Les discours de Vladimir Poutine qui s'en prennent à la décadence occidentale, à la féminisation de la société, au matérialisme et au complot pour détruire l'âme russe sont caractéristiques du fascisme
L’expansion territoriale de la Russie au sud (Géorgie) et à l’est (Ukraine) est souvent présentée comme une revanche orchestrée par Vladimir Poutine après l'humiliation de l’effondrement de l’URSS et la fin de l’empire soviétique. Après tout, Vladimir Poutine a été un communiste et un agent du KGB. Mais en fait, l’idéologie nationaliste de Poutine est comme l'explique Jan Fleischhauer, chroniqueur de l'hebdomadaire allemand Der Spiegel, plus fasciste que communiste.
Le Président russe ne se veut surtout pas l’héritier d’un système qui s’est effondré ce qu’il considère comme une catastrophe. Il se veut le successeur des tsars qui comme Pierre le Grand ont bâti l’empire russe et c’est exactement ce qu’il tente de faire mais en le justifiant par une rhétorique fascisante de la menace extérieure et des complots construits par l’occident pour affaiblir et démanteler la Russie, son âme et sa pureté.
Pour comprendre Vladimir Poutine, il suffit tout simplement de l’écouter. L’élément central de tous ses discours est la peur de l’encerclement – la menace des puissances qui veulent affaiblir le peuple russe car ils craignent sa force. «Ils cherchent en permanence à nous marginaliser parce que nous sommes indépendants, parce que nous le restons et parce que nous disons ce qu’ils sont et nous ne sommes pas hypocrites» déclarait-il le 18 mars devant la Douma. A la télévision, en avril, il expliquait : «il y a de nombreuses forces dans le monde qui ont peur de notre force, «de notre grandeur» pour reprendre l’expression de l’un de nos souverains. Alors ils veulent nous diviser».
Réduire la logique du Kremlin a de la géopolitique et à la volonté de reprendre des territoires perdus quand l’URSS a disparu est réducteur. Quand Vladimir parle des ennemis de la Russie, c’est à la fois plus basique et plus profond. Ces ennemis cherchent non seulement à étendre leur influence toujours plus vers l’est, mais ils veulent détruire l’âme du peuple russe. Et il s’agit de quelque chose de précis pour Vladimir Poutine. «Il me semble qu’un russe, ou plus largement une personne issue du monde russe, pense d’abord à sa ou son ambition morale, à des valeurs morales élevées», souligne-t-il dans une interview. Et il insiste sur le contraste avec ceux à l’ouest qui sont uniquement préoccupés sur la réussite individuelle et la prospérité.
Le combat de Poutine est présenté, comme le faisait le fascisme, comme une lutte contre la décadence occidentale, contre la superficialité du matérialisme, contre la féminisation et la perte de virilité de la société et contre la dissolution des liens traditionnels. En résumé contre tout ce qui est «non-russe»... contre les corps étrangers qui sapent l’âme russe.
Ces comparaisons entre les discours fascistes et ceux de Poutine sont souvent rejetées car difficiles à accepter et à qualifier. Les experts expliquent qu’il s’agit seulement de propagande et que le Kremlin utilise avec succès le nationalisme pour accroître sa popularité et justifier des aventures extérieures dont le coût économique devient important.
Mais c’est un refus de voir la réalité en face. Il ne s’agit pas seulement d’une tactique de communication. Ce n'est pas pour rien si Poutine est si populaire auprès des partis d'extrême-droite occidentaux. Il met en avant des valeurs qui sont les leurs en les poussant encore bien plus loin. Les lois anti-homosexuels, le culte du corps par Vladimir Poutine, surtout du sien, le dénigrement de l’occident, de la démocratie, le fait que les opposants du Kremlin soient qualifiés systématiquement de dégénérés sont des caractéristiques fascistes.
Et plus encore la glorification de la mort au combat. «La mort est horrible n’est-ce pas?» demandait Vladimir Poutine à la fin de son intervention à la télévision. «Mais non, elle peut être magnifique si elle sert le peuple: la mort pour son ami, pour son peuple, pour sa mère-patrie pour utiliser le mot moderne».
