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Sites et monuments antiques en Libye sont désormais la cible des extrémistes.
Lors de l'attaque la plus récente, des vandales ont détruit les piliers en marbre d'une ancienne église à Shahat. Ainsi que la ville de Cyrène toute proche (qui a donné son nom à l'actuelle région de Cyrénaïque), la ville abrite de nombreux monuments grecs et romains.
Les militants qui s'efforcent de préserver le patrimoine libyen ont partagé la nouvelle de cette destruction sur les réseaux sociaux et accusent les autorités locales de ne rien faire pour empêcher ces prédations
De nombreux habitants de Cyrénaïque ont manifesté leur colère après une nouvelle attaque contre leur patrimoine culturel.
"Pourquoi détruire ces sites alors qu'ils attirent des touristes dans notre région ?", s'interroge Nozha Saad, libraire à Benghazi.
"L'Islam et la loi contiennent des dispositions sur la nécessaire protection des lieux sacrés", ajoute-t-elle.
Un avis que partage Ahmed al-Barghati, employé au conseil local de Benghazi, qui estime que l'attaque du 26 avril contre cette église est un parfait exemple "de l'arriérisme, de l'ignorance et de la destruction d'une importante source de tourisme".
De nombreuses antiquités libyennes ont été dégradées par des graffitis "qui les qualifient d'idoles", souligne Massoud al-Mansouri, un mécanicien de 28 ans.
"Au début de la révolution, les groupes extrémistes avaient accusé les habitants de la région de protéger les lieux de culte des Chrétiens, et inscrit des slogans demandant à chacun de démolir ces endroits", explique-t-il à Magharebia.
"Mais cet avertissement n'a pas été pris au sérieux, et voilà où nous en sommes aujourd'hui : ils mettent leurs menaces à exécution", ajoute-t-il.
Pour Mona Khalifa, enseignante à Benghazi, "la destruction de ces monuments antiques constitue bel et bien un crime culturel".
"Ces sites antiques font partie de l'histoire de la Libye, et ceux qui se sont livrés à tels actes ont très certainement une vision des choses très limitée. Ils pensent que ces monuments anciens entachent le patrimoine des Musulmans, mais l'Islam en Libye est fort, et ces antiquités ne constituent en rien une menace", explique-t-elle.
Les églises anciennes, comme celle de Shahat, "sont seulement des témoins des différentes époques qu'a connues la Libye, et nous les considérons d'un point de vue culturel et historique, rien de plus", ajoute-t-elle.
Pour Mansour al-Goail, journaliste à Susa, "ces monuments représentent un patrimoine archéologique qui doit être préservé, parce qu'ils nous parlent d'une période de notre histoire".
"Détruire l'histoire efface les caractéristiques qui font d'un pays ce qu'il est", ajoute-t-il. "Les mains qui ont démoli cette église auraient dû tourner cette énergie destructrice en effort constructif, pour que notre société s'améliore", ajoute cet habitant de Susa.
Mahmoud Bin Zayed, employé à Sabha, s'inquiète de ce que la destruction du passé libyen signifie pour l'avenir du pays.
"Il est vraiment regrettable que les auteurs de ces destructions aillent aussi loin, et si nous continuons comme ça, tout sera rasé", estime-t-il.
Fathi Ali, photographe à Al-Bayda, souligne pour sa part que les villes libyennes sont devenues "des bases pour les groupes armés affichant certaines orientations islamistes".
"Les gens se posent des questions sur l'identité de ces groupes et l'origine de leur financement", ajoute-t-il. "Et dans le même temps, nous avons un gouvernement peu efficace et un Congrès général national (CGN) qui a été à plusieurs reprises l'objet d'attaques et de chantages.
Vient s'y ajouter l'absence totale d'institutions sécuritaires de l'Etat", ajoute-t-il.
