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Les Maures, ces Arabo-berbères de la Côte d'Azur

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  • Les Maures, ces Arabo-berbères de la Côte d'Azur

    En me promenant par hasard dans la jolie petite ville Varoise de Cogolin, située dans le golfe de Saint-Tropez, j'ai été ravi d'assister à une parade festive avec des hommes en uniformes militaires anciens. J'ai compris qu'il s'agissait très certainement d'une fête traditionnelle probablement avec une référence religieuse puisque j'ai pu lire sur les panneaux de la ville que Cogolin fêtait le Saint Maur. En rentrant chez moi, ma curiosité m'a poussé à en savoir plus sur cette jolie fête et j'apprends en fait que chaque année, au courant de mai et pendant trois jours, Cogolin est animée par une fête traditionnelle d'origine guerrière, avec des parades appelées les bravades de Saint Maur", pendant laquelle on commémore le rassemblement des compagnies armées, qui défendaient le village des incursions sarrasines.
    Une commémoration transformée en fête religieuse et champêtre depuis le 10ème siècle avec l'éloignement du danger des "envahisseurs" sarrasins.

    Les Sarrasins d'Andalousie

    Sarrasins est le nom donné par les occidentaux, aux Arabo-berbères, qui durant le règne des Omeyyades en Andalousie, opéraient des incursions notamment dans la province du Sud de la France, sur la période s'étalant entre 730 et 975, on les appelait aussi les Maures. Ainsi sur le massif des Maures, qui porte toujours ce nom, et qui s’étend de la frontière des Alpes Maritimes du côté de Cannes jusqu'à l'arrière-pays du Golfe de Saint-Tropez, les Maures se seraient installés avec des fortifications durant 80 ans, de 890 à 973..!

    Ramatuelle
    Rahmatu-Allah

    Des historiens avancent l'hypothèse selon laquelle Ramatuelle n'est autre que le nom donné par les Arabes "Rahmatu-Allah" qui signifie "miséricorde divine".
    Ce surnom est dû probablement à la beauté de Ramatuelle, située au sud de St Tropez, sur une colline qui domine la baie magnifique du Golfe avec sa célèbre plage de Pampelonne. Un très joli village qui abrite aujourd'hui de somptueuses demeures de richissimes vacanciers de renom.

    On connaît peu de choses sur cette présence arabo-berbère sur le massif de la Côte d'Azur qui s'étend entre le massif des Maures et la mer, d'Hyères à Fréjus, une présence de presque un siècle. Les textes historiques sont peu bavards sur cette période, où le vide laisse la place aux affabulations les plus variées, où les Maures sont qualifiés "d'audacieux pillards" et de "redoutables guerriers". On raconte qu'une fois leur flotte incendiée, pour couper leur ravitaillement d'Andalousie, visés par une attaque combinée des troupes du Roi Hugues et de la flotte grecque, les Maures se seraient repliés dans les Alpes...
    Les Sarrasins seraient-ils toujours là?

    libé

  • #2
    Bonjour, Il y a un excellent livre qui parle cela

    Traces: mémoires musulmanes en coeur de France
    http://books.google.fr/books?id=sgnN...pyrene&f=false
    Si vous ne trouvez pas une prière qui vous convienne, inventez-la.” Saint Augustin

    Commentaire


    • #3
      Bonjour, Il y a un excellent livre qui parle cela

      Traces: mémoires musulmanes en coeur de France
      http://books.google.fr/books?id=sgnN...pyrene&f=false

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      pour téléchargement:

      http://classiques.uqac.ca/classiques...ne_mahomet.pdf

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      • #4
        Les Maures

        Les Maures ont vécu une longue période dans ces terres européennes, françaises ou espagnoles aujourd'hui ( une bonne partie des régions sud ), parmi les traces qui sont restées après leur long passage résidentiel il y a aussi tous les patronymes Mauro, Moro, Morales, Maury, Moreau etc...voir aussi Cordoue, Grenade avec la minorité descendante qui y vit encore. Enfin la littérature, les arts universels, la musique, la philosophie, les sciences en général que ces gens maîtrisaient ont fertilisé, fécondé ces territoires et les populations qui y ont vécu jusqu'à aujourd'hui.
        Un exemple simple est celui de la poésie chantée Troubadour, Ménestrel, Trouvère qui a plus qu'hérité de cette présence influente.
        Des exemples plus consistants peut-être résident dans le rôle d'un Averroès, la renaissance italienne, le quattrocinto ont foisonné sur des germes, des pousses qui ne sont pas étrangères à cette civilisation.
        Les territoires allant de l'Espagne actuelle jusqu'à l'Italie actuelle étaient très passants et même en religion le vécu d'un François d'Assises a été baigné par cette culture, cet homme dont se réclame l'actuel Pape.
        On dit aussi que le livre considéré le plus génial de tous les temps "La Divine Comédie" de Dante Alighieri y a pris ses sources...
        Enfin c'est de l'histoire.

