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Les Libyens confrontent le chaos sécuritaire

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  • Les Libyens confrontent le chaos sécuritaire

    La Libye organisera des élections le mois prochain pour remplacer son parlement intérimaire, alors que les autorités s'efforcent d'empêcher le pays de s'enfoncer dans la guerre civile.

    Cette annonce faite mardi 20 mai par la commission électorale est intervenue un jour après que le gouvernement ait suggéré que le Congrès général national (CGN) "se mette en vacance" pour épargner le chaos au pays.

    Les Frères musulmans, qui constituent le bloc le plus important au sein des 194 membres du CGN aux côtés des islamistes radicaux, ont rejeté cet appel à la vacance

    Mardi, le CGN a également reporté le vote de confiance au Premier ministre Ahmed Miitiq, a indiqué le député Suad Ganur à l'AFP. Miitig a expliqué qu'il avait besoin de plus de temps pour présenter son gouvernement.

    Les gouvernements successifs se sont plaints que la revendication du CGN sur le pouvoir exécutif et l'autorité législative les avait laissés les mains liées pour tenter de contenir les anciennes milices rebelles, accusées d'être à l'origine de l'agitation dans le pays.

    Pour leur part, les Libyens sont las de l'incapacité de leur gouvernement à rétablir l'ordre.

    "Nous pouvons mettre un terme à ce chaos sécuritaire en appelant l'ensemble du peuple libyen dans la rue, pour qu'il ait son mot à dire sur ces groupes terroristes", a suggéré à Magharebia Mahmoud Taher, ingénieur à Benghazi.

    "La sécurité doit être mise en place dans l'ensemble du pays, et nous devrions avoir un gouvernement fort et pouvoir compter sur la participation de la société civile", a commenté Yosra al-Tomi, 29 ans, employé dans les services de la primature.

    "Mais cela n'est pas facile. Les élections doivent être justes et transparentes, et toutes les armes récupérées. Cela demandera beaucoup de travail et de temps pour y parvenir", a-t-il ajouté.

    Selon Me Amjad al-Amemi, avocat de 32 ans, "le plus gros problème en Libye, ce sont ces jeunes sans emploi qui ne reçoivent de l'argent que pour porter les armes. Certains groupes ne déposeront les armes que par la force."

    Karim al-Fitouri, vendeur, suggère que "le gouvernement et le CGN arrêtent de soutenir les milices".

    "Le gouvernement leur verse des salaires, leur achète des véhicules de sécurité et ne fait qu'appliquer ce qu'elles veulent", explique-t-il à Magharebia.

    Nora Jamal, médecin de 28 ans, affiche son impatience face à l'absence de forces de sécurité légitimes.

    "Nous, le peuple libyen, devons nous opposer partout à ces milices hors-la-loi et demander leur démantèlement ou leur intégration dans l'armée libyenne", affirme-t-elle.

    "Si le gouvernement ne soutient pas l'armée et la police, nous devrions les financer nous-mêmes, même si pour cela nous devons créer un fonds dans chaque ville", ajoute-t-elle.

    Pour Ali al-Hoti, ingénieur du son de 29 ans, "la solution consiste à contenir ces jeunes qui rejoignent ces milices puis combattent leurs leaders".

    "L'autre aspect est que l'Etat devrait ouvrir la porte à ces jeunes, pour leur permettre de travailler dans la fonction publique, pas seulement dans l'armée et la police", ajoute-t-il. "Accordez-leur des prêts, aidez-les à se marier et à recevoir une éducation. Faites-les sortir du vide dans lequel ils vivent, et ils n'auront alors plus besoin de ces formations. Dans ce cas, ceux qui exploitent les jeunes n'auront plus la possibilité de le faire."

    Selon Ashraf Abdelkader, journaliste à Tripoli, le gouvernement pourrait commencer par écouter les conseils.

    "De nombreuses solutions intégrées ont été présentées aux ministères de l'Intérieur et de la Défense, mais personne ne s'y est intéressé."

    "Malheureusement, la plupart des responsables ne se préoccupent que de leurs propres intérêts, pas de ceux du pays", conclut-il.
    Magharebia
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