Les experts du FMI en visite en Algérie n'ont pas été tendres avec le gouvernement. Pour eux, le taux de croissance réel de l'économie algérienne ne dépassera pas 3% en 2006, insuffisant pour réduire le taux de chômage.
Néanmoins, le FMI approuve le programme du gouvernement et l'encourage à le mettre en œuvre d’une manière décisive, efficace et cohérente.
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Les experts du fonds monétaire international à alger - Le FMI désapprouve les augmentations de salaires
Le taux réel de croissance de l’économie ne dépassera pas les 3% en 2006. C’est du moins les prévisions d’une mission du Fonds monétaire international, dirigée par M. Erik de Vrijer, qui a séjourné à Alger depuis le 4 octobre dernier, pour conduire les discussions annuelles au titre de l’article IV des statuts du fonds. Cette contre-performance, souligne le chef de division, département Moyen-Orient et Asie centrale, lors d’une conférence de presse organisée hier à l’hôtel El-Aurassi, s’explique par le faible résultat du secteur des hydrocarbures, dont la production a diminué, entre 1% et 1,4%, “pour des raisons techniques, liées à la maintenance des installations”. Pour rappel, le gouvernement avait inscrit l’objectif d’un taux de croissance de 5%. En 2005, le taux de croissance enregistré était de 5,3%. Hors hydrocarbures, les services du FMI tablent sur un taux de 4,5%, une croissance qualifiée “de fragile”, tirée essentiellement par les investissements publics. Le secteur des services, après une croissance fulgurante ces dernières années, se stabilise. M. Erik de Vrijer parle de résultats encourageants de l’agriculture, alors que le niveau de l’industrie est très bas. “L’industrie, notamment publique, traverse une période difficile”, affirme-t-il.
Du coup, suggère le chef de division, département Moyen-Orient et Asie centrale, il faut s‘interroger sur les contraintes qui freinent la croissance élevée. M. Erik de Vrijer ne donne pas de piste de réflexion, se limitant aux constats. Il trouve tout de même que “des progrès en matière de réformes structurelles ont été réalisés”. Il cite le processus de privatisation du CPA, la modernisation du système de paiement et le renforcement de la supervision bancaire. Il évoque les récentes mesures de baisse des impôts, prises par le gouvernement, en ramenant l’impôt sur le bénéfice des sociétés de 30% à 25% et l’introduction d’une taxe forfaitaire unique. Pour autant, l’expert du FMI juge “les créances non performantes des banques publiques, notamment sur le secteur privé d’un niveau élevé”. Dans son dernier rapport, le FMI soulignait que les créances douteuses du secteur bancaire de l'Algérie sont concentrées dans les banques publiques qui avaient un ratio consolidé de prêts improductifs de 40% à la fin de 2004.
Les prêts improductifs des banques privées représentaient 4% du total des prêts à la fin de 2004. “Ces données seront actualisées”, précise le conférencier, dans le prochain rapport qui sera discuté par le conseil d’administration du fonds, et qui devrait être rendu public l’année prochaine. Pour autant, le chef de division, département Moyen-Orient et Asie centrale estime que la réforme financière et bancaire “doit être une priorité”. “Il faut changer la gouvernance des banques dans le sens d’une meilleure maîtrise de risque”, pense M. Erik de Vrijer. Abordant la question des salaires, il apprécie le principe avec lesquelles sont conduites les négociations d’augmentation des salaires, en liant cette dernière à la productivité. Pour autant, les résultats ne semblent pas l’agréer, trouvant l’augmentation consentie importante. “C’est un choc pour l’économie” en relevant le risque d’inflation que ces augmentations vont inéluctablement générer. “Il aurait fallu le faire graduellement”, soutient-il. “La maîtrise de l’inflation restera un défi important pour la politique monétaire au vu de l’expansion budgétaire envisagée et de la hausse des salaires accordée en 2006”, constate M. Erik de Vrijer.
La solution : augmenter les taux d’intérêt, suggère l’expert du FMI, alors que les opérateurs économiques algériens parlent de conditions draconiennes d’accès aux crédits et un taux d’intérêt prohibitif qui hypothèque sérieusement la rentabilité des projets. Évoquant le volet des dépenses publiques, le chef de division, département Moyen-Orient et Asie centrale insiste sur la nécessité d’assurer la qualité des investissements publics et la gestion saine des ressources d’hydrocarbures. En tout état de cause, “la stabilité politique accrue et la position financière favorable de l’Algérie constituent une excellente opportunité pour réaliser une croissance plus forte et diversifiée, ainsi que pour réduire le chômage tout en maintenant la stabilité économique”, estime M. Erik de Vrijer, reconnaissant que le programme du gouvernement vise cet objectif. Ce qu’il faut, “c’est de le mettre en œuvre d’une manière décisive, efficace et cohérente”.
source : liberté
Néanmoins, le FMI approuve le programme du gouvernement et l'encourage à le mettre en œuvre d’une manière décisive, efficace et cohérente.
