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A Marseille, un dernier meeting pour Jean-Marie Le Pen, mais toujours pas de retraite

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  • A Marseille, un dernier meeting pour Jean-Marie Le Pen, mais toujours pas de retraite

    Par Coralie Bonnefoy, publié le 21/05/2014 à 07:59, mis à jour à 08:42

    Tête de liste aux européennes dans le Sud-Est, le fondateur et président d'honneur du Front national tenait mardi soir à Marseille sa dernière réunion de campagne. Le moment de raccrocher? "Non", répond-il.



    Mardi soir, Jean-Marie Le Pen a-t-il tenu le dernier meeting de campagne de sa longue carrière politique? A Marseille, le président d'honneur et fondateur du Front national a tenu sa dernière réunion de campagne européenne, cinq jours avant le scrutin.

    Dans ce "Palais de l'Europe" posé au pied du stade Vélodrome, le père -tête de liste FN dans le Sud-Est- partage l'affiche avec sa fille Marine, désormais leader du mouvement qu'il créa en 1972. Quand il grimpe sur scène, blazer marine croisé, poings serrés, une dame au brushing blond et au rouge à lèvres fuchsia glisse à son voisin: "Il est vieux, quand même..." Lequel réplique: "Oui, mais il tient la route."

    Le président, comme tous l'appellent au FN, fêtera ses 86 ans le 20 juin prochain. Pour cette campagne qui s'achève, il a pris part "à 50 meetings en six mois": "C'est sportif!", confesse-t-il.

    Fidèle à sa réputation, Jean-Marie Le Pen a une nouvelle fois dérapé en affirmant qu'il existait un risque de remplacement des populations françaises par des immigrés.

    L'heure de raccrocher a-t-elle sonné? "Non", répond-il quelques heures avant la réunion du soir. Jean-Marie Le Pen reçoit dans sa chambre d'hôtel qui regarde vers la rade marseillaise. Il s'assied, le temps de l'entretien, sur son lit refait à la hâte. Sur sa table de chevet, un livre sur Al Qaïda, à ses côtés, une cravate orange. Il poursuit: "Je suis dans l'action publique depuis si longtemps. Raccrocher, comme vous dites, je ne sais pas ce que c'est, je n'ai jamais essayé. Ce n'est pas une drogue, mais une activité naturelle, comme serait celle d'un sabotier ou d'un boulanger. Tant que j'ai la force physique, intellectuelle et psychologique de continuer, je ne vois pas pourquoi j'arrêterais."

    Sur le coup des 20h30 dans le hall du parc Chanot, devant 1500 militants galvanisés par sa présence, Jean-Marie Le Pen continue donc, "comme depuis 60 ans", à jouer au "tribun de Rome". Il se souvient qu'il a "longtemps prêché dans un désert qui se peuple de plus en plus", rappelle qu'il "a voté contre le traité de Rome en 1957" et déroule les thèmes chers au parti d'extrême droite. Les "invasions migratoires" sont huées, les "frontières sacrées de la France" applaudies. L'Europe que d'aucuns ont pris "pour un Eldorado" est comparée à un "radeau de la Méduse qui prend l'eau."

    L'eurodéputé sortant brigue un 7e mandat. En 2009, il avait obtenu 8,49% des voix. "Evidemment, cette fois, ce sera différent. Après le succès aux municipales, nous sentons une poussée européenne de ce que nos adversaires appellent -en croyant nous blesser- le populisme."

    Candidat aux régionales? Sans doute pas
    Peu de propositions concrètes dans son discours, sinon un pilonnage en règle de Bruxelles et Strasbourg. "En s'engageant sur la voix d'une Europe à vocation fédérale, les politiques français ont commis une erreur dramatique", disait-il dans la matinée, avant de préconiser la sortie immédiate de la France de l'Union européenne. Les risques économiques liés à un départ du marché commun européen, la perte de pouvoir d'achat envisagée par de nombreux économistes en cas d'abandon de l'Euro, le leader frontiste les balaye: "Je suis peut-être un peu radical, mais nous avons vécu 2000 ans sans l'Europe. Nous le pouvons encore, non?"

    A la tribune, après avoir dénoncé "les politiciens que vous payez pour vous défendre et qui vous trahissent", Jean-Marie Le Pen entonne Le Chant du Départ. Il en souffle les premiers vers, alors que Marine Le Pen, fend la foule pour le rejoindre sur scène.

    Je n'ai pas la mentalité du vieux sage. Je suis un combattant.

    Droit comme un i, à côté du pupitre, il attend la présidente du Front national. Elle l'embrasse. Il va s'asseoir au milieu des autres élus FN de la région. Au gré du discours de sa fille, il opine du chef ou bat la mesure sur l'accoudoir de son fauteuil. L'octogénaire l'assure: "Je ne vois pas ce qui me différencie du Le Pen d'il y a 40 ans. Je n'ai pas la mentalité du vieux sage. Je suis un combattant." Avant d'affirmer: "Mais je saurai me méfier de moi-même."

    Jean-Marie Le Pen sera-t-il la tête de liste FN aux prochaines élections régionales (de 2015 ou... 2016)? "Non", rétorque-il tout de go. Puis il se ravise: "Non, sans doute pas." Juste avant le meeting du soir, Marine Le Pen lève un sourcil interrogateur: "L'investiture pour les régionales? Non, je ne pense pas qu'il en ait réellement envie..."

    Mardi soir, les militants frontistes réunis à Marseille, ont peut-être assisté à l'ultime meeting de campagne du vieux leader d'extrême-droite.
    l express
    The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill
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