on était entrain de discuter comme nous avions l'habitude de le faire, moi affirmant des choses, lui contredisant mes affirmations pour les soutenir ou même se les approprier face à d'autres débatteurs.
il me demanda alors en sirotant son thé:
- au fait, c'est quoi ton groupe sanguin?
- heu, je sais plus, attends je regarde sur mon permis.
n'importe quelle autre personne à sa place se serait moquée, mais lui non, il continuait de déguster son thé tandis que je m'agitais sur la chaise de cette cafétéria du quartier pleine a craquer en ces après midi printaniers.
- ah, O+ lui lançais-je - en étalant mon permis entre ma bouteille de limonade et son ver a thé comme pour lui demander de vérifier -.
- ok ca marche.
- quoi t'as besoin de sang?
- non c'est une amie à moi qui a un membre de sa famille à l'hosto de ain Taya - me dit t-il -
- heu, ok mais c'est la première fois que je le fais tu sais.
En fait, j'ai une sainte horreur des hôpitaux, de l'odeur qui y règne, du personnel trop arrogant, des gémissement des malades...etc, mais surtout des seringues, non pas que j'en ai peur, les piqures sur le haut des fesses ne me dérangent pas, mais sur le bras, dans la parti entre le bras et son avant...
il se taisait un bon moment avant de me dire:
- on fait un appel, il y a mon frère qui sera avec nous, et des amis à moi, t'as pas à avoir peur poussin.
- je t'emmerde.
plusieurs jours après, j'avais complétement oublié cette discussion, noyé dans les tracas et l’existence oisive qui ne ressemblait presque plus à de la vie, je reçus alors un appel, mon ami me demande de venir le plus vite possible le rejoindre dans son cabinet de dentiste:
- ta voiture est disponible?
- non - répondis-je -.
- très bien on fera sans, allez bouge.
j'ai mis des trucs sur mes pieds, sur mon torse, sur mes jambes, sur mes cheveux, sur mon poignet, et pris la direction du cabinet dentaire. Une heur à poiroter dans la salle d'attente, il finit par chasser ses derniers patients, me rejoignit, avant que les voisines d'en face ne voient deux bonhommes courir comme des gamins en sautant les marche des escalier par cinq.
direction, "s'bitar". Deux bus, quelques centaines de mètres à pied, on arrive essoufflés, transpirants, une voiture s'arrête devant nous tandis que nous cherchions où aller, l'amie de mon ami en descend, salutations froides, sourires de façades, panique visibles sur son front brillant de sueur, son père au volant de l'accent grise me serra dans ses bras, "Merci mon fils, dieu vous le rendra".
on part vers le centre de prélèvements, des femmes agréables et très professionnelles nous accueillent, "qui sont les braves donneurs?!" lança une d'elle qui avait l'age de ma mère, mon ami se présenta, je restais dehors à attendre sur un siège avec l'amie de mon ami et son père.
quelques minutes, il m'appelle pour me dire que c'était mon tour, je pénétrais l’établissement et le cauchemar commença.
on m'indiqua une direction, je la suivi, on me pria de m'allonger, je m'allongea, de tendre mon bras, je le tendis, mesure de tension avant d'entendre:
- vous êtes venus véhiculé?.
- Non à pied.
- ha c'est pour ca, alors reposez vous un peu monsieur, je vais revenir dans quelques instants.
- très bien.
il faisait chaud, je sentais le ruissèlement de la sueur parcourir mon front, en me disant "qu'est ce que tu fous ici?", avant d'y répondre la femme revint.
- très bien, on mesure de nouveau votre tension...mmm...ca va, vous avez pris des médicament hier ou aujourd'hui? non? très bien, vous faites du sport? très bien, vous avez déjà donné du sang? ...ha, éh bin il y a un début à tout jeune homme...allez-y première salle à droite.
c'est ainsi que je me retrouvai allongé, le bras suspendu, un tube rouge menant à un sac qui se remplissait progressivement bordé par une machine à border les poches de sangs, je regardai mon bras pour constater que l’aiguille qui trouait ma peau était bien trop grosse...un clou!
quelques minutes d'attente ponctuées par des "ca va, vous vous sentez bien Monsieur?" toutes les quelques secondes.
quand ce fut terminé, et après avoir refusé tout ce qu'on m'avait proposé pour remplacer les milliers de globules licenciés par ma conscience - tout refusé sauf le jus de fruit -, je rejoignis mes compagnons, le père insista pour nous conduire chez nous avec sa hyundai.
dans la voiture, il nous racontait le calvaire qu'il vivait pour sauver sa grand mère, âgée de 90 ans, elle avait dépensé" 10 poches de sang, soit 10*45CL et se retrouvait toujours dans un état instable.
- l’hôpital manque de sang, je peux le comprendre, mais la responsable de la banque de sang a faillit me rendre fou quand elle me dit: elle est âgée de 90 ans, c'est inutile.... fallait t-il la laisser mourir?!
mon ami voulu relativiser:
- c'est une lourde responsabilité la banque du sang, c'est pourri quoi qu'on fasse on se retrouve avec des problèmes.
- maintenant - reprit le vieux monsieur - ils exigent que nous remboursions le sang utilisé.
- ce ne sont pas des exigence tonton - répondit le dentiste -, ils mettent la pression pour essayer de récupérer ce qu'ils ont "perdu" [avec le geste des doigts pour signifier les guillemets], mais ils ne vont pas garder votre grand-mère en otage.
on descendit de la voiture, j'allais dire que c'était du gâchis, mais je me rappela alors la discussion que j'ai eu avec celle qui torturait mon bras pour en extraire le précieux liquide:
- il y a une pénurie dans les stocks?
- il y a toujours une pénurie, regardez votre propre cas, si ca n'avait pas été votre ami, vous n'auriez jamais donné votre sang.
