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Dans un secteur boudé par les jeunes: Les agriculteurs veulent de la main-d’oeuvre étrangère

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  • Dans un secteur boudé par les jeunes: Les agriculteurs veulent de la main-d’oeuvre étrangère

    Des exploitants agricoles de différentes régions du pays souhaitent avoir l’autorisation d’importer de la main d’oeuvre des pays voisins.



    Cette information pour surprenante qu’elle soit n’en est pas moins réelle. Les professionnels rencontrés au dernier Salon international de l’agriculture Sipsa Agrofood, mais également ceux que nous avons contactés, ont soulevé la question de la rareté de la main d’oeuvre dans leur domaine d’activité. Un problème qui se pose avec acuité particulièrement depuis trois ou quatre ans, d’après eux. Faire appel à des employés étrangers devient, selon beaucoup d’agriculteurs et d’éleveurs de bétail, une solution qui s’impose d’elle-même. Omar Loumi, agriculteur à Blida, considère que le problème de la rareté de la main d’oeuvre est aujourd’hui l’un des défi s majeurs à relever par les exploitants agricoles. « Il n’y a plus personne pour travailler la terre », affirme-t-il. « Avant, j’exportais de la carotte vers la France et des oignons vers la Russie, aujourd’hui, ma production est limitée», ajoute-t-il, précisant que la régression de sa production est due, entre autres raisons, à l’indisponibilité des employés. De son côté, Abdesselam Derradji, responsable à la Sarl Ressad spécialisée dans l’élevage de poulet, dira que « les éleveurs et les agriculteurs n’attendent aujourd’hui que d’avoir l’autorisation de recruter des employés marocains, tunisiens ou subsahariens. La main d’oeuvre locale se fait vraiment rare depuis quelques années». Pour lui, le problème se pose davantage lorsqu’il s’agit de trouver une main d’oeuvre qualifiée. «Personnellement, j’ai souffert de ce problème et j’ai eu des employés qui n’ont travaillé chez moi que quelques jours seulement, alors que j’avais fait toutes les démarches pour les assurer. Aujourd’hui, j’hésite.»

    LA MACHINE POUR REMPLACER L’HOMME

    En attendant l’hypothétique importation d’une main d’oeuvre étrangère, certains agriculteurs ont décidé d’acquérir des machines afin de combler le vide laissé par les employés déserteurs. « J’ai acheté des machines pour faire face à ce problème, mais si j’avais la possibilité de recruter des étrangers, je le ferais», dira M. Derradji. En visite au salon, Tarek est exploitant agricole et éleveur à Constantine. Il s’est rendu sur place pour acheter une batterie de ponte «principalement pour remplacer la main d’oeuvre qui se fait de plus en plus rare», nous dira-t-il. « Je propose 60 000 DA par mois à un employé que je charge uniquement de nourrir les poules et de nettoyer les lieux. Dans mon champ, je propose 1500 DA par jour à mes employés et avec ça, je n’arrive pas à les garder », déplore-t-il. «A présent, je réfléchis longtemps avant d’assurer un employé sachant que généralement les jeunes que je recrute ne restent chez moi qu’une semaine ou deux avant de s’éclipser», ajoute-t-il. Tarek nous dira, en outre, qu’il est de ceux qui n’attendent qu’une autorisation pour recruter des employés étrangers. «J’espère vraiment que les autorités algériennes nous accorderont le droit de recruter des étrangers, car nous sommes face à une situation où personne ne veut travailler dans le domaine de l’agriculture ou de l’élevage », lance- t-il. Par ailleurs, un éleveur de bovins à M’sila, qui a préféré taire son nom, nous dira qu’il risque de mettre la clé sous le paillasson à cause de la rareté d’un personnel qualifié tout particulièrement. «Je suis tout à fait d’accord avec ceux qui pensent que la main d’oeuvre étrangère est la solution à adopter. Je compte d’ailleurs écrire aux autorités pour leur demander une autorisation». Pour cet éleveur, «il n’y pas de chômage en Algérie. Je propose 50 000 DA par mois pour un employé auquel je garantis l’hébergement et pourtant personne ne veut travailler dans l’élevage ».

    DES AGRICULTEURS DU SUD S’ORGANISENT

    Saïd, propriétaire d’une palmeraie à Hassi Messaoud, nous informe que le problème de la rareté des travailleurs se pose très sérieusement dans le sud du pays où la nature est assez rude. «Nos jeunes ne veulent plus entendre parler d’agriculture et cela nous le constatons tous les jours. A Ouargla, il y a eu beaucoup de manifestations pour exiger de l’emploi. Parallèlement, personne ne veut travailler dans les champs», s’étonne notre interlocuteur. «J’ai proposé à des jeunes sans expérience de travailler dans ma palmeraie pour 25 000 DA en leur garantissant la sécurité sociale et l’hébergement, mais personne ne semble intéressé ». D’après Saïd, la question du recrutement d’employés étrangers est sérieusement posée actuellement dans les wilayas du Sud. «A Ouargla, Ghardaïa, Biskra et Oued Souf, des agriculteurs veulent s’organiser pour demander officiellement l’autorisation d’importer de la main d’oeuvre étrangère. L’on parle d’effectuer d’abord cette démarche auprès des walis et ensuite auprès du ministère de l’Agriculture », informe l’exploitant agricole.

    L’ANSEJ ET LE SECTEUR DU BÂTIMENT POINTÉS DU DOIGT

    S’agissant des raisons à l’origine de l’indisponibilité de la main d’oeuvre dans le domaine de l’agriculture, la plupart des professionnels que nous avons rencontrés pensent que l’Agence nationale du soutien à l’emploi (ANSEJ) a une part de responsabilité dans cette situation. Cet organisme supposé aider les jeunes à lancer leurs projets les aurait, selon eux, poussés à se détourner de l’agriculture. « Tout le monde veut être patron et l’Ansej offre cette possibilité à nos jeunes. C’est pour ça que beaucoup de jeunes ne travaillent que temporairement dans le domaine de l’agriculture», nous explique-t-on. « L’avantage qu’offre l’ANSEJ n’est pas seulement le fait de permettre à un jeune de lancer son affaire, mais c’est surtout le fait que l’Etat ne soit pas très regardant sur les bénéficiaires de l’ANSEJ. Nos gouvernants veulent avoir la paix. C’est pour cette raison que les contrôles sont rares. Avec ça, personne ne voudra être employé de basse-cour », estime un éleveur. Pour certains agriculteurs, beaucoup de jeunes préfèrent travailler dans le domaine du bâtiment où de nombreux projets ont été lancés ces dernières années. « Pour beaucoup de jeunes, travailler dans le bâtiment est moins pénible que de travailler la terre. Dans le bâtiment, on est au moins à l’ombre », ironise un agriculteur.

    reporters.dz
    The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill

  • #2
    C'est un non sens total
    L'Algérie c'est pas Dubaï, si les jeunes ne veulent pas travailler ,c'est que les transferts sociaux sont beaucoup trop élevé et déséquilibre le marche de l'emploi et l'économie

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    • #3
      C'est la hogra.

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