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Place à la gouvernance par procuration

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    Le statu quo autoritaire a pris tout son sens ce lundi 28 avril 2014.

    Le quatrième mandat qui était un enjeu existentiel pour le système lui est aujourd’hui acquis, mais que l’on ne se méprenne pas, il ne garantit pas à ce même système une sortie indemne. Les quelques apparitions de Bouteflika confirment, à chaque fois, que son état de santé ne va pas en s’améliorant. L’image du président de la République soutenant péniblement son discours de quatrième investiture a fini par donner le coup de grâce à l’image de la force du pouvoir, elle affaiblit ce qui reste d’un système qui semble ne plus avoir de ressorts de régénérescence.

    L’Algérie, qui a besoin aujourd’hui de retrouver un goût de fierté perdue, a vu se décliner au Palais des nations une image peu rassurante sur son avenir. La question de savoir qui gouverne réellement, aussi lancinante soit-elle, mérite d’être posée encore une fois pour affirmer que la duperie n’est pas un plat duquel se sert le peuple. Saïd Bouteflika, Ahmed Ouyahia, Abdelmalek Sellal ? Qui endossera les décisions stratégiques qui se poseront au pays en ce quinquennat plein d’incertitudes et de doutes ? Après qu’il ait accompli une obligation constitutionnelle en prononçant son serment d’investiture, les Algériens ne reverront sans doute pas de sitôt le président de la République que l’état de santé obligera à limiter ses apparitions publiques.Si son bulletin de santé relève du secret d’Etat, les images, elles, ne trompent pas et révèlent au monde la situation de crise dans laquelle s’est fourvoyée une poignée de rentiers pétris de cupidité et en mal d’imagination.

    La tétraplégie aiguë qui frappe le système est patente dans la reconduction du même personnel comptable et coupable d’un bilan des plus désastreux pour une Algérie affichant pourtant sa plus belle table financière. Tout comme la campagne électorale s’est faite par procuration, le quatrième mandat se déclinera sous le signe de la gouvernance par procuration. Une remise en place de l’échiquier du mandat précédent avec les mêmes pions et mêmes coups. Jamais l’expression «on prend les mêmes et on recommence» n’a trouvé autant sa signification qu’avec le rappel des soldats Sellal, Ouyahia et Belkhadem et d’autres clients du pouvoir dont le palmarès est loin d’être des plus brillants.

    En somme, une prolongation d’un troisième mandat, qui posait déjà une grave crise de légitimité d’un pouvoir finissant, est en marche. Cette quatrième magistrature, qui s’entame sur une note de méfiance et de doute, n’est pas un bon signe pour l’avenir.
    Le blocage est même dans le discours qui semble arrêté sur le disque de la révision de la Constitution. Une révision promise en avril 2011 et renvoyée à chaque fois à une date ultérieure. Quel sens pourrait aujourd’hui avoir une telle promesse, alors que le quatrième mandat est déjà mis sur les rails et que les Algériens eux rêvent d’un réel changement ?

    Nadjia Bouaricha- El Watan
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