Pour la première fois dans l’histoire de l’Algérie indépendante, un hommage sera rendu au philosophe et écrivain Mohand Cherif Sahli, une icône du mouvement national, natif de la tribu des Ath Waghlis (Sidi Aïch) en 1906. L’honneur et le mérite revient à la dynamique association savante Gehimab que préside le Pr Djamil Aïssani de l’université de Béjaïa, qui a pris la louable initiative qui consiste à organiser, les 15 et 16 mai prochains, à Sidi Aïch, un colloque dédié à la mémoire de cet intellectuel et ancien militant de la cause nationale, décédé le 4 juillet 1989 à Alger. Au menu du programme élaboré par les organisateurs, figure une panoplie de conférences qui seront animées par des personnalités politiques, des écrivains, des anciens hauts cadres de la Nation, notamment des compagnons de lutte du défunt, invités pour la circonstance. À l’affiche, on annonce la participation de Réda Malek, ancien chef du gouvernement, Ali Haroun, ancien membre du Haut Comité d’Etat, Le Pr Zahir Iheddaden, ancien directeur de l’Institut du journalisme d’Alger, le Dr Cheikh Bouamrane, Président du Haut Conseil islamique, Fouad Bouattoura, directeur général du protocole auprès du ministère des Aff aires étrangères, Abdelmadjid Chikhi, directeur général des archives nationales, Si El Hachemi Assad, secrétaire général du Haut Commissariat à l’amazighité (HCA), Mohamed Boutaleb, président de la Fondation Emir Abdelkader, Lahcène Moussaoui, ancien ministre… Si certains invités vont apporter des témoignages sur la vie et le parcours de l’enfant prodige de Sidi Aïch, il n’en demeure pas moins que d’autres chercheurs universitaires devraient décortiquer ses ouvrages, notamment Le message de Youghourta et Décoloniser l’histoire. Selon le Pr Aïssani, l’oeuvre de Mohand Cherif Sahli clarifi e la réalité et la pérennité d’une patrie algérienne avec ses légions de héros et de martyrs. À cet eff et, il réalise une analyse critique des thèses de certains historiens occidentaux. Cette analyse dépasse d’ailleurs le cadre de l’Algérie pour englober « toute l’Afrique colonisée, martyrisée ». « Bien que philosophe de formation, il devint historien par patriotisme, en privilégiant les époques charnières (antiquité, médiévale, XIXe siècle) et les hommes représentatifs de l’indépendance de son pays (Youghourta, Ibn Tumert, l’Emir Abdelkader et, en projet, les acteurs de l’insurrection de 1871) », a-t-il souligné. À noter que les organisateurs ont prévu également, pour le vendredi 16 mai, un circuit historique, à travers lequel il sera procédé à la présentation des dix dossiers d’inscription de projets très ambitieux, tels qu’un Centre d’interprétation muséal et classement sur l’inventaire de sites répartis sur une dizaine de communes relevant de cinq daïras de la Vallée de la Soummam. Enfin, il y a lieu de rappeler que feu Sahli, philosophe de formation, a eu un parcours des plus valeureux. Après un passage dans l’enseignement à Paris, où il avait obtenu une licence de philosophie, il s’engage dans la lutte pour la cause nationale. Journaliste de talent, il crée de nombreux journaux, tels que El Hayat, Résistance algérienne, El Ifriqia, El Oumma… En 1947, l’ami de Mostefa Lacheraf, un autre écrivain et homme politique algérien, publie ses deux ouvrages Le message de Youghourta et L’Emir Abdelkader Chevalier de la foi. En 1955, il devient membre de la commission presse de la fédération FLN de France, avant d’être nommé, en 1957, représentant permanent du FLN, puis ambassadeur du GPRA dans les pays scandinaves. Au lendemain de l’indépendance, il occupera plusieurs fonctions, notamment directeur des archives nationales, ambassadeur en Chine, Corée du Nord, Vietnam, puis en Tchécoslovaquie.
reporters.dz
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