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Le rachat de Djezzy est une «nationalisation du dividende» -

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  • Le rachat de Djezzy est une «nationalisation du dividende» -

    L’acquisition par l’Etat algérien de l’opérateur mobile Orascom Telecom Algérie (OTA), de son nom commercial Djezzy, pour 2,6 milliards de dollars s’est faite « à un bon prix », estime Omar Berkouk, expert en acquisitions. A quelques réserves près.


    «C’est un bon actif qui est bien géré et qui a un rendement au-delà de ce qui est espéré en Algérie, » a déclaré ce mardi, Omar Berkouk, l’invité hebdomadaire du direct de Radio M, la web radio de Maghreb Emergent. Toutefois, ce banquier d’affaires au long cours en Europe - ayant notamment géré le portefeuille clients d’UBS, la prestigieuse banque Suisse, dans la région PACA, au sud-est de la France - se montre réservé quant à « l’utilité » de cette transaction.
    « Car c’est cela qui doit discriminer entre les pour et les contre dans cette transaction », estime-t-il, se disant toutefois convaincu que Djezzy et Mobilis ne feront pas fusion. Selon lui, l’Etat algérien a pris une participation dans un opérateur rentable et important au nom de certains principes. D’après Omar Berkouk, c’est la découverte par le Gouverneur de la Banque d’Algérie qu’un IDE (Investissement direct étranger, Djezzy, Ndlr) impactait de manière significative la balance des paiements du pays qui a motivé le rachat de Djezzy. À travers ce rachat, l’Etat algérien a opéré, selon Berkouk, une « nationalisation de la dividende».

    Un placement "de bon père de famille"
    Du point de vue de la valeur, l’expert estime que la transaction «n’est pas une mauvaise affaire ». Elle le serait beaucoup moins du point de vue industriel, si les algériens se confinent dans une position de « sleeping-partners» (catégorie d'investisseurs qui ne participent, ni directement ni indirectement, à la gestion et à la définition de la stratégie de l'entreprise). Dans ce cas de figure, les algériens n’y auront rien à gagner, observe Omar Berkouk. « Si on ne tire pas de synergie avec Mobilis, et c’est difficile de le faire, nous avons investi 2,6 milliards de dollars en bon père de famille », a-t-il signifié.
    L’Etat, à travers le Fonds national de l’investissement (FNI), a annoncé qu’il renonçait à la gestion opérationnelle de Djezzy, au profit de Vimpelcom. « Donc, il y a quelqu’un qui va travailler pour le compte de l’Etat, en l’occurrence le groupe Vimpelcom, à l’effet de valoriser l’entreprise (…). Mais est-ce que c’est productif pour l’économie en général ? C’est sûrement mieux pour la balance des paiements », commente Omar Berkouk, jugeant que par cette acquisition « on a réduit l’impact futur de ce dividende ».
    Mais l’Algérie peut également intervenir dans les décisions stratégiques, comme voter contre une distribution trop abusive du dividende, pour mettre des réserves pour l’investissement, relève l’invité de Radio M. Il rappelle qu’il était contre le principe de rachat de Djezzy, le qualifiant de « non-sens », car, dit-il, il n’y voyait pas de rationalité industrielle hormis la captation des dividendes.

    La bonne opération de Rebrab
    L’expert est ensuite revenu sur la décision du patron du groupe Cevital, Issad Rebrab, actionnaire à 3,4% dans OTA-Djezzy, de prendre des participations chez Vimpelcom à l’international, plutôt que de se faire payer en Algérie. Omar Berkouk considère qu’Issaad Rebrab a fait une « très bonne opération », en acceptant de céder ses titres dans OTA et de prendre des participations cotées en bourse à l’étranger. Selon lui, le patron de Cevital a rendu « liquide » sa participation ce qui va lui permettre de la monétiser et financer ses activités hors d’Algérie. D’après lui, le groupe Cevital pourra lever à l’étranger entre 50 et 60% de la valeur de ses titres. Toutefois, Omar Berkouk ne s’inscrit pas dans l’idée qui voudrait dire que par cette démarche, Issaad Rebrab a voulu contourner l’écueil de la Banque d’Algérie qui refuse toute sortie de capitaux pour des investissements à l’étranger.

    L’avenir, juge du rachat de FagorBrandt

    A propos de l’acquisition par le groupe d’Issaad Rebrab des filiales françaises du géant de l’électroménager FagorBrandt, placées en redressement judiciaire, l’expert Omar Berkouk estime que cette transaction a été largement commentée dans l’hexagone, y compris par les milieux médiatiques, ce qui a assuré à M. Rebrab une certaine notoriété qu’il n’avait pas eue jusque-là. « Cette acquisition a surpris par le fait que l’Algérie soit offensive en matière d’investissement. Jusque-là, on ignorait qui était Cevital et M. Rebrab. De la surprise, l’on est ensuite passé à l’appréciation, en se disant son acquisition de FagorBrandt en étant beauoup plus agressifs que les autres prétendants, montrait qu’il voyait plus de valeur et de développement que les autres », note l’expert.
    La transaction en France de Cevital a-t-elle un apport économique pour l’Algérie ? « Il y a certes de l’amour propre national, et la volonté de Rebrab d’investir à l’international et de montrer qu’il est dynamique, mais c’est l’avenir qui nous dira si son investissement était de bon conseil », a dit Omar Berkouk.

    Fusion Olcim-Lafarge : pas d’incidence sur l’Algérie

    Alors que le phénomène fusions-acquisitions bat son plein dans le monde, les interrogations vont bon train sur leur incidence sur l’Algérie, d’autant que les groupes concernés sont présents dans le pays. À commencer par la fusion Lafarge-Olcim, les deux géants des matériaux de construction. A ce propos, Omar Berkouk tient à rassurer sur la filiale algérienne de Lafarge. « Lafarge Algérie n’est pas vendue, elle change d’envergure dans le rapprochement Olcim-Lafarge, à l’instar de ce qui s’est produit avec le complexe sidérurgique d’El Hadjar. Quant à voir le gouvernement algérien brandir le droit de préemption, l’expert pense qu’il lui sera difficile du point de vue juridique de le justifier. Surtout que Lafarge, qui ne fait que se « marier » avec Olcim n’a pas cédé sa filiale algérienne ». Le but à travers cette fusion est de créer le plus grand groupe de ciment au monde qui va faire face à la concurrence, a-t-il dit


    Maghreb emergent
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