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La dette de la Chine constitue-t-elle un risque systémique ?

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  • La dette de la Chine constitue-t-elle un risque systémique ?

    LA question de la dette chinoise agite la communauté financière depuis un certain temps mais avant d’y répondre, il est utile de la replacer dans son contexte. Après l’éclatement de la crise financière de 2008, la Chine a souhaité soutenir son économie en lançant un ambitieux plan de relance visant notamment à stimuler les investissements publics et privés, grâce à des crédits bon marché.
    Ce plan a connu un succès important et a entrainé un véritable boom du crédit qui a fait progresser l’endettement total (État, entreprises, ménages) de la Chine de 145% du PIB en 2008 à près de 200% aujourd’hui.

    Il est difficile d’évaluer à partir de quel niveau d’endettement un pays est en danger et donc si ce niveau de 200% est problématique, mais une chose est sure c’est que l’endettement total par rapport au PIB de la Chine est inférieur à celui observé dans la plupart des pays développés, a l’instar des Etats-Unis, du Royaume-Uni ou du Japon, qui affichent des ratios généralement supérieurs à 300%.

    Ce n’est donc pas tant le niveau de la dette en Chine qui inquiète, mais plutôt sa rapide croissance ces dernières années et ce, surtout au niveau des collectivités locales dont l’endettement a doublé entre 2008 et 2012 pour atteindre 30% du PIB. L’endettement des collectivités locales pose en effet question car celles-ci, n’ayant pas la possibilité d’émettre des obligations pour financer leurs investissements, ont utilisé des réseaux de financement parallèles (shadow banking), à l’instar de fonds d’investissements, qui sont sujets à une réglementation souvent plus flexible que celle appliquée aux banques. Nombre d’observateurs craignent dès lors que cette flexibilité ait amené certains de ces créditeurs, aveuglés par la maximisation de leur rendement, à se montrer peu regardant quant à la solidité des projets financés, ce qui pourrait entrainer une vague de défauts de paiements à l’heure ou l’économie chinoise ralentit.

    Depuis le début de l’année, plusieurs véhicules financiers chinois sont d’ailleurs en difficultés mais le défaut de l’un d’entre eux, au début du mois de mars, n’a cependant pas provoqué la correction que les Cassandre redoutaient. Ceci illustre que, si les marchés surveillent la situation avec inquiétude, ils n’y voient pas encore un risque financier majeur ou systémique et ce pour plusieurs raisons.

    Le système financier chinois est relativement solide puisque malgré le boom du crédit il affiche encore un ratio crédits/dépôts d’environ 70%. Ceci s’explique notamment par le fait que les citoyens chinois pallient à leur faible couverture sociale par un taux d’épargne parmi les plus importants au monde, puisque l’épargne totale des ménages représentait 51% du PIB en 2012.
    Par ailleurs, l’endettement des collectivités locales est davantage un risque budgétaire pour le gouvernement qu’un risque financier pour les banques puisqu’il est difficile d’imaginer que le pouvoir central abandonne les provinces à leur sort. Or, Pékin dispose des moyens nécessaires pour absorber les pertes éventuelles de certains véhicules financiers.

    Contrairement à certains pays émergents qui ont fait les gros titres de la presse l’an dernier, la Chine n’est pas tributaire de l’extérieur pour son financement puisqu’elle présente un excédent de comptes courants de plus de 2% et dispose de réserves de change de plus de 3.000 milliards de dollars.
    Enfin la banque centrale chinoise surveille la situation de près et, jusqu’ici, elle est parvenue à maintenir l’inflation sous contrôle malgré le boom du crédit. Elle tente à présent de freiner la croissance du crédit en intervenant sur les marches monétaires qui ont, par conséquent, été le théâtre de vives tensions, certes de courte durée, ces derniers mois. En conclusion, s’il convient de surveiller la situation de près mais rien n’indique pour l’instant que l’endettement chinois soit le prochain Armageddon financier

    libé

  • #2
    Libé

    Le coq français les pieds dans la M.... et il chante

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