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Crise russo-ukrainienne : un risque pour les activités spatiales d'Airbus

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  • Crise russo-ukrainienne : un risque pour les activités spatiales d'Airbus

    La crise russo-ukrainienne fait peser "un risque" sur les activités d'Airbus Space Systems, a révélé ce mercredi le directeur général de Space Systems, François Auque, lors d'une conférence de presse sur la présentation des activités de la nouvelle division. "C'est, a-t-il précisé, un impact potentiellement significatif si cela devait durer".

    Pour faire pression sur Moscou, "les Américains ont décidé de ne plus donner de licences d'exportation sur des composants militaires et assimilés, dont le spatial, a expliqué le président d'Airbus Defence and Space France. Ainsi tout produit, qui contient des composants américains, ne peut plus être exporté vers la Russie. Les Etats-Unis ne donnent plus également de licences d'exportation nécessaires au lancement d'un satellite ayant des composants américains par un lanceur russe". Dans ce dernier cas, les licences d'exportation sont accordés peu de temps avant le lancement.

    En 2014, trois satellites fabriqués par Airbus Space Systems sont sous la menace d'un veto américain, deux destinés à l'opérateur russe RSCC (Express AM7 et AMU1), qui doivent être lancés par le lanceur Proton, et un autre également lancé par Proton. "Ils n'ont pas de licence", a précisé François Auque. En outre, il n'y a pas d'application rétroactive sur les licences d'exportation déjà accordées.

    Soyuz épargné

    En revanche, a assuré François Auque, ce veto ne concerne pas les vols de Soyuz à Kourou. Deux satellites Galileo seront lancés par Soyuz durant la deuxième quinzaine d'août 2014. Depuis 2011, sept lancements avec Soyuz ont été réussis depuis le Centre spatial guyanais (CSG), le dernier remontant à début avril. L'acquisition de sept Soyuz supplémentaires par Arianespace auprès de Roscosmos sécurise les lancements prévus depuis le CSG jusqu'en 2019.

    "Dans le contexte actuel, la volonté des deux parties est que cette coopération se passe au mieux, avait expliqué le PDG d'Arianespace, Stéphane Israël dans une interview accordée à La Tribune. Il faut aussi rappeler que l'organisation des opérations sur les satellites respecte de façon stricte l'ensemble des exigences de sécurité et de confidentialité posées par les normes OTAN. Les lancements de Soyuz au CSG sont des lancements réalisés depuis le territoire européen, le plus souvent pour les besoins institutionnels de l'Europe, comme on l'a vu le 3 avril avec Sentinel et comme on le verra prochainement avec Galileo".

    Le marché des satellites pourrait se rétrécir

    Globalement, la décision américaine de ne plus accorder de licences d'exportation pour des satellites à des clients russes "nous impacte dans notre capacité d'exportation vers la Russie", a estimé François Auque, qui le regrette car la dynamique commerciale était positive avec la Russie. Cet impact ne se traduira pas par des pénalités financières mais par la perte du marché russe sur lequel Airbus avait fait une percée.

    En outre, il estime que les opérateurs du monde entier, qui faisaient confiance à Proton, pourraient limiter leurs investissements (satellites) en raison de la rareté des créneaux de lancement. Ce qui impacterait son activité de construction de satellites d'Airbus Space Systems et de ses concurrents. A l'inverse d'Arianespace et de ses rivaux, dont SpaceX, qui voient un concurrent écarté en grande partie de la compétition.

    Airbus Group avait déjà reconnu en avril qu'il craignait pour son approvisionnement en titane russe en cas d'aggravation de la crise ukrainienne. La Russie fournit la moitié des besoins de la filière aéronautique française en titane, métal utilisé dans la fabrication d'avions et de réacteurs.

    Michel Cabirol
    La Tribune
    Si vous ne trouvez pas une prière qui vous convienne, inventez-la.” Saint Augustin
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