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Syrie : "Donnez-nous des armes!"

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  • Syrie : "Donnez-nous des armes!"

    Le chef de la coalition de l’opposition est à Paris. Il se livre en exclusivité au JDD.

    Ahmad Al-Jarba rencontrera le président Hollande cette semaine, pour la quatrième fois en moins d'un an. Après s'être rendu jeudi à Londres pour une réunion des Amis de la Syrie, il estime que l'Armée syrienne libre (ASL) n'a pas les moyens de vaincre sur le terrain, à la fois le régime de Bachar et les groupes extrémistes djihadistes.

    Que venez-vous demander à la France cette semaine?
    Votre pays fait partie de ceux qui comprennent le mieux notre cause. Depuis l'échec de la conférence Genève II et avec la candidature de Bachar El-Assad à sa propre succession pour la présidentielle du 3 juin, qui s'apparente selon nous à une sinistre farce, il est temps de prendre des décisions fermes pour nous permettre de remporter la bataille politique.

    Mais cette bataille politique passe par le terrain militaire selon vous…
    Oui, nous disons depuis longtemps que notre ennemi est multiple. Il ne s'agit pas que du régime mais également de ses alliés, le Hezbollah libanais, les Gardiens de la révolution iraniens, les milices chiites irakiennes. L'autre front est constitué des groupes extrémistes et des formations militaires proches d'Al-Qaida, particulièrement l'EIIL. Tous sont les ennemis de notre révolution, une révolution menée par des modérés, partisans d'une troisième voie. Si vous ne nous aidez pas, ces ennemis-là s'empareront de la Syrie, menaceront les pays voisins, la sécurité et la stabilité de toute la région et même au-delà, y compris les intérêts de l'Europe et des États-Unis.

    Pour vous battre, de quelles armes avez-vous cruellement besoin?
    Nous réclamons tous types d'armes. En quantité et en qualité. Cela va des armes antitanks – nous en avons reçu mais pas assez – aux missiles sol-air indispensables pour neutraliser l'aviation syrienne qui nous bombarde chaque jour, y compris avec des armes chimiques et d'autres armes de destruction massive interdites.

    Vous comprenez l'argument avancé depuis le début par les Américains et les Européens qui craignent que ces missiles ne tombent dans les mains de vos adversaires?
    Oui, mais nous pouvons garantir que ce ne sera pas le cas. Nous avons essayé de rassurer nos alliés sur ce point en leur expliquant clairement nos méthodes d'acheminement, d'utilisation et de stockage de telles armes. Nos officiers de l'ASL sont des professionnels, souvent issus de l'armée syrienne.

    Cela vous permettrait-il de protéger seulement les villes que vous contrôlez ou de passer à l'offensive pour défaire le régime?
    Si l'on cherche une issue politique à cette guerre qui a déjà fait 200.000 morts, elle ne passe que par le départ de Bachar et de son clan. Nous sommes allés à Genève pour réclamer une forme de transition qui respecte cet objectif et les aspirations du peuple syrien mais Bachar a saboté cette conférence. Même le médiateur des Nations unies et de la Ligue arabe en Syrie, Lakhdar Brahimi [il a annoncé sa démission mardi 13 mai], l'a reconnu. Depuis toujours, Bachar pense que la seule solution ne peut être que militaire et sécuritaire. À nos alliés de lui faire comprendre qu'en nous donnant des armes, ils nous permettront peut-être de le faire revenir à une table de négociation où se discutera son départ.

    Vous pensez que Bachar et les djihadistes sont alliés dans un même combat contre vous?
    Oui, et nous en avons des preuves tous les jours. D'abord, c'est Bachar qui a envoyé des groupes de ce type se battre en Irak contre les Américains. Il les connaît bien, je dirais même qu'il les a créés. Pouvez-vous m'expliquer pourquoi lorsqu'on se bat contre l'EIIL à Raqqa, l'aviation syrienne nous bombarde en épargnant les deux quartiers généraux de l'EIIL dans cette ville? Et demandez-vous également pourquoi ces extrémistes ne se sont emparés de presque aucune zone cruciale pour le régime ou contrôlée par lui

    le JDD
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