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Les plus démunis bénéficient peu de l’aide sociale de l’Etat en Algérie

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  • Les plus démunis bénéficient peu de l’aide sociale de l’Etat en Algérie

    L’étude portant «affinement de la carte de la pauvreté» a révélé plusieurs caractéristiques propres aux populations les plus défavorisées, objet de ces travaux de recherche. Les chiffres relatifs aux aides sociales de l’Etat montrent toute la difficulté à atteindre ces populations par des mesures d’aide, exception faite de la prime de scolarité distribuée à hauteur de 81,9 %.

    Le chiffre le plus illustratif est celui relatif au bénéfice de l’aide au logement rural. En effet et selon l’étude en question, les «non-pauvres» bénéficient plus que les pauvres de l’aide au logement rural. Ainsi, 10,3 % des ménages pauvres bénéficient de cette formule contre 13,7 % des ménages «non-pauvres».

    Aussi, seuls 17, 2 % de la même couche sociale bénéficie des différentes aides sociales, et quant à l’AFS et l’IAIG, ils ne sont que 12 % à en bénéficier. Et ceci au moment où la cause de la non-scolarisation des enfants pauvres est liée, à hauteur de 90 %, aux difficultés financières et d’éloignement des établissements scolaires, où 47 % de la population pauvre a moins de 16 ans, 82,1 % des chefs de ménages pauvres sont analphabètes et deux chefs de ménage sur cinq activent dans l’agriculture et (67% sont des saisonniers) dont le revenu mensuel, pour 92,2 % d’entre eux, est inférieur à 10 000 DA.

    En outre, l’étude relève également que les conditions d’octroi de ces aides sociales ne sont pas toujours conformes aux réglementations, bien que le volume de ces aides aient connu une hausse entre 2003 et 2005. Concernant le programme d’aide à l’emploi, les conditions appliquées, parfois en porte-à-faux avec les règles fixées, renvoient rarement au critère de démuni.

    Aussi, une baisse du volume des aides à l’emploi a été enregistrée entre 2004 et 2005.

    Un manque d’information

    Cet état de fait est expliqué, par les observateurs, par le manque de communication à ce sujet. Pour M. Mohand Amokrane Chérifi, coordonnateur de l’Alliance mondiale des villes contre la pauvreté, «malgré l’importance des programmes d’aides, on relève un problème de communication, un rôle qui incombe aux médias ainsi qu’aux collectivités locales.

    Pour que ces dernières puissent assumer leurs responsabilités dans la lutte contre la pauvreté, elles doivent être autonomes su le plan administratif et financier, décentraliser non seulement les pouvoirs, mais également les moyens.

    Bien que sur papier elles disposent de responsabilités, dans les faits, elles n’ont pas les moyens de leur politique. Pour que ces dernières puissent assumer leurs responsabilités dans la lutte contre la pauvreté, elles doivent être autonomes sur le plan administratif et financier et décentraliser non seulement les pouvoirs, mais également les moyens».

    L’investissement et la solidarité intercommunale pour lutter contre la pauvreté M. Chérifi, qui a rappelé la stratégie adoptée par les Nations unies pour éradiquer la pauvreté dans le monde à l’horizon 2015, a évoqué le cas de l’Algérie, affirmant, en substance, que «notre pays, plus que de chercher à organiser l’aide sociale, qu’elle assume, du reste, concentre ses efforts en direction de la création d’emplois, d’activités permettant de subvenir dignement à ses besoins».

    Pour le représentant onusien, l’étude de l’ANAT a ciblé surtout les communes rurales extrêmement pauvres, ainsi qu’un échantillon de communes enclavées en butte à l’absence de voies et moyens de communication, aux problèmes d’assainissement, des routes… Ainsi, l’étude «est très intéressante» pour l’ensemble des secteurs, notamment dans la perspective de mettre en place des investissements, en premier lieu, des investissements de désenclavement (écoles, transports)… «L’Etat doit aider les jeunes en créant des emplois et, notamment, en leur donnant les moyens de créer leur propre entreprise ; l’Etat doit investir au niveau de l’ensemble des communes (l’étude a révélé que 1 280 communes sur les 1 541 existantes sont déficitaires), développer les infrastructures, qui sont créatrices de beaucoup de postes d’emplois… C’est l’emploi qui éradique la pauvreté et non l’aide sociale, car cette dernière n’enlève rien aux causes de la misère», a affirmé M. Chérifi.

    Par ailleurs, a-t-il estimé, en marge de la rencontre, «le problème doit être réglé non seulement par le soutien de l’Etat, mais également par ce qu’on appelle une solidarité intercommunale. Cette formule existe dans certains pays, notamment européens, où l’entraide mutuelle est constituée, ce qui est appelé «communauté d’entraide entre les communes».

    Par Le Jeune Indépendant
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