Saha shourkoum
La Dépêche de la kabylie
Cette ruée serait-elle due à la précarité des bourses des ménages, impuissantes à se payer la variété des produits d’habillements exposés à des prix inaccessibles, ou bien relève-t-elle d’une adhésion consciente et voulue à une façon de voir le monde ?
Décor naturel du mois du Ramadhan ou expression politique d’un retour en force, les islamistes pullulent à Tizi-Ouzou, une situation jusque-là jamais connue en Kabylie. D’abord le constat le plus édifiant, est la gente féminine qui verse dans le port du hidjab, à croire que l’habit en question est en vogue. Des familles entières, voire des cités entières, sont tout simplement plongées dans la pratique religieuse avec cet identifiant du signe ostentatoire de l’habit, qui catalogue de fait et du premier regard la propension à la religion. Durant ces soirées du mois du jeûne, il est curieusement rare de rencontrer des femmes porteuses de tenues moderne, ou robes kabyles, la majorité de celles qui déambulent en ville sont en hidjab.
Le phénomène est aussi dénoncé, et a surpris plus d’un, à la ville de Tizi-Ouzou. Connues par le passé récent, non concernées par ces tenues, des jeunes des différents quartiers avouent une appréhension et une peur par ce revirement spectaculaire des femmes à une autre vision du monde, celle de la privation et des distances prises par rapport à la modernité. Cet état de fait prend des allures alarmantes, et fait dire à certains aguerris que l’islamisme a réussi à franchir les seuils des foyers, où même des pères de famille et des jeunes sont emportés par cette avalanche, qui réserve des lendemains incertains à l’idéal collectif pour lequel se sont battus des hommes et des femmes durant des décennies.
Le port du hidjab, un habit strictement idéologique et ostentatoire, est devenu à Tizi un acte qui une fois accompli, se fait passer à l’autre avec une facilité déconcertante.
Cette ruée serait-elle due à la précarité des bourses des ménages, impuissantes à se payer la variété des produits d’habillements exposés à des prix inaccessibles, ou bien relève-t-elle d’une adhésion consciente et voulue à une façon de voir le monde ?
Dans certains foyers, à l’heure de la prière voit tous les membres de la famille se rassembler dans une chambre exploitée pour la circonstance comme lieu de prière. Ce témoignage vivant est fait par un jeune, qui veut garder l’anonymat, vivant une sorte de déroute dans sa famille même, puisque il est le seul à ne pas s’aligner dans la voie.
La dangerosité de la chose est dans le fait que ce soit les femmes, qui se versent en masse dans ce phénomène et ce sont elles qui sont derrière l’éducation des enfants, les hommes de demain. Durant les prières des Tarawih, à travers toutes les mosquées de Tizi-Ouzou, ce sont des contingents de femmes qui s’y rendent.
Traverser les ruelles de Tizi-Ouzou, fait penser aux années 90 où l’islamisme montait en puissance. Plusieurs barbus avec des qamis, formant des groupes de 4 à 5 personnes engagent des conversations à tout va. Cette manière d’agir participe d’une volonté d’affirmation non seulement physique mais aussi politique, la réconciliation aidant, l’islamisme reprend du poil de la bête. Cela n’est pas uniquement circonscrit à la ville de Tizi, les localités aussi sont traversées par le phénomène, à l’instar de Ouaguenoun, Ouadhias, Iboudraren, Ouacifs, D. B. K., Draâ El Mizan.... Il y aurait en tout ça, tout un programme d’investissement cogité sur une région, qui a échappé par le passé aux concepteurs de l’islamisme.
La démission, voire le discrédit de la classe politique démocratique dans la région, rend l’occupation du terrain possible à ces irréductibles disciples de l’idéologie islamiste, déterminés à ne pas lâcher prise. Si militairement la défaite ne souffre d’aucun ambage, le terrain politique par contre peut constituer le chemin le plus sûr et le moins risqué.
Les futures batailles électorales seront entachées de la présence quasi certaine sous une forme ou sous une autre, de la touche islamiste, qui prépare son affirmation dès à présent. Tizi risque de surprendre, il suffit de se rappeler de quelle façon a échappé l’APC de Tizi-Ouzou en 1990 à l’emprise du Fis.
Le dernier rempart de la résistance et de la démocratie est en passe de changer de main.
