate l'influence grandissante d'un Islam plus ou moins radical qui redonne de la dignité mais aussi l'envie de la revanche. Ici comme là-bas des propagandes expliquent le malheur et les discriminations, réelles et fantasmées, par les machinations des puissants et des juifs sionistes en particulier. Ici comme là-bas, on s'identifie au sort des jeunes lanceurs de pierres palestiniens qui font face à une armée moderne et suréquipée. Dans toutes les cités de France, on connaît des "afghans" qui ont été fait le voyage à l'instar d'un Mohammed Merah et qui reviennent auréolés du prestige du combattant résistant et on connaîtra certainement bientôt des "syriens" de retour du djihad.

    Le sujet est à prendre avec des pincettes, tellement il est chargé émotionnellement et idéologiquement, autant que le conflit au Moyen-Orient justement. Il faut se garder de toute généralisations. Tout exemple peut-être contredit par un contre-exemple. Les faits eux-mêmes et les statistiques sont filtrés par des parti-pris idéologiques. Certaines réalités, certains questionnements dérangent les pensées conformes. Combien d'habitants de cités s'insurgent contre la criminalité quotidienne et réclament davantage de protection policière? Combien d'Algériens vivant petitement dans des cités d'habitat social ont fait construire des maisons au bled, privant parfois leurs enfants de ressources indispensables à leur épanouissement? Quelles sont précisément les ressources financières des habitants des cités? Que signifient réellement les chiffres du chômage chez les jeunes? Quelle est l'importance de l'antisémitisme? Y-a-t-il un racisme anti-blanc? Autant de réalités ignorées, parfois occultées sciemment et manipulées par l'idéologie.

    L'idéologie post-moderniste veut nous faire croire que la réalité n'existe pas et qu'il y a lieu de redéfinir le réel pour créer un ordre nouveau. La victimisation des jeunes des cités est au service d'un combat militant qui nous prépare à l'acceptation d'un modèle totalitaire.

    Charles Rojzman
    HUFFPOST

  • #2
    On a un peu de mal à comprendre où il veut en venir... Et on remarque ce judeo-centrisme quasi maladif propre à la grande majorité des intellectuels juifs... Ils ont l'impression que tout tourne autour d'eux!
    Ceux qui ont mécru, n'ont-ils pas vu que les cieux et la terre formaient une masse compacte? Ensuite Nous les avons séparés et fait de l'eau toute chose vivante. Ne croiront-ils donc pas? S21 V30

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