Ces disciples ont profité du 200e anniversaire du décès du fondateur de cette importante confrérie soufie pour passer leur message.
Fès, la capitale spirituelle du Maroc, abrite le mausolée de Cheikh Sidi Ahmed Tijani, fondateur au XVIIIe siècle de la confrérie Tijania. Celle-ci revendique quelque 300 millions d'adeptes à travers le monde, en particulier en Afrique de l'Ouest. Depuis mercredi, sous un soleil de plomb, Fès accueille pour la troisième fois, après 2007 et 2009, le Forum de la Tariqa Tijania, auquel participent des centaines de disciples, dont des maîtres soufis, des savants et des chercheurs. L'événement est tellement important que, selon le quotidien marocain L'Économiste, il est probablement "le plus grand pèlerinage qu'ait jamais connu Fès".
Concrètement, cette rencontre est marquée par la récitation de versets du Coran, mais aussi par l'organisation de conférences et d'ateliers en vue de l'élaboration d'un programme pédagogique, éducationnel et social. "Nous attendons de ce conclave que les participants élaborent une vision claire pour un programme d'action", a déclaré en ouverture Ahmed Tijani Cherif, actuel cheikh de la confrérie. Dans un message adressé aux disciples de Sidi Ahmed Tijani, le roi du Maroc, Mohammed VI, en sa qualité de "commandeur des croyants", a loué le "rôle du soufisme dans la dissémination de la sécurité spirituelle et la diffusion des valeurs d'amour et de concorde". Et d'ajouter : "Il s'agit de barrer la route aux chantres du radicalisme, du terrorisme, de la dissension, du démembrement et des doctrines mystificatrices."
De quoi mieux comprendre le rôle essentiel que le Maroc joue et entend jouer dans la lutte contre les extrémistes qui veulent mettre le Sahel à feu et à sang sous le couvert d'une idéologie qui n'a d'islamique que le nom. La preuve : le programme de formation de plus de huit cents imams que le royaume chérifien a inscrit dans ses tablettes avec une forte implication du roi Mohammed VI.
La Tijania est un rempart contre l'extrémisme et l'obscurantisme religieux qui tente de s'emparer des esprits africains
Il faut en effet savoir que la Tijania est notamment l'une des confréries les plus influentes, par exemple, dans un pays comme le Sénégal. Ce pays compte plusieurs villes saintes qui s'inscrivent dans la logique de la Tariqa Tijania. La plus connue et la plus emblématique est Tivaouane, située à une centaine de kilomètres de Dakar. C'est là que s'est établi en 1902 El Hadji Malick Sy, considéré comme l'un des principaux propagateurs en Afrique subsaharienne de l'islam et de la Tariqa Tijania au coeur de la confrérie soufie fondée par Ahmed Tijani. El Hadji Malick Sy a oeuvré à Tivaouane pour la célébration du Maouloud, c'est-à-dire la naissance du prophète Mohamed (PSL). Cela se passe dans une manifestation appelée Gaamou. Il s'agit là d'un chapelet d'informations à même d'éclairer les propos d'Ibn Anass Guèye, un Sénégalais présent à Fès. "La confrérie, dit-il, doit permettre à l'Afrique d'assumer sa place dans le monde actuel, en assurant la liberté, la paix du coeur et l'émancipation de l'homme, qui est au centre de tout." Répondant en écho, un imam ivoirien, Sankara Bachir, dit : "La zaouïa [confrérie] peut jouer un rôle très important pour consolider la paix. C'est ce que Cheikh Ahmed Tijani recommandait à ses disciples dans leurs comportements."
Du coup, le média chérifien L'Économiste n'hésite pas à indiquer que "pour le Maroc, cette manifestation constitue une opportunité de promouvoir le tourisme religieux" tout en notant qu'il s'agit aussi d'un possible levier d'influence pour Rabat. Beaucoup de leaders religieux de la confrérie pouvant être "des relais sur certains dossiers" politiques.
