Ce qui était voulu par l’entourage de Bouteflika comme un moment solennel, un acte fondateur de la 4e mandature, s’est transformé en un exercice pénible pour les invités, nationaux et représentants du corps diplomatique présents, hier matin, au Palais des nations à Alger pour la cérémonie de prestation de serment. Mais aussi et surtout pour le Président. Handicapé par la maladie, il fut contraint de puiser dans ses maigres ressources physiques pour passer ce grand et éprouvant oral. Les Algériens, qui ont suivi à la télévision ce moment tragicomique, avaient mal pour l’Algérie en voyant ces images peu rassurantes sur l’état de santé de Bouteflika qui présidera aux destinées du pays pendant les cinq prochaines années.
Tout a été foulé aux pieds : les principes constitutionnels et les usages protocolaires, pour présenter devant l’opinion l’image d’un Président «normal». Un profond malaise se lisait sur les visages des officiels algériens, suspendus aux lèvres hésitantes du Président, s’exécutant dans un rythme saccadé, un ton monocorde et une énergie crépusculaire à l’accomplissement de sa prestation de serment. Tous appréhendaient ce moment de vérité dans la mesure où la cérémonie exigeait un minimum de présence physique, de prestance et de solennité. Rien de tout cela n’était assuré, hier, devant les nombreux diplomates étrangers présents à la cérémonie, venus s’informer de près et de visu sur l’état de santé de Bouteflika. Lesquels ne manqueront pas, assurément, d’en rendre compte à leurs gouvernements dont certains se sont empressés, pour des raisons bien comprises, de féliciter Bouteflika pour sa réélection.
Devant tant de souffrances morales ressenties par les téléspectateurs, nombreux étaient ceux qui souhaitaient que cesse rapidement cette mauvaise pièce de boulevard qui donnait une image dégradante de la République et de ses institutions. Une certitude : les apparitions publiques de Bouteflika, même si elles sont rigoureusement contrôlées pour gommer les aspérités qui pourraient nuire à son image, ne font que conforter les opposants au 4e mandat dans leur conviction que son avenir est bel et bien… derrière lui.
Le fait saillant qui mérite d’être souligné à la suite du non-événement d’hier, c’est que derrière la symbolique du contrat politique et constitutionnel que le Président est censé sceller avec le peuple à l’occasion de ce rendez-vous historique, se cache une fracture profonde de la société. Celle-ci s’est traduite – une première dans les annales des institutions politiques algériennes – par le boycott massif de la cérémonie d’investiture par les partis, organisations, personnalités hostiles au 4e mandat de Bouteflika.
Dans le sillage des images d’hier qui ont suscité beaucoup plus de la compassion, voire un sentiment d’humiliation, que de l’admiration, il n’est pas exclu de voir se renforcer le camp des anti-Bouteflika. Y compris dans les rangs de ceux qui ont voté, pour une raison ou pour une autre, pour lui. De la même façon, le front politique contre Bouteflika, qui appelle sous quelque forme que ce soit, à une transition politique et démocratique avec ou sans lui, a certainement pris acte du rendez-vous raté de la cérémonie d’hier pour faire progresser et partager son combat pour le changement.
Omar Berbiche- El Watan
Tout a été foulé aux pieds : les principes constitutionnels et les usages protocolaires, pour présenter devant l’opinion l’image d’un Président «normal». Un profond malaise se lisait sur les visages des officiels algériens, suspendus aux lèvres hésitantes du Président, s’exécutant dans un rythme saccadé, un ton monocorde et une énergie crépusculaire à l’accomplissement de sa prestation de serment. Tous appréhendaient ce moment de vérité dans la mesure où la cérémonie exigeait un minimum de présence physique, de prestance et de solennité. Rien de tout cela n’était assuré, hier, devant les nombreux diplomates étrangers présents à la cérémonie, venus s’informer de près et de visu sur l’état de santé de Bouteflika. Lesquels ne manqueront pas, assurément, d’en rendre compte à leurs gouvernements dont certains se sont empressés, pour des raisons bien comprises, de féliciter Bouteflika pour sa réélection.
Devant tant de souffrances morales ressenties par les téléspectateurs, nombreux étaient ceux qui souhaitaient que cesse rapidement cette mauvaise pièce de boulevard qui donnait une image dégradante de la République et de ses institutions. Une certitude : les apparitions publiques de Bouteflika, même si elles sont rigoureusement contrôlées pour gommer les aspérités qui pourraient nuire à son image, ne font que conforter les opposants au 4e mandat dans leur conviction que son avenir est bel et bien… derrière lui.
Le fait saillant qui mérite d’être souligné à la suite du non-événement d’hier, c’est que derrière la symbolique du contrat politique et constitutionnel que le Président est censé sceller avec le peuple à l’occasion de ce rendez-vous historique, se cache une fracture profonde de la société. Celle-ci s’est traduite – une première dans les annales des institutions politiques algériennes – par le boycott massif de la cérémonie d’investiture par les partis, organisations, personnalités hostiles au 4e mandat de Bouteflika.
Dans le sillage des images d’hier qui ont suscité beaucoup plus de la compassion, voire un sentiment d’humiliation, que de l’admiration, il n’est pas exclu de voir se renforcer le camp des anti-Bouteflika. Y compris dans les rangs de ceux qui ont voté, pour une raison ou pour une autre, pour lui. De la même façon, le front politique contre Bouteflika, qui appelle sous quelque forme que ce soit, à une transition politique et démocratique avec ou sans lui, a certainement pris acte du rendez-vous raté de la cérémonie d’hier pour faire progresser et partager son combat pour le changement.
Omar Berbiche- El Watan
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