Risk- 17.06.2012
il me demanda alors en sirotant son thé:
- au fait, c'est quoi ton groupe sanguin?
- heu, je sais plus, attends je regarde sur mon permis.
n'importe quelle autre personne à sa place se serait moquée, mais lui non, il continuait de déguster son thé tandis que je m'agitais sur la chaise de cette cafétéria du quartier pleine a craquer en ces après midi printaniers.
- ah, O+ lui lançais-je - en étalant mon permis entre ma bouteille de limonade et son ver a thé comme pour lui demander de vérifier -.
- ok ca marche.
- quoi t'as besoin de sang?
- non c'est une amie à moi qui a un membre de sa famille à l'hosto de ain Taya - me dit t-il -
- heu, ok mais c'est la première fois que je le fais tu sais.
En fait, j'ai une sainte horreur des hôpitaux, de l'odeur qui y règne, du personnel trop arrogant, des gémissement des malades...etc, mais surtout des seringues, non pas que j'en ai peur, les piqures sur le haut des fesses ne me dérangent pas, mais sur le bras, dans la parti entre le bras et son avant...
il se taisait un bon moment avant de me dire:
- on fait un appel, il y a mon frère qui sera avec nous, et des amis à moi, t'as pas à avoir peur poussin.
- je t'emmerde.
plusieurs jours après, j'avais complétement oublié cette discussion, noyé dans les tracas et l’existence oisive qui ne ressemblait presque plus à de la vie, je reçus alors un appel, mon ami me demande de venir le plus vite possible le rejoindre dans son cabinet de dentiste:
- ta voiture est disponible?
- non - répondis-je -.
- très bien on fera sans, allez bouge.
j'ai mis des trucs sur mes pieds, sur mon torse, sur mes jambes, sur mes cheveux, sur mon poignet, et pris la direction du cabinet dentaire. Une heur à poiroter dans la salle d'attente, il finit par chasser ses derniers patients, me rejoignit, avant que les voisines d'en face ne voient deux bonhommes courir comme des gamins en sautant les marche des escalier par cinq.
direction, "s'bitar". Deux bus, quelques centaines de mètres à pied, on arrive essoufflés, transpirants, une voiture s'arrête devant nous tandis que nous cherchions où aller, l'amie de mon ami en descend, salutations froides, sourires de façades, panique visibles sur son front brillant de sueur, son père au volant de l'accent grise me serra dans ses bras, "Merci mon fils, dieu vous le rendra".
on part vers le centre de prélèvements, des femmes agréables et très professionnelles nous accueillent, "qui sont les braves donneurs?!" lança une d'elle qui avait l'age de ma mère, mon ami se présenta, je restais dehors à attendre sur un siège avec l'amie de mon ami et son père.
quelques minutes, il m'appelle pour me dire que c'était mon tour, je pénétrais l’établissement et le cauchemar commença.
on m'indiqua une direction, je la suivi, on me pria de m'allonger, je m'allongea, de tendre mon bras, je le tendis, mesure de tension avant d'entendre:
- vous êtes venus véhiculé?.
- Non à pied.
- ha c'est pour ca, alors reposez vous un peu monsieur, je vais revenir dans quelques instants.
- très bien.
il faisait chaud, je sentais le ruissèlement de la sueur parcourir mon front, en me disant "qu'est ce que tu fous ici?", avant d'y répondre la femme revint.
- très bien, on mesure de nouveau votre tension...mmm...ca va, vous avez pris des médicament hier ou aujourd'hui? non? très bien, vous faites du sport? très bien, vous avez déjà donné du sang? ...ha, éh bin il y a un début à tout jeune homme...allez-y première salle à droite.
c'est ainsi que je me retrouvai allongé, le bras suspendu, un tube rouge menant à un sac qui se remplissait progressivement bordé par une machine à border les poches de sangs, je regardai mon bras pour constater que l’aiguille qui trouait ma peau était bien trop grosse...un clou!
quelques minutes d'attente ponctuées par des "ca va, vous vous sentez bien Monsieur?" toutes les quelques secondes.
quand ce fut terminé, et après avoir refusé tout ce qu'on m'avait proposé pour remplacer les milliers de globules licenciés par ma conscience - tout refusé sauf le jus de fruit -, je rejoignis mes compagnons, le père insista pour nous conduire chez nous avec sa hyundai.
dans la voiture, il nous racontait le calvaire qu'il vivait pour sauver sa grand mère, âgée de 90 ans, elle avait dépensé" 10 poches de sang, soit 10*45CL et se retrouvait toujours dans un état instable.
- l’hôpital manque de sang, je peux le comprendre, mais la responsable de la banque de sang a faillit me rendre fou quand elle me dit: elle est âgée de 90 ans, c'est inutile.... fallait t-il la laisser mourir?!
mon ami voulu relativiser:
- c'est une lourde responsabilité la banque du sang, c'est pourri quoi qu'on fasse on se retrouve avec des problèmes.
- maintenant - reprit le vieux monsieur - ils exigent que nous remboursions le sang utilisé.
- ce ne sont pas des exigence tonton - répondit le dentiste -, ils mettent la pression pour essayer de récupérer ce qu'ils ont "perdu" [avec le geste des doigts pour signifier les guillemets], mais ils ne vont pas garder votre grand-mère en otage.
on descendit de la voiture, j'allais dire que c'était du gâchis, mais je me rappela alors la discussion que j'ai eu avec celle qui torturait mon bras pour en extraire le précieux liquide:
- il y a une pénurie dans les stocks?
- il y a toujours une pénurie, regardez votre propre cas, si ca n'avait pas été votre ami, vous n'auriez jamais donné votre sang.
Risk- 17.06.2012
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