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        • #5
          « Mahomet et Charlemagne » d'Henri Pirenne

          C'est l'avancée de l'islam qui provoqua, selon Pirenne, la rupture avec l'Antiquité.

          La thèse

          C'est au cours de sa captivité en Allemagne, de 1916 à 1918, que Pirenne définit le rapport étroit qui existe, selon lui, entre les *conquêtes de l'islam et la formation du Moyen Age occidental. En 1922, il publie dans la Revue belge de philologie et d'histoire un court et vif article intitulé « Mahomet et Charlemagne ». Dès lors, colloques, cours, articles et conférences sont autant de supports pour diffuser sa thèse. Et en mai 1935, peu avant sa mort, il achève la première rédaction de son Mahomet et Charlemagne , qui se veut l'aboutissement de ses recherches. Cette synthèse posthume, en forme d'ébauche, est publiée en 1937 par son fils et par l'historien Fernand Vercauteren.

          La « thèse de Pirenne », assez simple, tient en trois temps. Le médiéviste souligne tout d'abord que l'Empire romain, fondé sur une infrastructure de cités et sur le commerce en Méditerranée, a été peu touché par les invasions germaniques du ve siècle. Il remarque également que c'est au bord de la mer que s'est conservée la culture romaine : « L'Orient est le facteur fécondant ; Constantinople, le centre du monde. » Quant au royaume franc, confiné au nord, il semblait privé de toute chance d'avenir.

          Selon Pirenne, l'événement qui provoqua la rupture de la tradition antique fut l'avance rapide et imprévue de l'islam. L'invasion musulmane renversa l'Empire perse 637-644, enleva à l'Empire byzantin, à la fin du VIIe siècle, la Syrie, l'Égypte, le Maghreb oriental, puis, au début du VIIIe siècle, l'Espagne, la Corse, la Sardaigne, une partie de l'Italie. Ce « cataclysme cosmique » eut pour conséquence de séparer définitivement l'Orient de l'Occident en mettant fin à l'unité méditerranéenne. « La Méditerranée occidentale, devenue un lac musulman, cesse d'être la voie des échanges et des idées qu'elle n'avait cessé d'être jusqu'alors. »

          Les échanges ayant pratiquement cessé, l'Occident fut alors forcé de vivre sur lui-même, « en vase clos » . L'axe de la civilisation fut repoussé du sud vers le nord. L'État franc devint alors « l'arbitre de ses destinées » . Un monde nouveau naissait, fondé sur une économie purement terrienne. Une dynastie s'imposait : les Carolingiens, appuyés par l'Église. Le Moyen Age commençait. Et Pirenne de conclure son article de 1922 par cet aphorisme célèbre repris avec moins d'élan dans l'ouvrage : « Sans l'islam, l'Empire franc n'aurait sans doute jamais existé, et Charlemagne sans Mahomet serait inconcevable. »



          Qu'en reste-t-il ?

          Abondamment débattue par les historiens, la thèse de Pirenne est incontestable sur deux points. Entre le VIIe et le IXe siècle, l'économie occidentale a basculé du sud au nord. De plus, l'irruption de l'islam dans le monde méditerranéen réduisit vraiment le monde romain oriental à l'ombre de lui-même, et créa, comme l'écrit Richard Fletcher, « les conditions dans lesquelles une diffusion de la culture chrétienne du nord-ouest pouvait amener l'épanouissement d'une civilisation regroupée sur les rivages des mers du nord » .

          Mais, bien plus que Mahomet, c'est sans doute la peste qui, ravageant dès la fin du VIe siècle les ports et les villes du midi de l'Europe, détermina le basculement du centre de gravité économique de l'Occident. C'est l'hypothèse avancée dans les Annales ESC en 1969 par Jacques Le Goff et Jean-Noël Biraben. En outre, les contacts commerciaux entre chrétiens et musulmans ne cessèrent jamais tout à fait. Enfin, le démarrage économique européen est dû à des causes plus complexes cohésion religieuse ; paix relative ; amélioration climatique ; développement de la petite exploitation paysanne, etc. que « la thèse de Pirenne » ne le laisse penser.

