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Le bras de fer USA-Chine et la «chekchouka» algérienne

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  • Le bras de fer USA-Chine et la «chekchouka» algérienne

    C'est une analyse que je trouve assez juste, intéressante , écrite de plus avec humour ce qui évite de trop frémir quand à savoir jusqu'où ira la Chine et si la face du monde changera ou pas?

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    La classe intellectuelle américaine, en tout cas celle qui pilote en permanence le débat hautement stratégique du Capital-État, demeure guidée par cet «esprit de l’Empire le plus puissant». Un empire autour duquel gravitent des îles comme l’Europe, la Chine, le Japon, l’Inde et le Brésil. Plus loin des îlots occupés par les Perses, les Kazakhs, les Arabes et des population négroïdes.

    Wherever... Quelle que soit la basse idée qu’on puisse avoir d’un tel esprit qui nous rappelle étrangement comment l’Angleterre a tiré vers elle le méridien de Greenwich pour le coller au Big-Ben -manière de décider pour le monde l’heure de la récréation et celle de l’entrée en classe- on ne peut, quand même pas se raconter des histoires. Les scientifiques américains viennent de rafler la majorités des titres des prix Nobel, cette année, démontrant au monde l’efficience de l’Entreprise.

    On appelle cela la «vérité américaine» une sorte de dialectique historique (Al Jadalia Atterikhia), la seule... uniquement la seule, et qui surgit quelque part au néolithique inférieur pour venir se placer sur la porte du Mc Donald que vous franchissiez. Encore cette année, seulement, les données de la revue Forbes démontrent qu’une valeur de plus de 150 milliards de dollars est venue se greffer à la richesse des 400 personnes les plus loties des États-Unis, ramenant leur fortune personnelle a une valeur presque supérieure au produit intérieur brut d’un pays comme la France. Jusqu’à présent c’est très bien, même excellent, mais ces deux «petites indications» n’illustrent guère le point d’orgue de la tentative du ressaisissement américain face au péril économique de l’heure: la République populaire de Chine. Et cette Chine qui prend tout le temps dans les réflexions de l’espace intello-stellaire, la où on scrute à la loupe une vitesse économique, enclenchée depuis 15 ans.

    Secoués, donc, par le monstre de l’Asie, les Américains commencent, ainsi, à devenir eux aussi doués d’un sens aigu de la vitesse et ils doivent apporter des réponses à ces révolutions traversées par la Chine durant ces mêmes 15 ans, alors que leur pays avait mis un siècle pour faire un trajet similaire. Sans vouloir se fier à Thucydide, l’historien grec qui estimait qu’imaginer l’autre comme ennemi en faisait de lui un ennemi réel à terme, la classe pensante des bourses new yorkaises, ressort doucement ses griffes pour amorcer ce qu’on dénomme de nouveau, la guerre froide mais cette fois-ci, sino-américaine. Instructif, d’ailleurs, le fait de rappeler que l’économie étasunienne a pu absorber, durant 100 ans de marches victorieuses, l’avènement du capitalisme sauvage des Robbers Barons, ces patrons gentlemen du 19e siècle, fraudeurs et esclavagistes. Leur résidu se trouve actuellement chez les Rockefeller. Puis l’économie américaine a réussi à briser la fièvre spéculative boursière des années 20 pour s’adonner ensuite à un affrontement contre la migration rurale massive des années 30 et qui a vu l’éclatement urbain des villes comme Chicago et Détroit.

    Enfin, l’économie américaine atterrit avec succès pour gérer merveilleusement, non seulement la reconstruction de l’Europe de l’après-guerre, mais l’émergence consumériste de la classe moyenne des années 50, marquée par l’achat de sa première voiture, sa première maison, voire son premier enfant entrer à l’université, ses premières grandes vacances payées, ses vêtements à la mode, à l’avenant, etc. Tout cela débouchant sur l’accès généralisé à l’émancipation sociale comme elle se manifeste depuis les années 60. En modèle réduit mais en pays immense, la Chine a avalé toutes ces étapes en 15 ans.

    Époustouflant!! C’est ce que soulignait James McGregor, un économiste-sinologue ayant été président de la fameuse Chambre de Commerce des États-Unis à Pékin qui rapporte que la Chine veut battre son propre proverbe (Fu bu guo san dai), la richesse ne dure que trois générations. Elle voit les Américains comme un peuple en déclin et engage une contre-démarche toute joyeuse, au point où elle contrôle, de plus en plus, le rythme de la croissance mondiale.

    Les stratèges américains suivent avec une grande attention l’ampleur de cette joie affichée par ces Chinois qui constatent qu’une part grandissante du déficit américain a été épongée par eux-mêmes, à vrai dire lorsqu’ils ont compris qu’ils doivent souscrire à une émission d’obligations du Trésor américain. Mais ont-ils réellement compris ou c’est le Capital occidental qui profite? Pour répondre à cette interrogation, il faut chercher du côté du «The Economist» qui produisit, il y a une année, un article qui va un peu loin en disant: en acquérant des bons du Trésor des États-Unis à rendement faible et qui contribuent à accroître les emprunts et les dépenses des ménages américains, Pékin remplace les États-Unis dans la gestion de la politique monétaire internationale.