Merouane H
La Dépêche de la kabylie
Cette ruée serait-elle due à la précarité des bourses des ménages, impuissantes à se payer la variété des produits d’habillements exposés à des prix inaccessibles, ou bien relève-t-elle d’une adhésion consciente et voulue à une façon de voir le monde ?
Décor naturel du mois du Ramadhan ou expression politique d’un retour en force, les islamistes pullulent à Tizi-Ouzou, une situation jusque-là jamais connue en Kabylie. D’abord le constat le plus édifiant, est la gente féminine qui verse dans le port du hidjab, à croire que l’habit en question est en vogue. Des familles entières, voire des cités entières, sont tout simplement plongées dans la pratique religieuse avec cet identifiant du signe ostentatoire de l’habit, qui catalogue de fait et du premier regard la propension à la religion. Durant ces soirées du mois du jeûne, il est curieusement rare de rencontrer des femmes porteuses de tenues moderne, ou robes kabyles, la majorité de celles qui déambulent en ville sont en hidjab.
Le phénomène est aussi dénoncé, et a surpris plus d’un, à la ville de Tizi-Ouzou. Connues par le passé récent, non concernées par ces tenues, des jeunes des différents quartiers avouent une appréhension et une peur par ce revirement spectaculaire des femmes à une autre vision du monde, celle de la privation et des distances prises par rapport à la modernité. Cet état de fait prend des allures alarmantes, et fait dire à certains aguerris que l’islamisme a réussi à franchir les seuils des foyers, où même des pères de famille et des jeunes sont emportés par cette avalanche, qui réserve des lendemains incertains à l’idéal collectif pour lequel se sont battus des hommes et des femmes durant des décennies.
Le port du hidjab, un habit strictement idéologique et ostentatoire, est devenu à Tizi un acte qui une fois accompli, se fait passer à l’autre avec une facilité déconcertante.
Cette ruée serait-elle due à la précarité des bourses des ménages, impuissantes à se payer la variété des produits d’habillements exposés à des prix inaccessibles, ou bien relève-t-elle d’une adhésion consciente et voulue à une façon de voir le monde ?
Dans certains foyers, à l’heure de la prière voit tous les membres de la famille se rassembler dans une chambre exploitée pour la circonstance comme lieu de prière. Ce témoignage vivant est fait par un jeune, qui veut garder l’anonymat, vivant une sorte de déroute dans sa famille même, puisque il est le seul à ne pas s’aligner dans la voie.
La dangerosité de la chose est dans le fait que ce soit les femmes, qui se versent en masse dans ce phénomène et ce sont elles qui sont derrière l’éducation des enfants, les hommes de demain. Durant les prières des Tarawih, à travers toutes les mosquées de Tizi-Ouzou, ce sont des contingents de femmes qui s’y rendent.
Traverser les ruelles de Tizi-Ouzou, fait penser aux années 90 où l’islamisme montait en puissance. Plusieurs barbus avec des qamis, formant des groupes de 4 à 5 personnes engagent des conversations à tout va. Cette manière d’agir participe d’une volonté d’affirmation non seulement physique mais aussi politique, la réconciliation aidant, l’islamisme reprend du poil de la bête. Cela n’est pas uniquement circonscrit à la ville de Tizi, les localités aussi sont traversées par le phénomène, à l’instar de Ouaguenoun, Ouadhias, Iboudraren, Ouacifs, D. B. K., Draâ El Mizan.... Il y aurait en tout ça, tout un programme d’investissement cogité sur une région, qui a échappé par le passé aux concepteurs de l’islamisme.
La démission, voire le discrédit de la classe politique démocratique dans la région, rend l’occupation du terrain possible à ces irréductibles disciples de l’idéologie islamiste, déterminés à ne pas lâcher prise. Si militairement la défaite ne souffre d’aucun ambage, le terrain politique par contre peut constituer le chemin le plus sûr et le moins risqué.
Les futures batailles électorales seront entachées de la présence quasi certaine sous une forme ou sous une autre, de la touche islamiste, qui prépare son affirmation dès à présent. Tizi risque de surprendre, il suffit de se rappeler de quelle façon a échappé l’APC de Tizi-Ouzou en 1990 à l’emprise du Fis.
Le dernier rempart de la résistance et de la démocratie est en passe de changer de main.
Merouane H
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