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Vente d'Alstom ou la faillite des «élites»

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  • Vente d'Alstom ou la faillite des «élites»

    Et donc Alstom nous quitte. Pas en TGV ou en métro mais sur les smart grids, technologie essentielle pour la maîtrise des réseaux électriques et pour entrer dans la croissance durable qui est la seule chance de survie de l'espèce humaine. Alstom Energie devrait être adossé à General Electric (GE). Notre pays ne devrait pas perdre les activités correspondantes si GE respecte ses engagements de garder les centres de recherche et de production afférents sur notre territoire. Mais c'est une claque pour la classe dirigeante française car elle fait apparaître son incompétence collective depuis 18 ans. Voici les preuves.

    En transférant la prise de décision aux États-Unis, Alstom Energie ne pourra pas décider d'investissements ou de diversifications futures sans l'accord des actionnaires américains. Or ce transfert résulte de choix stratégiques imbéciles de Serge Tchuruk qui jette à la poubelle boursière GEC-Alsthom en 1998 avant de «théoriser» en 2001 son ambition de faire d'Alcatel une «entreprise sans usines». Alstom est vendu et Alcatel est un mort-vivant alors que les entreprises industrielles intégrées comme General Electric et Siemens survivent. Tchuruk et ceux qui l'ont conseillé devraient être jugés pour haute trahison. Au passage, c'est la Gauche qui gouverne la France à l'époque.
    Une Gauche qui au même moment met en place les 35 heures en 1998-2002. Il faut revenir sur l'origine de cette mesure. Elle n'est pas «prise sur un coin de table» en 1997 comme le veut la légende ni appliquée aveuglément à tout le secteur productif à cause de la seule rigidité de Martine Aubry. En fait, tout le monde était d'accord, Gauche et Droite, décideurs économiques et politiques, car s'était installée dans les années 1990 l'idée que nous étions entrés dans un monde post-industriel et post-travail. La rigidité de la Gauche n'a fait qu'aggraver les conséquences d'une vision insensée selon laquelle il fallait laisser mourir l'appareil industriel en France pour produire en Asie et partager le travail car il allait manquer. Et beaucoup de prophètes tarés continuent de véhiculer ces idées fausses. Or et c'est la clé de compréhension des malheurs de la France, l'erreur commise par nos élites dirigeantes entre 1996 et 2002 a été de confondre le passage de la deuxième à la troisième révolution industrielle avec l'entrée dans un monde post-industriel!
    C'est exactement au moment de l'accélération de la troisième révolution industrielle que nos pseudo-élites écrasent les entreprises de charges sociales, d'impôts et de réglementation.

    Car nous sommes passés, en effet, de la deuxième à la troisième révolution industrielle dans les années 1980 avec une accélération foudroyante dans les années 1990. On ne peut encore parfaitement expliquer pourquoi, mais après deux millénaires de stagnation du niveau de vie de l'humanité jusqu'aux années 1780 (voir les travaux de l'OCDE sous la direction d'Angus Maddison), nous avons connu trois révolutions industrielles dans les années 1780, 1880 et 1980. La première s'appuie sur la machine à vapeur, la seconde sur l'électricité et la troisième sur l'informatique. Tout est bouleversé: les banques deviennent des ordinateurs géants, la biologie se transforme en biotechnologies, les communications et télécommunications changent d'ère, etc. L'informatisation des systèmes de production et de distribution s'accélèrent dans les années 1990 et 2000 avec les progrès de la micro-électronique, Internet et la mise en réseau des micro-ordinateurs. C'est exactement au moment de l'accélération de la troisième révolution industrielle que nos pseudo-élites écrasent les entreprises de charges sociales, d'impôts et de réglementation pour partager les emplois de la deuxième révolution industrielle tout en tuant la naissance des entreprises de la troisième révolution industrielle. Ces dernières émergent quand même, mais chétives et sous alimentées en profits et fonds propres.
    Or la suite est la conséquence de l'intuition clé de cet article: c'est parce que la Droite partage cette idée fausse et vicieuse, ou qu'elle n'a pas la capacité intellectuelle d'en démontrer la fausseté, qu'elle ne prendra jamais réellement les mesures, entre 2002 et 2012 pour définitivement tuer les 35 heures (on les rogne à la marge), éliminer l'ISF sur les actions et fortement réduire les charges et réglementations sur les entreprises.

