Annonce

Réduire
Aucune annonce.

200 milliards de dollars de flux financiers vers l'Afrique en 2014, selon l'OCDE

Réduire
X
 
  • Filtre
  • Heure
  • Afficher
Tout nettoyer
nouveaux messages

  • 200 milliards de dollars de flux financiers vers l'Afrique en 2014, selon l'OCDE

    Le montant des capitaux vers l'Afrique a quadruplé depuis 2000. C'est un des constats du rapport "Perspectives économiques de l'Afrique 2014" publié le 19 mai par l'OCDE avec la Banque africaine de développement et les Nations unies. Ce rapport met l'accent sur les conditions de l'industrialisation du continent et lance des pistes pour sa meilleure intégration dans les chaînes de valeurs mondiales. Il prévoit aussi 5,7% de croissance l'an prochain pour le continent avec en tête la Sierra Leone ou le Tchad et en queue de peloton le Maroc ou l'Afrique du Sud.
    "L'afro-pessimisme était la règle il y a 15 ans, aujourd'hui c'est l'inverse". C'est ainsi qu'Henri-Bernard Solignac-Lecomte, le chef du département Afrique du centre développement de l'OCDE, résume la dynamique qui anime l'économie africaine, selon lui.
    C'est aussi l'une des conclusions du rapport 2014 sur les "perspectives économiques de l'Afrique" publié en collaboration par l'OCDE, la BAD et le PNUD et présenté ce 19 mai à Kigali au Rwanda.
    L'étude prévoit 4,8% de croissance globale pour l'Afrique en 2014 et 5,7% en 2015, soit des niveaux proches des taux de croissance d'avant crise financière, ce qui traduit une bonne résilience du continent.

    LE MAROC DANS LE BAS DU CLASSEMENT

    Ces prévisions placent l'Afrique au dessus de la croissance moyenne mondiale à 3% mais toujours derrière celle de l'Asie du Sud-est, à 5,4% pour 2014.
    Le top 10 des pays dont l'OCDE prévoit la plus forte croissance en 2014/15 inclut notamment la Sierra Leone, la Côte d'ivoire et l'Ethiopie. A l'inverse, on retrouve le Maroc, l'Afrique du Sud et l'Egypte dans le bas du classement africain.
    En matière de flux financiers, l'Afrique capte de plus en plus l'intérêt des investisseurs. Les apports financiers extérieurs (dettes, aides, investissement directs et de portefeuille...) vers le continent ont quadruplé depuis 2000. Il devraient pour la première fois dépasser les 200 milliards de dollars en 2014.
    Les investissements étrangers – directs et de portefeuille - représentent la majorité de ces apports et devraient atteindre la somme record de 80 milliards de dollars en 2014, avec l'Afrique du Sud en tête.

    UNE CROISSANCE ÉCONOMIQUE INÉGALE

    Malgré ces bons résultats, la croissance du continent tient encore surtout à l'exploitation de ses matières premières, aux apports économiques extérieurs et à sa vigueur démographique, ce qui le rend fortement dépendant de la bonne santé de ses partenaires économiques - l'UE en tête - et aux fluctuations du cours des matières premières.
    Le paysage économique de l'Afrique souffre aussi d'une grande disparité dans son développement, avec des taux de croissance variant du simple au quintuple d'un pays à l'autre. Les IDE vers les pays riches en ressources naturelles comme le Nigéria ou l'Angola représentent toujours le double de ceux vers les autres pays.
    Au plan régional, les régions d'Afrique de l'ouest et de l'est sont les principaux moteurs de croissance en 2013 avec 6,7 et 6,2% de croissance contre 1,9% en Afrique du nord 3,7% en Afrique centrale et 3% en Afrique du sud.
    Au delà de ces chiffres, les auteurs du rapport se sont penché sur une problématique plus analytique : comment faire pour que l'Afrique profite pleinement de sa dynamique de développement, notamment dans son industrialisation ?
    "L'Asie du Sud-est a su transformer son attractivité en dynamique de croissance par le biais de réformes structurelles rapides. Ce n'est pas le cas de l'Afrique pour l'instant", explique Mario Pezzini, directeur du centre de développement de l'OCDE.

    LA PISTE DES CHAÎNES DE VALEUR MONDIALES

    Pour remédier à cette situation, l'OCDE s'est penchée sur le potentiel pour l'Afrique d'une meilleure intégration dans les "Chaines de valeur mondiales" (CVM), un nouvel instrument d'analyse développé par l'OCDE
    'Afrique ne représente pour l'instant qu'une petite part dans les échanges en valeur ajoutée. Les experts de l'OCDE avancent qu'une meilleure intégration dans les CVM, si elle s'accompagne d'une montée en gamme, pourrait drastiquement accélérer la transformation structurelle africaine et son processus d'industrialisation.
    En fait, l'Afrique est une des régions du monde les mieux intégrés dans les CVM, mais cette intégration repose en grande partie dans le traitement aval de ses matières premières, qui sont ensuite exportées pour être transformées. La part de valeur ajoutée africaine dans ces processus est donc très faible.
    Une transition vers des secteurs industriels secondaires et tertiaire augmenterait cette part de valeur ajoutée et induirait un progrès de la productivité et des exportations qui dynamiserait l'économie africaine.
    Ce type de transformation est déjà à l'oeuvre dans des pays comme l'Afrique du Sud bien sûr mais aussi l'Ethiopie, l'Egypte, le Maroc ou la Tunisie qui connaissent une certaines forme d'industrialisation.
    Cependant, favoriser ce type de développement est complexe et les gains pour l'emploi ne sont pas toujours au rendez-vous. Les économistes de l'OCDE restent pourtant optimistes et la majorité d'entre eux s'accordent à dire que l'intégration dans les CVM va gagner en importance dans la stratégie économique des états africains.
    A l'heure où la Chine va faire face à un ralentissement de sa croissance à moyen terme et affiche la volonté d'évoluer du statut "d'atelier du monde" vers celui de "leader d'innovation technologique", l'Afrique a une carte à jouer dans les prochaines années pour s'insérer comme un maillon industriel dans la chaîne mondiale de production

    usine nouvelle
Chargement...
X