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Le sens de nos destinées
Les leçons sévères que l’histoire nous administre quand nous l’interrogeons sur le sens de nos destinées passées n’ont pas encore réussi à nous dessiller les yeux ,vérifiées sans cesse par l’événement, elles constituent comme un stigmate brulant de plusieurs siècles de stagnation. Et comme si la tragédie ainsi hérité était légère à nos épaules, souvent nous nous surprenons à errer de la même manière jadis que nos ancêtres. Les vieilles erreurs qui avaient bercé leur long sommeil sont celles-là mêmes qui nous tiennent encore sous leur charme suranné. Nous chérissons trop nos lubies ancestrales pour pouvoir assumer notre temps.
L’histoire enseigne que la civilisation est une création infatigable de l’homme, qu’elle est inséparable du libre exercice de ses facultés intellectuelles et qu’elle cesse de s’épanouir et s’arrête aussitôt dans son développement dès que les conditions sociaux- politiques s’y montrent défavorables.
On ne cesse de citer en exemple les services que la religion à rendu à la pensée. Mais, il n’est que justice de ne pas occulter les abus commis en son nom. Cette réalité a eu la vie dure et nous n’en voulons pour preuve que ce qui prévaut encore à l’heure actuelle dans les pays musulmans et singulièrement arabe. Il suffit de jeter un regard autour de soi pour constater que la liberté de pensée, les droits de la raison, restent des idéaux incertains et, peut-être plus inaccessible qu’il y a des siècles dans ces pays .
Le progrès technique poursuit son avancée, On se modernisent, Mais le vieux instinct médiéval d’hostilité au rationnel et à son labeur émancipateur est toujours tapis au fond des consciences.
Seul l’assimilation sans arrière-pensée de la scientificité moderne permettra aux pays musulmans de se repenser d’une manière authentique est féconde. Et d’accéder à ce surplus de conscience qu’exige une réelle maitrise sur eux-mêmes.
Marier religion et modernité, en établissant entre eux, non pas un réseau de tolérances passives, mais d’affinités réciproques d’où surgiraient des idées nouvelles, un mode de pensée nouveau tel ne semble pas avoir été, malheureusement l’objet fort de nos réformistes .Cet objectif, s’ils le proclament parfois avec force ne dépasse pas le stade d’un vœu pieux et d’un noble alibi pour les belles âmes. Si bien que, de remise en cause, de la tradition en rechute brutale dans ses rets, le réformisme semble condamné à l’ambiguïté, étouffé sous le poids d’un discours ou l’apologétique reprend vite ses droits.
Arezki HAMOUDI