    Puis, dans les deux premières années de la présidence actuelle, et en dépit du CICE, le gouvernement finit le travail en achevant le malade par un retour de l'âge de départ à la retraite à 60 ans, la suppression de la TVA sociale et l'alourdissement criminel de la fiscalité sur le capital qui accélère la fuite des investisseurs.

    La vente d'Alstom est donc le constat de faillite de la vision fausse qui gouverne la France depuis 1996 (loi Robien du 11 juin 1996 non obligatoire mais qui s'inscrit déjà dans cette vision). De juin 1996 à juin 2014 (début de mise en œuvre du plan Valls), les élites françaises ont partagé deux idées: celle évoquée précédemment de la fin de l'industrie et son corollaire, seule la dépense publique peut encore créer des richesses et des emplois. Rien n'arrête plus la dépense publique qui atteindra son sommet en 2013 (en pourcentage du PIB). La France se réveille groggy de la plus colossale erreur stratégique de son histoire depuis la Libération qui aura gouverné la France pendant 18 ans!!!

    Si la vente d'Alstom Energie conduisait la France à ouvrir les yeux, ce serait une bénédiction pour le pays. Mais pour cela, il faudrait totalement refondre nos institutions, notre fiscalité et notre protection sociale. Le plan Valls, sur ce point, ne propose que des mesurettes.

    le figaro

  • #2
    ce transfert résulte de choix stratégiques imbéciles de Serge Tchuruk qui jette à la poubelle boursière GEC-Alsthom en 1998 avant de «théoriser» en 2001 son ambition de faire d'Alcatel une «entreprise sans usines». Alstom est vendu et Alcatel est un mort-vivant alors que les entreprises industrielles intégrées comme General Electric et Siemens survivent. Tchuruk et ceux qui l'ont conseillé devraient être jugés pour haute trahison.
    Quoi qu'on dise, le sucées et la faillites des entreprises depend de ses dirigeants et non de sa technologie, son savoir faire, ou ses resources. Idem pour un peuple tel que l'Algérie.

    Intéressant article, merci pour le partage.

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    • #3
      C'est purement politique.

      L’État Français n'a pas bougé un doigt quand Lafarge est passé sous pavillon Suisse, quand Publicis est passé sous le contrôle des Américains et transféré son centre de décisions aux Pays-Bas ou quand Schneider a décidé de délocaliser son board vers Hong Kong...Mais toute la classe politique socialiste est rentrée dans une agitation effervescente car elle se rappelle d'un certain Sarkozy qui a sauvé à l'aide de l'argent de l'Etat ALgérien, entre autres, Alstom quand celle-ci était au bord de la faillite.

      La droite l'a fait pourquoi pas la gauche...voilà ce qui se dit dans la tête des Montebourg and Co.

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      • #4
        Au contraire c'est un plan bien precis que des elites francaises "traitres" , mettent le capital industriel et technologique et le génie francais aux mains de la Banque ... La France deenier pays qui pouvait dire Non sera bientot un coquille vide
        ?

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        • #5
          les états européens se vident

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          • #6
            Un seul responsable : la république démocratique.

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            • #7
              C'est purement politique.

              L’État Français n'a pas bougé un doigt quand Lafarge est passé sous pavillon Suisse, quand Publicis est passé sous le contrôle des Américains et transféré son centre de décisions aux Pays-Bas ou quand Schneider a décidé de délocaliser son board vers Hong Kong...Mais toute la classe politique socialiste est rentrée dans une agitation effervescente car elle se rappelle d'un certain Sarkozy qui a sauvé à l'aide de l'argent de l'Etat ALgérien, entre autres,, Alstom quand celle-ci était au bord de la faillite.