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L’expansion territoriale de la Russie au sud (Géorgie) et à l’est (Ukraine) est souvent présentée comme une revanche orchestrée par Vladimir Poutine après l'humiliation de l’effondrement de l’URSS et la fin de l’empire soviétique. Après tout, Vladimir Poutine a été un communiste et un agent du KGB. Mais en fait, l’idéologie nationaliste de Poutine est comme l'explique Jan Fleischhauer, chroniqueur de l'hebdomadaire allemand Der Spiegel, plus fasciste que communiste.
Le Président russe ne se veut surtout pas l’héritier d’un système qui s’est effondré ce qu’il considère comme une catastrophe. Il se veut le successeur des tsars qui comme Pierre le Grand ont bâti l’empire russe et c’est exactement ce qu’il tente de faire mais en le justifiant par une rhétorique fascisante de la menace extérieure et des complots construits par l’occident pour affaiblir et démanteler la Russie, son âme et sa pureté.
Pour comprendre Vladimir Poutine, il suffit tout simplement de l’écouter. L’élément central de tous ses discours est la peur de l’encerclement – la menace des puissances qui veulent affaiblir le peuple russe car ils craignent sa force. «Ils cherchent en permanence à nous marginaliser parce que nous sommes indépendants, parce que nous le restons et parce que nous disons ce qu’ils sont et nous ne sommes pas hypocrites» déclarait-il le 18 mars devant la Douma. A la télévision, en avril, il expliquait : «il y a de nombreuses forces dans le monde qui ont peur de notre force, «de notre grandeur» pour reprendre l’expression de l’un de nos souverains. Alors ils veulent nous diviser».
Réduire la logique du Kremlin a de la géopolitique et à la volonté de reprendre des territoires perdus quand l’URSS a disparu est réducteur. Quand Vladimir parle des ennemis de la Russie, c’est à la fois plus basique et plus profond. Ces ennemis cherchent non seulement à étendre leur influence toujours plus vers l’est, mais ils veulent détruire l’âme du peuple russe. Et il s’agit de quelque chose de précis pour Vladimir Poutine. «Il me semble qu’un russe, ou plus largement une personne issue du monde russe, pense d’abord à sa ou son ambition morale, à des valeurs morales élevées», souligne-t-il dans une interview. Et il insiste sur le contraste avec ceux à l’ouest qui sont uniquement préoccupés sur la réussite individuelle et la prospérité.
Le combat de Poutine est présenté, comme le faisait le fascisme, comme une lutte contre la décadence occidentale, contre la superficialité du matérialisme, contre la féminisation et la perte de virilité de la société et contre la dissolution des liens traditionnels. En résumé contre tout ce qui est «non-russe»... contre les corps étrangers qui sapent l’âme russe.
Ces comparaisons entre les discours fascistes et ceux de Poutine sont souvent rejetées car difficiles à accepter et à qualifier. Les experts expliquent qu’il s’agit seulement de propagande et que le Kremlin utilise avec succès le nationalisme pour accroître sa popularité et justifier des aventures extérieures dont le coût économique devient important.
Mais c’est un refus de voir la réalité en face. Il ne s’agit pas seulement d’une tactique de communication. Ce n'est pas pour rien si Poutine est si populaire auprès des partis d'extrême-droite occidentaux. Il met en avant des valeurs qui sont les leurs en les poussant encore bien plus loin. Les lois anti-homosexuels, le culte du corps par Vladimir Poutine, surtout du sien, le dénigrement de l’occident, de la démocratie, le fait que les opposants du Kremlin soient qualifiés systématiquement de dégénérés sont des caractéristiques fascistes.
Et plus encore la glorification de la mort au combat. «La mort est horrible n’est-ce pas?» demandait Vladimir Poutine à la fin de son intervention à la télévision. «Mais non, elle peut être magnifique si elle sert le peuple: la mort pour son ami, pour son peuple, pour sa mère-patrie pour utiliser le mot moderne».
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