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Maroc ; CFC 2 milliards de dollars mobilisé

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  • Maroc ; CFC 2 milliards de dollars mobilisé

    Sur 43 entreprises, plusieurs ont installé leur QG Afrique à Casablanca

    Les fonds d’investissement CFC gèrent 2 milliards de dollars pour le continent
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    EN très peu de temps, Casablanca a intégré les 100 premières places financières mondiales (62e). Elle est 2e au niveau africain, juste derrière Johannesburg. L’Ile Maurice complète le podium. La montée en régime est visible, mais pas encore au point de challenger le redoutable centre de Dubaï ou l’intouchable Singapour, dont le modèle et le succès font rêver le management de Casablanca Finance City (CFC).

    Au dernier décompte (16 avril 2014), 43 entreprises avaient le label CFC dont de grandes enseignes mondiales et pas seulement dans le domaine financier, mais aussi dans divers services professionnels: droit des affaires, hôtellerie, énergie, assurance-crédit, conseil en management et stratégie, etc. La majorité des entreprises sont d’origine européenne. CFC a accroché aussi des firmes américaines et du Moyen-Orient et plusieurs groupes marocains. Des dossiers des firmes marocaines sont actuellement à l’instruction, et «elles sont les bienvenues, pourvu qu’elles aient vocation à investir en Afrique». Valeur aujourd’hui, les capitaux gérés par les fonds d’investissement labellisés CFC s’élèvent 2 milliards de dollars destinés à l’Afrique. Au-delà de la cible financière, le plus important est de «construire» un écosystème autour des entreprises financières, crucial pour l’attractivité et le rayonnement d’une place financière, insiste Said Ibrahimi, CEO de Casablanca Finance City Autority. La présence de grands cabinets anglo-saxons, par exemple, peut être un élément de sécurité pour les firmes américaines. Les leçons du fiasco de la place offshore de Tanger ont été tirées. Il ne s’agit pas de poser un cadre réglementaire garni d’avantages fiscaux pour convaincre les sociétés de venir.

    Derrière cet écosystème, l’objectif est d’attirer des centres de décision régionale des multinationales dans la métropole. C’est l’une des conditions adossées au cahier des charges pour l’obtention du label CFC. Le postulant doit justifier d’un minimum de rayonnement régional sur tout ou partie du continent africain à partir de Casablanca. Cette condition-là n’est pas le plus facile à faire accepter et en plus, dans plusieurs schémas, le Maroc est rattaché à la région Mena (Moyen-Orient-Afrique du Nord). General Electric (qui alimente en ce moment l’actualité pour son deal avec Alstom) avait été approché lorsqu’il cherchait un pays pour abriter un siège régional pour l’Afrique francophone. Le Maroc avait tous les atouts, mais dans l’organigramme de GE, il relève de la région Mena.

    Casablanca a su profiter d’une petite fenêtre d’opportunité, à savoir le changement d’approche dans l’organisation de certains groupes. Accor qui pilotait ses activités Afrique et Océan indien depuis Paris (Evry) a décidé de loger cette structure à Casablanca. Boston Consulting Group (BCG) a installé son bureau africain à Casablanca. Le célèbre cabinet de conseil en stratégie a deux autres bureaux à Johannesburg et à Nairobi. Toujours dans le conseil, Pw
    C a fait du Maroc sa base-arrière pour les marchés en Afrique francophone. Selon nos informations, plusieurs cabinets internationaux d’audit sont sur le point d’aménager leur bureau régional à Casablanca, pour la partie conseil en particulier.

    Le groupe Wendel (holding financier familial de l’ancien président du Medef Ernest-Antoine Seillière) a confié la gestion du fonds (700 millions d’euros), destiné à investir en Afrique, à sa structure basée à Casablanca. A terme, l’idée est d’arriver à placer Casablanca auprès des investisseurs afin qu’elle devienne un quartier général pour l’Afrique du Nord, l’Afrique de l’Ouest et l’Afrique Centrale.

    Après le diagnostic, restait à bâtir une proposition de valeur pour aller chercher les investisseurs en travaillant sur nos faiblesses, entre autres, une offre immobilière inadaptée et le doing business (fiscalité des expatriés, justice commerciale). Sur le plan fiscal, petite mise au point du CEO de Casablanca Finance City: «Il n’était pas question d’être un paradis fiscal, ni une zone offshore». La fiscalité marocaine est intéressante, mais elle n’était pas non plus la moins disante, comparée aux pays du Golfe où l’IR est à 0%. L’impôt sur le revenu est fixé à un forfait de 20% pour tous les salariés des entreprises, expatriés et à statut local pour une période de cinq ans.
    Sur la réglementation de change, les contraintes ont été levées au maximum pour les investisseurs étrangers. Les sociétés CFC peuvent gérer leurs avoirs en devises comme elles le souhaitent. Le contrôle a priori a été supprimé sur le transfert des management-fees, l’assistance technique. Le reporting est fait à la fin de l’année.

    Au plan administratif, les autorités ont concédé un allègement de procédures pour l’obtention du permis de travail et du titre de séjour pour les cadres étrangers employés par les entreprises CFC: 72 heures pour le permis de travail et 15 jours pour une carte de séjour. C’est une évolution radicale: pour les cas «ordinaires» (hors CFC), il faut compter en moyenne 4 mois pour un permis de travail et autant, voire plus, pour une carte de séjour. Ce qui fait dire au management de CFC qu’ «à ce titre, sa structure joue un rôle d’accélérateur de réformes et de choc de simplification administrative».
    Pour le traitement des litiges, autre point faible du doing business, la réponse a été d’aménager une chambre spéciale dédiée au tribunal de Commerce de Casablanca avec des juges formés aux techniques financières, et la création d’un centre international d’arbitrage. Le patron de Casablanca Finance City révèle que «de grands spécialistes mondiaux de l’arbitrage y interviendront» -

    l'économiste
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