Quand certains veulent indexer les salaires des profs sur les résultats des élèves, les syndicats soulignent les limites d'une évaluation fondée sur le seul critère des performances
L'idée déclenche des tempêtes politiques. En 2008, il avait suffi d'un article sur la possible instauration d'une rémunération au mérite dans l'enseignement pour amener Michel Rocard à démissionner de la commission Pochard, chargée de plancher sur la redéfinition du métier d'enseignant. L'ancien Premier ministre avait eu l'outrecuidance d'ouvrir le débat sur cette question salariale qu'il n'avait "personnellement jamais envisagée".
Dans le corps enseignant, le totem de l'égalité salariale ne se profane pas. En France comme à l'étranger, le sujet cristallise les tensions entre partisans et opposants d'une école plus libérale. Pour ses détracteurs, le principal écueil du système réside dans l'évaluation du mérite. "Payer les professeurs en fonction des résultats des élèves est absurde, s'enflamme Xavier Marand, secrétaire national du Snes-FSU, principal syndicat du secondaire. C'est risquer de ne former les élèves qu'en vue des examens. Or l'objectif de l'école est de leur donner de la culture générale et un emploi. Ce n'est pas en rémunérant au mérite qu'on y parvient.
Pourtant, sur la foi d'une étude Pisa, publiée par la très sérieuse OCDE, l'Hexagone ne devrait pas écarter cette révolution administrative d'un simple revers de main. Loin de là. Dans les pays les plus chiches avec leurs profs (salaire inférieur à 115 % du PIB par habitant), les élèves obtiennent de meilleurs résultats avec un système de rémunération au mérite. Et la France, pas si généreuse avec ses enseignants (105% du PIB), appartient à cette catégorie des "potentiellement gagnants".
De quoi apporter de l'eau au moulin des partisans du salaire au mérite : "Le système crée de l'émulation, estime Hervé Mariton, délégué général au projet de l'UMP et député de la Drôme. Il renforce la prise en compte des élèves, de leurs résultats. C'est une vocation de l'enseignement : il n'y a donc aucune raison pour qu'elle ne soit pas incluse dans le calcul du salaire."
Un raisonnement suivi aux Pays-Bas. Là-bas, la performance influe sur la majoration du salaire de base, ainsi que sur l'octroi de primes. Les enseignants, employés de droit privé, y touchent en moyenne 20 % de plus qu'en France. Côté performances des élèves, les Pays-Bas trustent la quinzième place du classement Pisa, devant la France, vingt-cinquième. Un point de plus sur la copie, et 100 euros de plus sur la fiche de paie. Ainsi formulée, la question du salaire au mérite passerait-elle mieux ? A voir
l'express fr
L'idée déclenche des tempêtes politiques. En 2008, il avait suffi d'un article sur la possible instauration d'une rémunération au mérite dans l'enseignement pour amener Michel Rocard à démissionner de la commission Pochard, chargée de plancher sur la redéfinition du métier d'enseignant. L'ancien Premier ministre avait eu l'outrecuidance d'ouvrir le débat sur cette question salariale qu'il n'avait "personnellement jamais envisagée".
Dans le corps enseignant, le totem de l'égalité salariale ne se profane pas. En France comme à l'étranger, le sujet cristallise les tensions entre partisans et opposants d'une école plus libérale. Pour ses détracteurs, le principal écueil du système réside dans l'évaluation du mérite. "Payer les professeurs en fonction des résultats des élèves est absurde, s'enflamme Xavier Marand, secrétaire national du Snes-FSU, principal syndicat du secondaire. C'est risquer de ne former les élèves qu'en vue des examens. Or l'objectif de l'école est de leur donner de la culture générale et un emploi. Ce n'est pas en rémunérant au mérite qu'on y parvient.
Pourtant, sur la foi d'une étude Pisa, publiée par la très sérieuse OCDE, l'Hexagone ne devrait pas écarter cette révolution administrative d'un simple revers de main. Loin de là. Dans les pays les plus chiches avec leurs profs (salaire inférieur à 115 % du PIB par habitant), les élèves obtiennent de meilleurs résultats avec un système de rémunération au mérite. Et la France, pas si généreuse avec ses enseignants (105% du PIB), appartient à cette catégorie des "potentiellement gagnants".
De quoi apporter de l'eau au moulin des partisans du salaire au mérite : "Le système crée de l'émulation, estime Hervé Mariton, délégué général au projet de l'UMP et député de la Drôme. Il renforce la prise en compte des élèves, de leurs résultats. C'est une vocation de l'enseignement : il n'y a donc aucune raison pour qu'elle ne soit pas incluse dans le calcul du salaire."
Un raisonnement suivi aux Pays-Bas. Là-bas, la performance influe sur la majoration du salaire de base, ainsi que sur l'octroi de primes. Les enseignants, employés de droit privé, y touchent en moyenne 20 % de plus qu'en France. Côté performances des élèves, les Pays-Bas trustent la quinzième place du classement Pisa, devant la France, vingt-cinquième. Un point de plus sur la copie, et 100 euros de plus sur la fiche de paie. Ainsi formulée, la question du salaire au mérite passerait-elle mieux ? A voir
l'express fr
Commentaire