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19 Mai 1956 : Le combat glorieux des étudiants

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  • 19 Mai 1956 : Le combat glorieux des étudiants

    Cela fait 58 ans, jour pour jour, que les étudiants et les lycéens d’Algérie avaient répondu en masse au mot d’ordre de grève lancée par le FLN. Des centaines parmi eux rejoignirent les maquis pour contribuer, par leurs connaissances scientifiques, sociales, médicales, linguistiques et même stratégiques, au combat libérateur. Selon le moudjahid Mohamed Lamine Khane, qui fut l’un des premiers protagonistes de ce mouvement de grève, a rappelé avoir rédigé personnellement l’appel à la grève des étudiants à la demande de Benyoucef Benkhedda sans attendre la réponse du bureau exécutif de l’Union générale des étudiants musulmans algériens (UGEMA), alors en France. D’autres en revanche pensent que c’est l’UGEMA qui a initié le débrayage de la classe intellectuelle. Peu importe qui a appelé ou qui a rédigé l’appel puisque le premier conduisait politiquement et militairement la révolution et la seconde était une organisation de masse rattachée au FLN.


    L’appel à la grève ressemblait toute proportion gardée à la proclamation du 1e Novembre, il y est explicité toutes les raisons objectives de rassembler l’élite nationale autour des idéaux de la lutte armée. D’ailleurs, l’engagement des étudiants algériens aux côtés du FLN et de son bras armé l’ALN a démontré son efficacité tant sur le plan militaire que diplomatique.

    Taleb Abderahmane, le 1e martyr étudiant de la révolution

    Le 21 août 1956, le Front de libération nationale (FLN) teste, pour la première fois, une bombe, invention de l’élève Taleb Abderrahmane à Palm Beach (Alger). Yacef Saâdi, chef de la zone autonome, témoigne du génie et de la grandeur du Chahid à l’occasion du cinquantenaire de son exécution le 24 avril 1958. "Après l’exécution de Zabana et de Ferradj et suite aux activités de l’organisation appelée La main rouge, avant qu’elle ne devienne OAS, Abane Ramdane avait rendu public un tract dans lequel il avait promis des réponses du FLN à ces actes. C’est dans ce contexte que Taleb Abderrahmane fut réaffecté de la wilaya III à Alger ", précisant qu’il avait appris au Chahid Debbih Cherif dit Si Mourad le montage des bombes. Taleb Abderrahmane, qui travaillait jour et nuit dans son laboratoire, sis au 3 impasses de la Grenade dans la Casbah, a réussi à mettre au point de terrifiantes machines infernales, pas plus grandes qu’un paquet de cigarettes et faciles à dissimuler dans un sac à main. Pour la mise à feu, il a remplacé le système d’horlogerie trop bruyant par un crayon allumeur. Grâce à Taleb Abderrahmane, la révolution avait ébranlé l’occupant dans la capitale pendant une bonne partie de la bataille d’Alger", a ajouté Yacef Saâdi. Lors de son troisième et dernier procès, qui dura 4 jours plus exactement du 4 au 7 décembre 1957, trois condamnations à mort ont été prononcées. Ses coaccusés étaient les époux Guerroudj Abdelkader dit Djillali et Jacqueline. Durant tout le procès, Taleb était resté silencieux donnant des réponses laconiques aux questions qu’on lui posait. À la fin de l’audience, au moment où le président du tribunal lui demande s’il a quelque chose à ajouter pour sa défense il se lève et dit : « On demande ma tête, ma tête encore et pour la troisième fois. Mais, Messieurs, je suis un mort en sursis et, croyez-moi, ma troisième condamnation à la peine capitale ne m'effraiera point.

    Pour ma patrie, pour mon idéal et pour mon peuple, périr n'est qu'un sublime sacrifice auquel je suis déjà résigné. Et, en résistant, en soldat digne de l'être, à l'exemple de mes frères déjà martyrisés, je saurai mourir. Et si vous avez à prononcer le verdict monstrueux qu'on réclame contre nous, soyez persuadés que la guillotine est pour nous ce que la croix représente dans vos églises».

    Un devoir de mémoire à pérenniser

    Infirmières, médecins, négociateurs, journalistes, commissaires politiques, maquisards, ils étaient partout où le devoir patriotique les appelait. Ils n’ont lésiné ni sur le don de soi, ni sur les sacrifices qu’il présupposait. Négociateurs, ils ont réussi à se jouer de tous les stratagèmes des parlementaires français. Ils ont eu le génie de tourner en bourrique les meilleurs négociateurs, les plus futés et les plus rusés. Ils ont eu raison de leur habilité politique parce que mû par un seul idéal, l’indépendance de l’Algérie, qui leur doit reconnaissance aujourd’hui, demain et pour l’éternité. Ce ne sera que justice.


    Sadek A. H. -La Dépêche de Kabylie
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