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Ouverture économique : Entre opportunités et revers, quel bilan tirer pour le Maroc ?

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  • Ouverture économique : Entre opportunités et revers, quel bilan tirer pour le Maroc ?

    L’ouverture économique des pays est préconisée par les instances financières internationales (FMI, BM) en raison de ses multiples vertus révélées. Le Maroc a fait le pari d’ouvrir son économie au reste du monde.
    Il en récolte certes les bienfaits, mais ce choix l’astreint à être plus compétitif sur les marchés internationaux pour ne pas en subir les revers.

    S’il y a un point sur lequel bon nombre de spécialistes et d’observateurs sont d’accord, il s’agit bien des efforts déployés par le Maroc pour ouvrir son économie au commerce mondial. Ce qui n’empêche pas certains de se poser la question de savoir si le pays ne s’est pas trop ouvert… et très vite. Le mérite du récent forum public-privé, organisé à Rabat par le ministère de l’Economie et des Finances (MEF) en partenariat avec la Banque mondiale, était de se prêter à l’exercice d’apporter des éléments de réponse à cette interrogation cruciale dont les implications macroéconomiques sont réelles. Comme tout le monde le sait, le Maroc a scellé une multitude d’accords de libre-échange, ce qui est une preuve certaine de son choix résolument tourné vers l’ouverture. Pour autant, la part du Maroc dans le commerce international reste toujours faible à en croire Jean-Pierre Chauffour de la Banque mondiale.

    Elle ne représente que 0,15%. Celui-ci estime que le Royaume contrairement aux pays d’Asie du Sud-Est n’a pas su tirer profit des pertes de parts de marché des Etats de l’OCDE lors de ces dernières années (-20%). Les raisons à cela restent largement connues et découlent du manque de compétitivité de l’offre exportable marocaine, concentrée sur un nombre de produits réduit, souvent à faible valeur ajoutée. A cela faudrait-il ajouter que le pays perd des parts de marché traditionnelles notamment dans son bastion européen. Au-delà de ce constat avéré, les experts de la Banque mondiale ont été formels sur le fait que l’ouverture économique s’est révélée bénéfique pour le Maroc. Elle a permis aux entreprises nationales de trouver des débouchés à l’export, de bénéficier du transfert de technologie pour stimuler l’innovation, tout en présentant aux consommateurs marocains un large choix de produits à des prix de plus en plus compétitifs. L’ancrage du pays au commerce international a aussi rendu possible la modernisation des infrastructures liées aux échanges (ports, routes, aéroports, etc.). Si certains analystes nationaux imputent le déficit de la balance commerciale (200 Mds de DH en 2012) et l’érosion du matelas des réserves de devises à l’ouverture économique, Jean-Pierre Chauffour met cela sur le compte d’une gouvernance publique plus que discutable. D’où l’urgence, d’après lui, d’assainir le cadre macroéconomique du pays.

    L’impératif de restaurer un cadre macroéconomique sain

    D’après Mohamed Chafiki, directeur de la Direction des études et des prévisions financières (DEPF), le taux d’ouverture de l’économie nationale est de 30% contre 22% pour l’Egypte, 70% pour la Malaisie et 40% en ce qui concerne la Tunisie. Ce qui a sans doute poussé Mariem Malouche de la Banque mondiale à affirmer que le Maroc dispose d’une marge de progression pour accroître son ouverture à l’économie mondiale. Sauf que celle-ci doit être accompagnée d’une transformation structurelle majeure au niveau des finances publiques avec un ajustement macroéconomique (au niveau du régime de change par exemple). A ce titre, certains intervenants n’ont pas manqué de relever l’urgence de remédier au déficit budgétaire et celui du compte épargne-investissement.

    Ce qui est d’autant plus nécessaire si l’on sait qu’en 2012, l’Etat a plus dépensé en subventions qu’en investissement. Aujourd’hui, même si le Maroc se trouve au niveau des pays asiatiques en termes d’investissement (35% du PIB), cet effort n’a pas suffisamment accru la compétitivité de l’offre exportable, car l’Etat demeure le premier investisseur. Ce qui devrait conduire à favoriser l’investissement privé, créateur de plus de valeur ajoutée sur des créneaux porteurs à l’export.

    Le défi des nouveaux marchés et des nouveaux produits

    Au-delà des questions macroéconomiques, le directeur de la DEPF a rappelé que l’essentiel de l’effort commercial déployé par le pays pour réussir son ouverture est concentré sur les mêmes produits et les mêmes marchés à l’export. Ce qui conduit au constat suivant : le Maroc ne décollerait pas en termes de nouveaux marchés et de nouveaux produits, pourtant très demandés sur les marchés émergents. En revanche, l’autre constat relevé lors des débats et non des moins encourageants, est que le degré de pénétration des importations marocaines demeure important, ce qui révèle un effort de modernisation de l’appareil productif, gage de gains de compétitivité et de productivité. A ce titre, il est important de rappeler que la productivité qui participait négativement à la croissance au Maroc y contribue actuellement à hauteur de 2% contre 4% dans les autres pays émergents. Pour sa part, Saboni Benyoussef, secrétaire général du MEF, a rappelé que la mise en place des différents plans sectoriels au Maroc, ayant conduit à l’émergence de nouveaux métiers à haute valeur technologique (aéronautique, automobile, etc.) a pour principal dessein de mieux positionner le pays dans la cartographie du commerce mondial. Dans cette stratégie, le pays a un allié de taille la Banque mondiale, qui a récemment renouvelé son appui dans le cadre d’un partenariat (2014-2017) pour accroître la compétitivité, promouvoir la gouvernance et bien d’autres chantiers dans le Royaume. Ce qui est d’autant nécessaire car l’ouverture économique a pour corollaire des réformes structurelles (éducation, amélioration du savoir, etc.) pour être en phase avec les nouvelles chaînes de valeur du commerce international.

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