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Le Yémen lance une guerre totale contre al-Qaida

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  • Le Yémen lance une guerre totale contre al-Qaida

    Aidées par Washington, les forces armées ont délogé les terroristes de leurs fiefs, mais ces derniers ont riposté à Sanaa.

    Épaulées par leurs alliés américains, les unités antiterroristes yéménites sont engagées depuis fin avril dans une vaste offensive - au sol et dans les airs grâce aux drones de l'US Air Force - contre la branche locale d'al-Qaida (Aqpa), la plus dangereuse des succursales de la mouvance terroriste globale.
    En quinze jours, l'armée a réussi à déloger le réseau de ses repaires dans les provinces de Chabwa et d'Abyan, tuant des dizaines de combattants d'al-Qaida. Un indéniable succès: «C'est à Azzan dans la province de Chabwa que les terroristes fabriquaient leurs voitures piégées, stockaient certaines de leurs armes et concevaient leurs explosifs», souligne un habitant de Sanaa, joint au téléphone. Depuis, d'autres djihadistes se sont réfugiés dans les montagnes d'al-Kour, entre Abyan et la province d'al-Bayda.


    Si le ministre de la Défense a d'ores et déjà promis d'aider «les territoires libérés», alors qu'une équipe du ministère de la Santé arrivait sur place pour s'enquérir des besoins des populations, il faudra plus que des promesses pour mettre fin au pouvoir d'attraction d'al-Qaida auprès de ces régions laissées pour compte. Pour venir à bout des djihadistes, l'armée a besoin des tribus locales. Or celles-ci restent souvent méfiantes à l'égard du pouvoir central. D'autres, liées à l'ancien président Ali Abdallah Saleh renversé en 2011, aideraient carrément Aqpa.

    Des étrangers plus que jamais pris pour cibles

    Même sous pression, les djihadistes disposent encore d'une inquiétante capacité d'action, grâce à des cellules dormantes, à Sanaa notamment, qui ont immédiatement répondu à la guerre qui leur est déclarée à l'est et au sud du pays. Vendredi soir, une attaque sans précédent a visé le palais présidentiel. Cinq militaires ont trouvé la mort dans l'assaut contre un point de contrôle à 700 mètres du bâtiment, suivi par vingt minutes de tirs entre la garde présidentielle et les assaillants. Et quarante-huit heures après, les terroristes rééditaient leur opération, en attaquant un autre point de contrôle près du palais présidentiel. Tandis que le même jour, un attentat suicide tuait dix policiers dans la ville côtière d'al-Mukalla au sud.

    Les étrangers sont plus que jamais la cible des terroristes, qui cherchent une caisse de résonance à leurs opérations. Un Français en charge de la sécurité de l'Union européenne a été tué lundi, lorsque son convoi a été attaqué dans Sanaa. Dix jours avant, deux agents de la CIA, en train de se faire couper les cheveux, avaient miraculeusement échappé à un rapt, en réussissant à abattre deux individus qui voulaient les kidnapper. Les deux espions ont depuis quitté le Yémen, où des drones américains livrent de précieux renseignements sur la localisation des djihadistes, tandis que d'autres abattent des terroristes, comme lundi lorsque deux occupants d'une voiture ont été liquidés dans la province de Marib.

    Ces dernières semaines, de nombreux cadres yéménites d'Aqpa ont été tués, mais également des étrangers: un Algérien, un Pakistanais, un Saoudien, après un Tchétchène et un Ouzbek. Soucieux de sensibiliser la communauté internationale, le président de la république,

    Abd Rabbo Mansour Hadi, a affirmé que «70 % des membres d'Aqpa étaient des étrangers», faisant état de la présence dans les morgues de cadavres originaires du «Brésil, des Pays-Bas, d'Australie, de France et d'Allemagne». «Il a probablement exagéré, remarque un diplomate, mais le président est conscient qu'une campagne militaire seule ne suffira pas à éradiquer le terrorisme. Il y a un ancrage profond du djihadisme au Yémen. Mais cette fois, poursuit le diplomate, les autorités ont mis le paquet en engageant des unités d'élite, comme l'ancienne garde républicaine et une partie de la garde présidentielle.»

    le figaro
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