"Toutes ces attaques contre les institutions, les antiquités et les ports, ainsi que les enlèvements, montrent que nous sommes en passe de devenir un Etat similaire à la Somalie et à l'Irak", poursuit-il
Magharebia
Lors de l'attaque la plus récente, des vandales ont détruit les piliers en marbre d'une ancienne église à Shahat. Ainsi que la ville de Cyrène toute proche (qui a donné son nom à l'actuelle région de Cyrénaïque), la ville abrite de nombreux monuments grecs et romains.
Les militants qui s'efforcent de préserver le patrimoine libyen ont partagé la nouvelle de cette destruction sur les réseaux sociaux et accusent les autorités locales de ne rien faire pour empêcher ces prédations
De nombreux habitants de Cyrénaïque ont manifesté leur colère après une nouvelle attaque contre leur patrimoine culturel.
"Pourquoi détruire ces sites alors qu'ils attirent des touristes dans notre région ?", s'interroge Nozha Saad, libraire à Benghazi.
"L'Islam et la loi contiennent des dispositions sur la nécessaire protection des lieux sacrés", ajoute-t-elle.
Un avis que partage Ahmed al-Barghati, employé au conseil local de Benghazi, qui estime que l'attaque du 26 avril contre cette église est un parfait exemple "de l'arriérisme, de l'ignorance et de la destruction d'une importante source de tourisme".
De nombreuses antiquités libyennes ont été dégradées par des graffitis "qui les qualifient d'idoles", souligne Massoud al-Mansouri, un mécanicien de 28 ans.
"Au début de la révolution, les groupes extrémistes avaient accusé les habitants de la région de protéger les lieux de culte des Chrétiens, et inscrit des slogans demandant à chacun de démolir ces endroits", explique-t-il à Magharebia.
"Mais cet avertissement n'a pas été pris au sérieux, et voilà où nous en sommes aujourd'hui : ils mettent leurs menaces à exécution", ajoute-t-il.
Pour Mona Khalifa, enseignante à Benghazi, "la destruction de ces monuments antiques constitue bel et bien un crime culturel".
"Ces sites antiques font partie de l'histoire de la Libye, et ceux qui se sont livrés à tels actes ont très certainement une vision des choses très limitée. Ils pensent que ces monuments anciens entachent le patrimoine des Musulmans, mais l'Islam en Libye est fort, et ces antiquités ne constituent en rien une menace", explique-t-elle.
Les églises anciennes, comme celle de Shahat, "sont seulement des témoins des différentes époques qu'a connues la Libye, et nous les considérons d'un point de vue culturel et historique, rien de plus", ajoute-t-elle.
Pour Mansour al-Goail, journaliste à Susa, "ces monuments représentent un patrimoine archéologique qui doit être préservé, parce qu'ils nous parlent d'une période de notre histoire".
"Détruire l'histoire efface les caractéristiques qui font d'un pays ce qu'il est", ajoute-t-il. "Les mains qui ont démoli cette église auraient dû tourner cette énergie destructrice en effort constructif, pour que notre société s'améliore", ajoute cet habitant de Susa.
Mahmoud Bin Zayed, employé à Sabha, s'inquiète de ce que la destruction du passé libyen signifie pour l'avenir du pays.
"Il est vraiment regrettable que les auteurs de ces destructions aillent aussi loin, et si nous continuons comme ça, tout sera rasé", estime-t-il.
Fathi Ali, photographe à Al-Bayda, souligne pour sa part que les villes libyennes sont devenues "des bases pour les groupes armés affichant certaines orientations islamistes".
"Les gens se posent des questions sur l'identité de ces groupes et l'origine de leur financement", ajoute-t-il. "Et dans le même temps, nous avons un gouvernement peu efficace et un Congrès général national (CGN) qui a été à plusieurs reprises l'objet d'attaques et de chantages.
Vient s'y ajouter l'absence totale d'institutions sécuritaires de l'Etat", ajoute-t-il.
"Toutes ces attaques contre les institutions, les antiquités et les ports, ainsi que les enlèvements, montrent que nous sommes en passe de devenir un Etat similaire à la Somalie et à l'Irak", poursuit-il
Magharebia
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