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En Algérie, certains dispositifs d’aide ont été pervertis

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  • En Algérie, certains dispositifs d’aide ont été pervertis

    M. Yaïci , Professeur en économie à l’université de Béjaïa est également directeur de recherche et consultant freelance. Il est l’auteur de plusieurs publications dans le domaine de l’économie, de la finance, de l’énergie et du développement durable dont l’ouvrage «Précis de finance internationale».


    -Un rapport du ministère des Finances note que «la prise en charge des besoins des citoyens limite la marge de manœuvre de l’Etat en matière de coupe budgétaire». Quels sont, selon vous, les postes de dépenses où l’Etat pourra opérer une compression budgétaire sans risquer la stabilité de la paix sociale ?

    Je ne partage ni l’affirmation ni la façon dont elle est formulée, car ce qui est attendu de l’action de l’Etat c’est une prise en charge des besoins des citoyens, dans le cadre d’une gestion saine et rationnelle de ses ressources, en tenant compte de l’intérêt de la population présente sans hypothéquer l’avenir des générations futures. A ce titre, il est indéniable que des efforts louables ont été consentis par les pouvoirs publics, en rapport avec l’augmentation des recettes des hydrocarbures, notamment dans les domaines des infrastructures et du développement social. Ainsi, sur la période 2000-2011, le budget de l’Etat a été multiplié par sept.

    Néanmoins, les insuffisances dans la maturation des projets d’investissement et dans leur exécution ont été à l’origine de nombreux surcoûts et retards. De plus, si le taux de chômage a été divisé par trois en une dizaine d’années, ce n’est pas uniquement grâce aux performances de l’économie, mais aussi le résultat des nombreux dispositifs d’aide à l’emploi qui, aujourd’hui, commencent à s’essouffler. En outre, la frénésie qui a caractérisé l’extraction et l’exportation du pétrole brut et du gaz naturel a eu pour conséquence, d’une part, des phénomènes de corruption et de gaspillage des ressources en contexte de faiblesse des capacités d’absorption de l’économie et, d’autre part, un déclin durable depuis l’année 2006 de la production des hydrocarbures sans que les nouvelles découvertes n’arrivent à compenser cette déplétion.

    Dès lors, la politique budgétaire de l’Etat doit s’atteler à une meilleure maîtrise des dépenses publiques. Elle doit également veiller à aboutir à terme à une adéquation de la fiscalité non pétrolière avec les exigences budgétaires, sachant qu’aujourd’hui elle ne couvre même pas la moitié des dépenses de fonctionnement. De plus, les slogans d’amélioration de l’environnement des affaires, de relance de l’économie et de diversification des exportations doivent à présent être traduits en actes. C’est donc une économie nationale performante qui doit constituer un gisement pérenne à la fiscalité. Le cas échéant, l’Etat se retrouverait à rechercher des niches dans le tabac, l’alcool et l’essence.

    -La masse salariale de la fonction publique est l’un des principaux postes de dépenses, surtout avec les augmentations salariales opérées ces deux dernières années. Gel des salaires, compression du personnel, gel des recrutements. Quelle solution est, selon vous, inévitable en l’état actuel des choses ?

    Dans la fonction publique, il y a énormément d’emplois générés par le développement de la bureaucratie et de l’insécurité, sachant que ces activités ne contribuent en rien à la richesse du pays. Tandis que dans l’éducation et l’enseignement, la massification des effectifs des élèves et étudiants a eu pour corollaire un sous-encadrement en enseignants et formateurs qualifiés. Le génie créateur de l’Etat consisterait alors à provoquer un choc de simplification des procédures bureaucratiques, relancer la machine économique et faire de l’Algérie un pays où il fait bon vivre.

    La réduction des dépenses de personnel dans la fonction publique passerait ainsi par un redéploiement des effectifs pléthoriques vers le secteur économique, moyennant des formations de réadaptation à effectuer dans les établissements de formation professionnelle et les universités, selon les niveaux de qualification et les diplômes requis. Quant aux augmentations opérées dans les traitements de la fonction publique ces dernières années, elles ne sont en rien choquantes par leur attribut de rattrapage d’un niveau de vie décent, si ce n’est leur caractère un peu brusque. Une autre façon de faire aurait consisté à opérer les augmentations de manière progressive de sorte à éviter les dérapages inflationnistes et ménager le budget de l’Etat.

    -L’une des options pour agir sur les dépenses est de trouver de nouvelles niches fiscales hors secteur pétrolier. Outre le gisement de l’économie informelle, quelles sont les possibilités offertes par l’économie ?

    La première chose à faire, à mon avis, est déjà d’évaluer tous les dispositifs d’aide mis en place par l’Etat. Ils sont nombreux et recèlent en leur sein beaucoup de distorsions. Un audit de ces dispositifs comme des dépenses publiques en général révélerait énormément de sources de gaspillage et d’inefficacité. En outre, certains d’entre eux ont été pervertis et contribuent à alimenter le secteur informel et le trafic à nos frontières. A ce titre, plusieurs solutions peuvent être envisagées. L’Etat peut, par exemple, mettre en place un dispositif de ciblage des populations vulnérables à la place d’une aide généralisée à toute la population à travers les soutiens des prix aux produits dits sensibles (sucre, huile, lait, céréales, etc.). Il peut aussi décider d’un transfert progressif des subventions de certains produits importés vers des productions nationales de substitution, le temps que celles-ci deviennent compétitives. Il peut enfin intégrer une bonne partie du secteur informel dans l’économie formelle par des mesures incitatives spécifiques en complément d’une amélioration de l’environnement des affaires qui, lui, concernerait tous les entrepreneurs, quel que soit leur statut.


    Safia Berkouk- El Watan

  • #2
    c'est tous l'état qui a était pervertie et ça depuis 1962 ....
    tu tombe je tombe car mane e mane
    après avoir rien fait ...on a souvent le sentiment d'avoir faillie faire ....un sentiment consolateur

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