          Par Jacques Berlioz
          Les classiques - 01/04/2005 par Jacques Berlioz dans mensuel n°297 à la page 98
          Si vous ne trouvez pas une prière qui vous convienne, inventez-la.” Saint Augustin

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          • #6
            A ZEK "Pirenne"

            Cette rubrique "Bouillon de culture" bouillonne littéralement et fait bouillonner par les contributions fouillées, obligeant littéralement à tenter de participer, nous éloignant d'un quotidien peu engageant !... mais tout n'est il pas lié ?
            A propos de l'inflexion de ces périodes de l'Histoire humaine ( vers 500 jusque vers 1500 ), inflexion qui a vu l'influence du Nord, puis du Nord Ouest prédominer, et du rôle positif ou négatif de l'Islam, 3ème phase du même spiritualisme qu'est la foi monothéiste, il y a aussi des causes simples, physiques, naturelles, climatiques, celles ci générant des causes démographiques, d'où les concentrations agglomérations, agglutinations de densités urbaines ( avec aussi des effets néfastes ), d'où souffrances, luttes pour en sortir, ce qui explique aussi inventions, découvertes, progrès !...la campagne intensément et densément exploitée a alimenté les bourgs, la suite se déroule comme une logique d'airain !...
            Poussés par les débordements en ruées de nuées humaines venues du nord et du nord est, de débordements en débordements ( ensuite vers les Amériques et bien sûr vers les contrées devenues colonisables du sud ), ces frères cousins en humanités ont fabriqué le monde, pendant que leurs voisins du sud connaissaient des périodes désormais moins denses, moins intenses, moins de grandes Cités, moins d'activités productrices exploitées en campagnes, d'où moins d'activités intellectuelles " pressées" ...
            A un moment le prince Henry, je crois, du Portugal excentré a sacrifié toute sa fortune pour financer moult expéditions ( dont plusieurs perdues corps et biens ) pour trouver le contournement de l'Afrique et prendre ainsi à revers les dominants de l'époque, le monde arabo-musulman qui croyait être installé dans un confort éternel !... la main sur les épices, maîtrise de la marine et ainsi de suite...avec à la clef extermination des populations des îles de l'actuelle Indonésie...
            Plus près de nous, quelques siècles plus tard, en suite logique, l'expansion de la France a vu un peuple de 40 millions d'habitants déborder sur une société de moins de 4 millions d'âmes ! et de déportations, famines, tueries, exterminations, spoliations, maladies, la population de l'Algérie a chuté à moins de 3 millions ( au lieu de progresser ), contribuant malgré cela significativement aux campagnes de Sébastopol, du Mexique, puis aux boucheries de 14-18 puis 39-45...ainsi va l'humanité généreuse...
            Sur ces thèmes très sensibles qui amènent parfois injures, invectives, on ne peut pas ne pas regretter que le même spiritualisme, la même foi en un seul et même Dieu créateur unique, parvenue en 3 étapes chronologiques, de plus en plus ouvertes, riches, modernes, simplifiées, n'a pas empêché des antagonismes aussi haineux, des violences sanguinaires aussi immatures ( y compris à l'intérieur des mêmes "dogmes", chiites, sunnites, kharijites, catholiques, protestants ( rivières de sang à Paris à la St Barthélémy !...)), avec beaucoup d'aspects à rebours d'une simplicité souhaitée ( ce retour bizarre entêté à l'idolâtrie statuaire trinitaire ?...).
            Ouf ! pardonnez moi svp c'est l'intérêt de tenter de comprendre la logique des cheminements d'une même famille humaine, avec beaucoup d'ERRANCES, d'errements dramatiques, destructeurs... en construisant !...
            Alors que l'étude sérieuse, soutenue de l'Histoire, permet de comprendre ses phases de mouvements houleux violents vivants, vivaces, comme nécessaires, mais montre aussi la nécessité aujourd'hui de mûrir ! ?... d'investir dans l'intelligence connaissante... merci d'y contribuer et de me permettre de prétendre y participer.
            Cette rubrique "Bouillon de culture" est un lieu à préserver, un endroit où on peut apprendre, préciser, échanger, partager, constater des désaccords, des points de vue antinomiques souvent, mais toujours en vue d'avancer vers plus de clarté !...quelle prétention ! hein ? mais que faire.
            Pour revenir aux causes, parmi les CAUSES il y en a qui culpabilisent les portions d'humanité concernées ( ou leurs dirigeants du moment ou les 2 ), il y a aussi des causes qui sont NEUTRES, déterminées... ça n'empêche pas les humains de se déployer dans les actions et le mouvement pour DOMINER...quant à l'HISTOIRE, elle est à l'image de la Création, de l'Univers des galaxies et de l'intergalactique, avec une plus grande part d'inconnu, d'invisible ( la matière sombre ou noire majoritaire dit-on...) malgré les efforts de l'Homme, on y chemine avec des minuscules lampes torches dans l'éphémère, le transitoire, le provisoire, le relatif... l'histoire est une science, une matière de connaissances particulières où l'émotif, le subjectif, le passionnel, l'engagé ne peut être complètement absent, c'est pour ça que l'effort commun multiple, confronté est nécessaire ( bien sûr à la base appuyé sur des travaux incontestables...au départ...), c'est là peut-être l'intérêt de la chose...
            Allez n'abusons pas ! encore merci pour cette opportunité !
            Dernière modification par mazmakbac, 14 mai 2014, 13h13. Motif: précisions

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