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- jeudi, Mai 08 2014
- Écrit par Malek Yacini( Algerie Express)
C'est donc à Ahmed Ouyahia, ministre clandestin avec Belkhadem(les deux ne font pas partie du gouvernement) qu'échoit la délicate mission de mener « les consultations avec la classe politique pour la révision de la constitution ».
Pourquoi avoir confié pareille mission, donnée comme la priorité du chef de l'Etat, à l'homme politique algérien le plus impopulaire ?
Avec Bouteflika, il ne faut jamais chercher des explications ordinaires aux problèmes du pays. Les décisions renvoient toujours à des considérations obliques et complexes.
La premier objectif du tintamarre médiatique organisé autour d'une opération jouée d'avance – l'administration étant ce qu'elle est, Bouteflika désignera le vice président qui convient à ses calculs et amendera les articles qu'il veut sans le moindre problème – est de parasiter l'initiative de l'opposition de la conférence nationale qui s'inscrit hors de toute influence du pouvoir.
La deuxième raison de ce choix renvoie à la lutte sourde que livre le cercle présidentiel au DRS ou ce qu'il en reste. Avoir Ouyahia à ses côtés, rivé à une tâche domestique sans intérêt, vaut mieux que de le savoir dans la nature dans une conjoncture où sa maison- mère peut être tentée par quelque velléité d'insubordination.
Enfin, il ne faut pas oublier que c'est Ouyahia qui avait préparé les dialogues I et II dans les années 90 sous le règne de Zeroual, quand, sans consensus ni stratégie, le pouvoir devait balader l'opposition en attendant que ses segments occultes tranchent sur la démarche à suivre face à la question du radicalisme islamiste. Or, dans ce genre de manœuvres, un Bensalah sans relief ne peut soutenir les critiques et les polémiques que ne manquera pas de soulever une opération qui est d'abord et avant tout un lifting du régime destinée à parer à l'indisponibilité du premier responsable du pays. On sait qu'Ouyahia n'a pas son pareil en matière de gouaille et d'acrobaties verbales quand il s'agit d'égarer un débat en relayant pour l'imposer une instruction émanant de ses parrains quand bien même serait-elle à l'opposé de ce qu'il a pu déclarer jusqu'alors.
Malek Yacini.