Version mystique de l'islam apparue au VIIIe siècle et fortement imprégnée de rites et d'incantations, le soufisme a connu un renouveau dans le royaume comme moyen de promotion d'"un islam modéré", en particulier depuis les attentats perpétrés à Casablanca le 16 mai 2003 par douze kamikazes. Ils avaient fait trente-trois morts. Trente-trois morts de trop
le point fr
Fès, la capitale spirituelle du Maroc, abrite le mausolée de Cheikh Sidi Ahmed Tijani, fondateur au XVIIIe siècle de la confrérie Tijania. Celle-ci revendique quelque 300 millions d'adeptes à travers le monde, en particulier en Afrique de l'Ouest. Depuis mercredi, sous un soleil de plomb, Fès accueille pour la troisième fois, après 2007 et 2009, le Forum de la Tariqa Tijania, auquel participent des centaines de disciples, dont des maîtres soufis, des savants et des chercheurs. L'événement est tellement important que, selon le quotidien marocain L'Économiste, il est probablement "le plus grand pèlerinage qu'ait jamais connu Fès".
Concrètement, cette rencontre est marquée par la récitation de versets du Coran, mais aussi par l'organisation de conférences et d'ateliers en vue de l'élaboration d'un programme pédagogique, éducationnel et social. "Nous attendons de ce conclave que les participants élaborent une vision claire pour un programme d'action", a déclaré en ouverture Ahmed Tijani Cherif, actuel cheikh de la confrérie. Dans un message adressé aux disciples de Sidi Ahmed Tijani, le roi du Maroc, Mohammed VI, en sa qualité de "commandeur des croyants", a loué le "rôle du soufisme dans la dissémination de la sécurité spirituelle et la diffusion des valeurs d'amour et de concorde". Et d'ajouter : "Il s'agit de barrer la route aux chantres du radicalisme, du terrorisme, de la dissension, du démembrement et des doctrines mystificatrices."
De quoi mieux comprendre le rôle essentiel que le Maroc joue et entend jouer dans la lutte contre les extrémistes qui veulent mettre le Sahel à feu et à sang sous le couvert d'une idéologie qui n'a d'islamique que le nom. La preuve : le programme de formation de plus de huit cents imams que le royaume chérifien a inscrit dans ses tablettes avec une forte implication du roi Mohammed VI.
La Tijania est un rempart contre l'extrémisme et l'obscurantisme religieux qui tente de s'emparer des esprits africains
Il faut en effet savoir que la Tijania est notamment l'une des confréries les plus influentes, par exemple, dans un pays comme le Sénégal. Ce pays compte plusieurs villes saintes qui s'inscrivent dans la logique de la Tariqa Tijania. La plus connue et la plus emblématique est Tivaouane, située à une centaine de kilomètres de Dakar. C'est là que s'est établi en 1902 El Hadji Malick Sy, considéré comme l'un des principaux propagateurs en Afrique subsaharienne de l'islam et de la Tariqa Tijania au coeur de la confrérie soufie fondée par Ahmed Tijani. El Hadji Malick Sy a oeuvré à Tivaouane pour la célébration du Maouloud, c'est-à-dire la naissance du prophète Mohamed (PSL). Cela se passe dans une manifestation appelée Gaamou. Il s'agit là d'un chapelet d'informations à même d'éclairer les propos d'Ibn Anass Guèye, un Sénégalais présent à Fès. "La confrérie, dit-il, doit permettre à l'Afrique d'assumer sa place dans le monde actuel, en assurant la liberté, la paix du coeur et l'émancipation de l'homme, qui est au centre de tout." Répondant en écho, un imam ivoirien, Sankara Bachir, dit : "La zaouïa [confrérie] peut jouer un rôle très important pour consolider la paix. C'est ce que Cheikh Ahmed Tijani recommandait à ses disciples dans leurs comportements."
Du coup, le média chérifien L'Économiste n'hésite pas à indiquer que "pour le Maroc, cette manifestation constitue une opportunité de promouvoir le tourisme religieux" tout en notant qu'il s'agit aussi d'un possible levier d'influence pour Rabat. Beaucoup de leaders religieux de la confrérie pouvant être "des relais sur certains dossiers" politiques.
Version mystique de l'islam apparue au VIIIe siècle et fortement imprégnée de rites et d'incantations, le soufisme a connu un renouveau dans le royaume comme moyen de promotion d'"un islam modéré", en particulier depuis les attentats perpétrés à Casablanca le 16 mai 2003 par douze kamikazes. Ils avaient fait trente-trois morts. Trente-trois morts de trop
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