Une culture à définir
A travers un premier festival culturel continental dans son genre, l’Algérie avait alors dans le temps affirmé son leadership d’une nation qui a subi plus que d’autres un déni historique. Elle était de ce fait, un porte voix d’une africanité en pleine révolution. Quarante années plus tard, que reste t-il de ce combat évolutif transformé en un véritable avatar ?
Aujourd’hui, peut-on encore parler de culture quant l’inculture a pallié, aliéné et ravagé la nature et les esprits. Quand madame la ministre prétend que la culture n’a pas de prix, elle doit pourtant et sûrement savoir que celle-ci est intégrante et fait partie du quotidien en un état permanent d’une société. Celle-ci ne se décrète pas à coup de milliards ou de caprice politique des dirigeants du moment dans un pays où le peuple tarde et peine à découvrir ce qu’il est et ce qu’il pourrait devenir.
A priori, gageons d’ores et déjà que ce festival africain auquel est venu se greffer un relent d’arabité ubuesque et burlesque ne serait d’aucun apport au prestige de l’Algérie. Il ne fera que suivre dans l’oubli et le mépris l’année de la culture orientale, le patronage de la conférence africaine où encore la probable année du croissant islamique. Des artifices qui n’ont de caractère que le côté festif et dépensier destinés à la consommation locale et environnementale d’un pays entré dans une négative et large déconfiture.
S’il est indéniablement reconnu au peuple arabe et oriental leur performance et leur excellence dans la danse du ventre il n’en est pas de même dans les divers autres domaines et disciplines de créativité qui sont tout aussi arides que leurs contrées désertiques. Cette permanente persistance à vouloir prouver sans cesse une grandeur inexistante à travers différentes périodes de son destin par le transfuge ou la contrefaçon est une dérive qui peut s’avérer gravissime dans la recherche de son authenticité.
Les déclarations et les assertions de madame la ministre sur le rôle positif d’une culture à définir sur notre destinée ne peuvent nous faire oublier que nous avons cru à tort qu’elle véhiculait des idées progressistes d’émancipation et une attache identitaire remisées à présent dans le caveau de la dénégation et du reniement.
Arezki HAMOUDI
Détenu de la cause berbère des années 70
Détenu de la cause berbère des années 70
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