              Effectivement , c'est une opération banale qui fait partie des opérations d'absorption connues dans le système capitaliste , ces sociétés changeront de management mais restent dans le pays et paient les impôts , ce n'est pas une délocalisation , Total vient d’acheter la plus grande station photovoltaïque propriété d'une société américaine , Fiat a acheté Chrysler , les exemples ne manquent pas , les achats et les ventes sont monnaie courante , c'est une redistribution stratégique du capitalisme mondial , les Français politisent trop

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              • #8
                La France et l'europe en général (mis à part l'Allemagne) est finie !

                La France sera du même niveau que le Portugal ou pire, la Grèce dans quelques années. Ses ressources viendront du tourisme et quelques produits de luxe (qui vont aussi être dépecés avant d'être liquidés).

                Ca va pas sentir bon d'être immigré dans quelques années car celui-ci est toujours le premier à payer. Le FN sera au pouvoir plus vite que prévu.

                L'Algérie se doit de changer de cap. Ils faut travailler avec les bosseurs, pas les loosers !
                ...

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                • #9
                  La France et l'europe en général (mis à part l'Allemagne) est finie !

                  Pendant la crise ,c'est normal qu'on devient pessimiste , l'Europe est capable de rebondir , le capitalisme se régénère par les crises , ils ont les moyens immatériels de la dépasser , il suffit de refaire une lecture de l'histoire pour comprendre, même les américains sont dans le pétrin ,c'est pour cette raison qu'on est en négociation pour un libre échange total USA -UE ,le capitalisme se prépare à dépasser sa crise et se donner les moyens de dominer le monde par l'Union des deux blocs

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                  • #10
                    L’État Français n'a pas bougé un doigt quand Lafarge est passé sous pavillon Suisse, quand Publicis est passé sous le contrôle des Américains et transféré son centre de décisions aux Pays-Bas ou quand Schneider a décidé de délocaliser son board vers Hong Kong..
                    vendre un cimentier ou un groupe de communication c'est pas grave..là il s'agit d'une entreprise stratégique maitrisant des technologies d'avenir..ni l’état, ni les actionnaires n'ont été à la hauteur.

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                    • #11
                      Waw!!! Alstom a déjà vendu sa technologie aux chinois par les contrats d'achats contre un transfert de technologie. Depuis, les chinois fabriquent leurs propores TGV et centrales électriques.

                      La prochaine société sur la liste sera EADS. Les avions chinois c'est pour demain.

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                      • #12
                        La France est devenue une république bananière depuis de nombreuses années.
                        La décadence économique mais aussi sociale.
                        Dans un pays souverain brader de tels secteurs stratégiques aurait été perçu comme de la haute trahison avec peine de mort à la clé.
                        Puisqu'ils ont accepté la jungle du libéralisme qu'ils se débrouillent.
                        Dernière modification par snake78, 03 mai 2014, 21h28.
                        "When I saw the Hoggar Mountains, my jaw dropped. If you think of Bryce, or Canyonlands National Park, you're close, but the Hoggar Mountains are more spectacular." David Ball, Empire of sands

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                        • #13
                          Ce n est pas un problème spécifique à la France mais un problème du capitalisme du 20 ème siècle.La crise économique actuelle en est le reflet.
                          Si on simplifié un peu, qui profite réellement du système capitaliste actuel ?. Ce sont les actionnaires et le haut management. Les premiers se soucient du retour sur leur investissement et sur le cours de l action, les autres sont focalisés sur leurs salaires et leur primes quitte à falsifier les comptes ( enron...)
                          Le salarié lui, qui est en fait le client des services et produits du marché qui paye in fine est l oublié du système. A la moindre crise, dégraissage des salariés et probablement baisses des salaires ( Grece, même en France on commence de parle d un smig élevé) .

                          Le système capitaliste actuel ne peut pas continuer de la meme façon, une redistribution des gains des entreprises est à redéfinir car au final, sans " le client " pas de vente de produit ou de service, pas de gains pour les capitalistes et pas de postes pour les managers. Le client n est qu un salarié d une entreprose ou fonctionnaire de l état et doit être au centre des préoccupations d un système économique plus équitable.

                          La capitalisme du 20 ème siècle est en fin de cycle.
                          Dernière modification par upup, 03 mai 2014, 23h41.

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