Annonce

Réduire
Aucune annonce.

Les entreprises américaines accélèrent leur retour en Iran

Réduire
X
 
  • Filtre
  • Heure
  • Afficher
Tout nettoyer
nouveaux messages

  • Les entreprises américaines accélèrent leur retour en Iran

    Alors que les négociations politiques entre les Occidentaux et l'Iran avancent, les sociétés outre-Atlantique multiplient les contacts auprès de Téhéran.
    Dans le secteur automobile, le groupe Chrysler a transmis à la présidence iranienne une offre d'investissements sur ce vaste marché de 75 millions de consommateurs, affirme au Figaro un homme d'affaires à Téhéran. La proposition, faite début mars, a été transmise par le canal diplomatique, c'est-à-dire avec l'aval de l'Administration américaine. Officiellement, Washington multiplie pourtant les appels aux entreprises étrangères à ne pas se précipiter en Iran, tant qu'un accord sur la neutralisation de la menace nucléaire n'aura pas été trouvé.


    Le géant de l'informatique Cisco Systems, de son côté, a lancé des demandes de licence d'exportation de ses équipements auprès du Trésor, s'engouffrant ainsi dans la brèche ouverte par Barack Obama qui encourage le développement d'Internet en Iran pour renforcer la démocratie.
    Fin février, selon une autre source occidentale à Téhéran, une dizaine de présidents d'universités américaines ont fait le tour des meilleurs établissements iraniens, comme l'université Sharif de Téhéran. Outre une rencontre avec le ministre de l'Éducation et Mohammad Nahavandian, le conseiller économique du président Hassan Rohani, la délégation américaine a été reçue par Mohammadi Golpayegani, le directeur de cabinet du guide suprême, l'ayatollah Ali Khamenei, numéro un du régime et porte-drapeau du très vif sentiment antiaméricain. «Qui plus est, les Américains ont été reçus au bureau du Guide, tout un symbole!» constate notre source. Conséquence de cette visite: trois semaines plus tard, pour Norouz, le Nouvel An iranien, l'Administration américaine levait les restrictions à la formation des étudiants iraniens dans les universités outre-Atlantique.
    Les pétroliers à l'affût

    Principal architecte de l'ouverture économique vers les États-Unis, où il vécut de nombreuses années, M. Nahavandian pousse à la création d'une chambre de commerce américano-iranienne à Téhéran, qui devrait être dirigée par un ancien professeur d'université d'origine iranienne.
    Dans leur approche du marché iranien, les entreprises américaines ont l'avantage de pouvoir recourir à une diaspora iranienne bien éduquée, dont de nombreux membres font des allers-retours pour le compte de sociétés outre-Atlantique.
    Après General Motors dès l'été dernier, les majors pétrolières et Boeing sont eux aussi dans les starting-blocks. Conformément à l'accord intérimaire signé fin novembre entre Occidentaux et Iraniens sur le nucléaire, Boeing vient d'être autorisé à livrer des pièces détachées à Iran Air, dont la flotte est plus que vieillissante. En cas d'accord, les géants américains sont bien placés pour remporter la part du lion dans les secteurs de l'aéronautique, du pétrole et des centrales thermiques que Téhéran veut construire.
    Les Iraniens misent sur «un gros paquet d'affaires» à offrir aux États-Unis pour atténuer les obstacles, toujours vivaces au Congrès, à une levée des sanctions contre l'Iran. Des lettres d'intention auraient déjà ainsi été signées dans l'aéronautique et le pétrole. Mais même si un accord est trouvé le 20 juillet, terme des négociations sur le nucléaire, il faudra probablement d'autres discussions pour clore ce très lourd dossier.
    En attendant la levée des sanctions, Téhéran se contenterait de récupérer une grande partie des quelque 80 milliards de dollars gelés en Asie, ce qui lui permettrait de relancer une économie à bout de souffle et de financer certains des contrats en cours de négociation avec les États-Unis.
    Alors qu'une nouvelle session de négociation doit se tenir dans quinze jours à Vienne, en coulisses, les choses s'accélèrent. Des négociateurs iraniens vont régulièrement à New York discuter avec des représentants du Département d'État.
    Côté américain, on se montre relativement généreux sur les autorisations (waivers) données aux pays asiatiques pour importer du pétrole iranien. «Non seulement les quantités ont été augmentées, mais maintenant les Iraniens peuvent récupérer l'argent de l'intégralité ou presque de leurs ventes de pétrole en Asie», décrypte un économiste à Téhéran. Et, pour Norouz, alors que l'Iran avait un besoin urgent de cash pour offrir un bonus à ses milliers de fonctionnaires, Washington a fermé les yeux sur le rapatriement de 5 milliards de dollars supplémentaires via Oman, pays des contacts discrets entre Américains et Iraniens.

    le figaro
Chargement...
X