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Stations services du Chalet des Pins : Le désarroi des gérants expropriés

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  • Stations services du Chalet des Pins : Le désarroi des gérants expropriés

    Après des décennies d’exploitation, les concernés n’ont obtenu ni terrain, ni indemnités appropriées et surtout équitables.


    La pression sur le carburant à Constantine n’est pas prête à décroître. Les automobilistes seront privés incessamment d’une sixième station service, mise en gérance libre par Naftal, pour les besoins de la création, sur les lieux, d’un musée d’art et d’histoire dans le cadre de la manifestation culturelle de 2015.

    Il s’agit de la station de l’avenue Zaâmouche, située aux alentours de la gare ferroviaire. Une nouvelle loin d’être appréciée par les usagers de la route, mais aussi par son gérant, qui perdra ainsi son «gagne-pain», au même titre d’ailleurs que les 5 gérants des ex-stations service du Chalet des Pins dont les assiettes ont été récupérées pour y dresser les pylônes du pont géant.

    Exploitant ces stations Naftal, en gérance libre depuis de très nombreuses années, ces gérants ainsi que leurs employés respectifs se retrouvent ainsi sans emploi. De guerre lasse, après avoir saisi les autorités compétentes, dont le président de la République récemment, certains parmi eux se sont rapprochés de notre bureau pour nous faire part justement de leur désarroi, consécutivement à l’opération d’expropriation qui les a «dépouillés». «Le travail de toute une vie a été foulé aux pieds, nous n’avons rien obtenu en retour, ni terrain, ni indemnités», insistent-ils à ce sujet.

    Pourtant, d’après le procès-verbal de réunion daté du 22 août 2011, précédant l’opération de délocalisation des stations service situées sur le tracé du viaduc, des décisions ont été prises ce jour-là. L’on citera essentiellement la proposition faite par la wilaya qui consiste en «l’affectation de terrains au profit de Naftal pour la réalisation de stations et les mettre à la disposition des exploitants des stations service situées sur l’emprise du viaduc, sur la base d’un contrat et en gérance libre». Ce P.-V. mentionne également que les montants des indemnisations élaborées sur la base de l’évaluation faite par les Domaines «ont été acceptés».

    -Des indemnités «ridicules»


    Près de trois ans après l’expropriation, les gérants des ex-stations service du Chalet, maintiennent qu’ils n’ont touché aucun sou, qualifiant les montants qui leur ont été accordés de «ridicules». Bien qu’ils ne soient ni propriétaires des lieux, ni de l’assiette, ces expropriés estiment néanmoins qu’ils ont été lésés par les autorités, lesquelles n’ont pas tenu compte de plusieurs décennies de dur labeur. Ils redoutent également de ne pas bénéficier de la gérance des futures stations service qui seront construites par Naftal, conformément à ce qui a été convenu. Près de trois ans après, ils se retrouvent démunis, désemparés.

    Au même titre d’ailleurs que le gérant de la station service de l’avenue Zaâmouche, qui devra quitter les lieux, à contrecœur lui aussi. A Constantine, cette série d’expropriations ciblant des stations service, relance, une nouvelle fois, le débat sur l’impact, souvent néfaste de cette action dite d’utilité publique sur l’avenir des familles concernées. L’article 21 de la loi n° 91-11 du 27 avril 1991, fixant les règles relatives à l’expropriation pour cause d’utilité publique, stipule que «le montant des indemnités d’expropriation doit être juste et équitable».

    Sur les cinq sommes accordés aux gérants concernés, l’on retiendra, à titre d’exemple, que l’un d’entre eux a reçu la modique somme de… 20 484,00 DA, alors que la plus haute indemnité, de l’ordre de 548 812,00 DA, a reçu elle aussi, une fin de non-recevoir, en étant qualifiée d’«insignifiante et ridicule». Les services de la wilaya, par l’entremise de la direction de l’Energie et des Mines, sont, de ce fait, interpellés afin d’apporter les réponses attendues dans cette affaire et rassurer, partant, des pères de famille déconcertés et las d’être dans l’expectative.

    Lydia Rahmani-El Watan
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