    Mais la chose la plus importante que «The Economist» essaye de nous la résumer et que nous cherchions, d’ailleurs, à comprendre, c’est qu’il est tout à fait ironique de constater que l’Occident capitaliste doit une partie de sa fortune actuelle au plus grand pays communiste du monde. Comment? «The Economist» cite le cas du transfert d’emplois vers la Chine (qui reste marginal) ayant pu créer une certaine menace laquelle exerce une pression mondiale à la baisse sur les salaires. C’est comme si vous imaginez un patron qui brandit le chantage de la délocalisation vers la Chine à chaque demande d’augmentation de salaire. Or, cette situation de stagnation de salaire a fait, à ce que dans la plupart des pays industrialisés, les salaires en tant que proportion du revenu national total, sont au plus faible.

    Par contre les profit après impôts avaient atteint, en 2004, par rapport au BIP, leur plus haut niveau depuis 75 ans aux États-Unis et depuis 25 ans pour le Japon et la zone euro. En somme, la Chine des ouvriers est en train de consolider la fortune des détendeurs du complexe industriel international, même si son économie pratique une très forte baisse sur les prix de consommation répandant ici et là, la philosophie «d’acheter chinois» et c’est notre cas en Algérie. Pourtant ce qui intéresse les stratèges américains, partisans de l’Empire, c’est de souhaiter l’explosion en douceur de la bulle chinoise mais pas au point de provoquer l’effondrement de la Bourse. Ils ont dans leur plan plusieurs éléments et une approche visant à dire que plusieurs facteurs restent susceptibles de casser le tempo animant le monstre de l’Asie. Jeremy Spiegel, professeur de Finances à l’université de Pennsylvanie, rejette du revers de la main, une telle approche car il considère que ce pays a en son compte des chiffres fabuleux avec sa population de 1,5 milliard en 2050 contre 400 millions pour les États-Unis. Son économie sera 2 fois plus forte que celle des USA. Mais l’analyste Keith Bradsher du «New York Times» reproduit en détail ces fameux éléments et va complètement en sens inverse en se moquant des observations De McGregor l’économiste-sinologue et de ces 15 ans, tout comme Jeremy Spiegel et ses chiffres fabuleux.

    Bradsher s’est demandé si la Chine ne se dirigera pas un jour vers l’éclatement de sa bulle économique du type de celles qui avaient frappé le Japon et la Thaïlande dans les années 80 et 90. Pourquoi? Bradsher voit d’un mauvais oeil la profusion d’investissement industriel, qui compte largement un excès dans l’acier et de l’aluminium. Cet investissement représente une grande part de la croissance de Pékin. La cassure chinoise pourrait venir justement du côté de l’acier et de l’aluminium comme ce fut la cas du bâtiment au Japon et des télécommunications aux États-Unis. Cependant Bradsher résume en 4 facteurs, les pièges qui guettent le géant de l’Asie. La mauvaise compréhension des cycles économiques, la menace de réactions protectionnistes ailleurs dans l’espace économique, la situation précaire du système bancaire chinois alourdi d’un taux élevé de mauvais crédit et enfin les tensions croissantes d’une société qui démarque ses riches de ses pauvres. Reste à dire que ce décollage de la Chine et son corollaire l’enrichissement progressif de sa population ne sera nullement sans intérêt pour nous et pourrait causer à des pays du tiers monde, des dégâts catastrophiques. Le monde n’était-il pas tranquille en épousant en symbiose, la pauvreté des pans entiers de la société chinoise, demande-t-on encore?

    En parallèle et même s’il s’agit d’un conglomérat de cartels capitalistes, l’économie américaine a su entretenir une certaine stabilité à l’échelle mondiale dans la mesure où des pays ont pu profiter de son ouverture, elle qui s’est perfectionnée, étape par étape, durant 300 ans. Comme pour dire que contrairement à l’Américain, le Chinois ne donne pas de (Tip) pourboire au serveur, tout en demeurant perçu comme respectueux et gentil. Cependant, la gentillesse est un terme étranger à l’Economie puisque faut-il crûment souligner, qu’il a fallu seulement 4 ans à l’économie chinoise pour arriver à briser le textile de toute la planète et mettre au chômage des millions de travailleurs.

    Cela est mineur, quant au majeur, il vient de la mauvaise prédiction faite par certains analystes qui comparent l’émergence de la Chine à la montée de l’Allemagne au 20e siècle, amenant au conflit dévastateur de la Deuxième Guerre mondiale.

    D’autres analystes essayent de calmer le jeu en disant que l’impérialisme militaire ne fait pas partie de la culture chinoise car elle se nourrit de 2.000 ans de traditions. Voilà la «chekchouka» qui arbore en son sein plus de méfiance que d’enchantement et qui illustre merveilleusement la «bagarre» qui fait rage entre le prolétariat-capitaliste de la Chine et les commettants du pouvoir impérial américain. En attendant de voir un peu plus clair, la recette du «chekchouka» fait une entrée triomphale dans l’Encyclopédie Américaine Desperation Dinners grâce à un couple de restaurateurs algériens de New Jersey ... Qui dit mieux?

    Par El Haj Ml Zouaimia- QO
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