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Les experts du fonds monétaire international à alger - Le FMI désapprouve les augmentations de salaires
Le taux réel de croissance de l’économie ne dépassera pas les 3% en 2006. C’est du moins les prévisions d’une mission du Fonds monétaire international, dirigée par M. Erik de Vrijer, qui a séjourné à Alger depuis le 4 octobre dernier, pour conduire les discussions annuelles au titre de l’article IV des statuts du fonds. Cette contre-performance, souligne le chef de division, département Moyen-Orient et Asie centrale, lors d’une conférence de presse organisée hier à l’hôtel El-Aurassi, s’explique par le faible résultat du secteur des hydrocarbures, dont la production a diminué, entre 1% et 1,4%, “pour des raisons techniques, liées à la maintenance des installations”. Pour rappel, le gouvernement avait inscrit l’objectif d’un taux de croissance de 5%. En 2005, le taux de croissance enregistré était de 5,3%. Hors hydrocarbures, les services du FMI tablent sur un taux de 4,5%, une croissance qualifiée “de fragile”, tirée essentiellement par les investissements publics. Le secteur des services, après une croissance fulgurante ces dernières années, se stabilise. M. Erik de Vrijer parle de résultats encourageants de l’agriculture, alors que le niveau de l’industrie est très bas. “L’industrie, notamment publique, traverse une période difficile”, affirme-t-il.
Du coup, suggère le chef de division, département Moyen-Orient et Asie centrale, il faut s‘interroger sur les contraintes qui freinent la croissance élevée. M. Erik de Vrijer ne donne pas de piste de réflexion, se limitant aux constats. Il trouve tout de même que “des progrès en matière de réformes structurelles ont été réalisés”. Il cite le processus de privatisation du CPA, la modernisation du système de paiement et le renforcement de la supervision bancaire. Il évoque les récentes mesures de baisse des impôts, prises par le gouvernement, en ramenant l’impôt sur le bénéfice des sociétés de 30% à 25% et l’introduction d’une taxe forfaitaire unique. Pour autant, l’expert du FMI juge “les créances non performantes des banques publiques, notamment sur le secteur privé d’un niveau élevé”. Dans son dernier rapport, le FMI soulignait que les créances douteuses du secteur bancaire de l'Algérie sont concentrées dans les banques publiques qui avaient un ratio consolidé de prêts improductifs de 40% à la fin de 2004.
Les prêts improductifs des banques privées représentaient 4% du total des prêts à la fin de 2004. “Ces données seront actualisées”, précise le conférencier, dans le prochain rapport qui sera discuté par le conseil d’administration du fonds, et qui devrait être rendu public l’année prochaine. Pour autant, le chef de division, département Moyen-Orient et Asie centrale estime que la réforme financière et bancaire “doit être une priorité”. “Il faut changer la gouvernance des banques dans le sens d’une meilleure maîtrise de risque”, pense M. Erik de Vrijer. Abordant la question des salaires, il apprécie le principe avec lesquelles sont conduites les négociations d’augmentation des salaires, en liant cette dernière à la productivité. Pour autant, les résultats ne semblent pas l’agréer, trouvant l’augmentation consentie importante. “C’est un choc pour l’économie” en relevant le risque d’inflation que ces augmentations vont inéluctablement générer. “Il aurait fallu le faire graduellement”, soutient-il. “La maîtrise de l’inflation restera un défi important pour la politique monétaire au vu de l’expansion budgétaire envisagée et de la hausse des salaires accordée en 2006”, constate M. Erik de Vrijer.
La solution : augmenter les taux d’intérêt, suggère l’expert du FMI, alors que les opérateurs économiques algériens parlent de conditions draconiennes d’accès aux crédits et un taux d’intérêt prohibitif qui hypothèque sérieusement la rentabilité des projets. Évoquant le volet des dépenses publiques, le chef de division, département Moyen-Orient et Asie centrale insiste sur la nécessité d’assurer la qualité des investissements publics et la gestion saine des ressources d’hydrocarbures. En tout état de cause, “la stabilité politique accrue et la position financière favorable de l’Algérie constituent une excellente opportunité pour réaliser une croissance plus forte et diversifiée, ainsi que pour réduire le chômage tout en maintenant la stabilité économique”, estime M. Erik de Vrijer, reconnaissant que le programme du gouvernement vise cet objectif. Ce qu’il faut, “c’est de le mettre en œuvre d’une manière décisive, efficace et cohérente”.
source : liberté
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