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Emouvantes Funérailles à Diar Essaâda Jean-Louis Hurst enterré dans son pays

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  • Emouvantes Funérailles à Diar Essaâda Jean-Louis Hurst enterré dans son pays

    Emouvantes Funérailles à Diar Essaâda
    Jean-Louis Hurst enterré dans son pays


    le 22.05.14 | 10h00


    C’était sa dernière volonté : être enterré sous le ciel d’Alger, parmi ses frères. Lui, c’est Jean-Louis Hurst, déserteur de l’armée française pendant la Guerre de libération nationale, juste parmi les justes qui refusa de nous faire la guerre. Mieux encore : il rejoindra très vite le réseau des «porteurs de valises» et se jettera dans une bataille autrement plus âpre : celle de la lutte contre l’ordre colonial en soutenant activement la Révolution algérienne.


    Jean-Louis Hurst s’est éteint le 13 mai 2014 à l’hôpital Paul-Brousse de Villejuif des suites d’une éprouvante maladie. Il avait 78 ans. Passionné de l’Algérie, sa terre d’élection, il a donc souhaité être inhumé ici. Lui qui n’aimait pas les honneurs, il aura eu droit à des funérailles officielles. Au cimetière chrétien d’El Madania où il a été enterré, le moins que l’on puisse dire est que l’on a mis les formes. Des représentants du Premier ministre, des ministères des Moudjahidine, de l’Intérieur et des Affaires étrangères, ont été dépêchés pour dire la reconnaissance de l’Etat algérien à un «troufion» qui a eu le courage, rare à l’époque, de déserter son camp «naturel» pour rejoindre la cause indépendantiste.

    Hormis les officiels, il y avait foule au cimetière de Diar Essaâda hier, dont de nombreuses figures de la Révolution, à l’image de Louisette Ighilahriz, Salima Bouaziz, Annie Steiner, Felix Colozzi, Hocine Zehouane, Mohand Akli Benyounès… Citons aussi le libraire et éditeur Ouadi Boussad dont il était proche, les historiens Daho Djerbal et Mohamed El Korso, Zehira Yahi, Tarik Mira, Mahmoud Rachedi (secrétaire général du PST), ou encore Yasmina Chouaki (présidente de Tharwa Fadhma n’Soumer).

    La dépouille mortelle est arrivée au cimetière aux coups de midi, directement en provenance de l’aéroport. Porté par une escouade de pompiers, le cercueil est drapé de l’emblème national. Tout un symbole ! Outre la dépouille de Jean-Louis, il contient aussi les cendres de sa femme, Heike, décédée le 30 novembre 2012. Le cortège est conduit par le colonel Mustapha Lahbiri, directeur général de la Protection civile. Dans la procession se détache le visage lumineux d’Annick Hurst, la fille de Jean-Louis. La moudjahida Salima Bouaziz arbore un magnifique bouquet de fleurs. Annie Steiner tient une rose blanche à la main. Les militants du PST ont conçu une belle couronne de pétales qui ornait le cercueil. Si bien que le cimetière paraissait «plus fleuri» qu’à l’accoutumée.

    Luc Chaulet entonne Le Déserteur

    Image émouvante : alors que la procession s’avançait vers le carré où devait reposer Jean-Louis et Heike, Luc Chaulet, le fils de Pierre Chaulet, entonne Le Déserteur, chanson divinement interprétée, entre autres, par Mouloudji, sur un texte de Boris Vian. Il est aussitôt suivi par un groupe de femmes qui scandent à l’unisson ces paroles bien connues qui nous donnent, aujourd’hui encore, des frissons : «Monsieur le Président/Je vous fais une lettre/ Que vous lirez peut-être/Si vous avez le temps/Je viens de recevoir/ Mes papiers militaires/Pour partir à la guerre/Avant mercredi soir/Monsieur le Président/Je ne veux pas la faire/Je ne suis pas sur terre/Pour tuer des pauvres gens…»

    Il convient de rappeler que Jean-Louis Hurst avait publié un livre en 1960 sous le titre Le Déserteur, sorti chez Minuit et très vite interdit. Le livre était signé d’un pseudonyme : Maurienne. Même hier, d’aucuns désignaient ainsi le frère Jean-Louis : Maurienne. Une haie d’honneur de la Protection civile, en tenue d’apparat, se forme au passage du cortège funéraire. Trompette et roulements de tambour qui achèvent de conférer un caractère solennel à la cérémonie. Une oraison funèbre est lue dans la foulée par Abi Smaïn, directeur central au ministère des Moudjahidine.

    Dans son hommage, M. Abi a salué la mémoire d’«un militant des causes justes qui a pris le parti de la justice et qui a défendu ardemment la Révolution algérienne». Et de poursuivre : «L’histoire se souviendra de la position de cet homme d’honneur devenu le symbole des luttes justes dans le monde.» Et d’insister sur le devoir de reconnaissance envers Jean-Louis Hurst «pour tout ce qu’il a fait pour l’indépendance de notre pays et qui a voulu que l’Algérie soit sa dernière demeure».

    Le «frère des frères»

    La cérémonie se poursuit par un témoignage de Mohand Akli Benyounès, ancien responsable de la Fédération de France du FLN à Lyon, qui connut Jean-Louis en 1961. «Comme il avait remarqué qu’on s’appelait entre nous (militants du FLN) les ‘frères’, alors il s’est fait baptiser ‘le frère des frères’» se souvient M. Benyounès. Parole maintenant à Annick qui lit un message que lui a adressé le ministre de l’Intérieur, Tayeb Belaïz. Annick Hurst a donné ensuite libre cours à son cœur pour dire son émotion : «Je suis très impressionnée de voir tant de monde», lance-t-elle d’emblée. Evoquant son père, elle garde de lui l’image d’un «guerrier» qui est allé jusqu’au bout de ses convictions. Elle ne manque pas de remercier tous ceux, dont l’ambassadeur de France à Alger, qui ont permis «d’exaucer la volonté de mon père». Elle rappelle qu’elle est née en Algérie «il y a 50 ans». «J’ai presque l’âge de l’indépendance», appuie-t-elle avec fierté.

    Jean-Louis Hurst «a ouvert la voie à la libération des esprits et des cœurs», selon ses mots. «Mes parents sont des justes. Grâce à vous, ils peuvent reposer en paix pour l’éternité sous le soleil d’Alger comme ils en avaient rêvé.» Et de conclure : «Il ne faut jamais oublier que parfois, il faut savoir dire non pour rester libre.» Au moment de la mise en terre de Jean-Louis et Heike, Annick exhibe un cahier à l’attention de celles et ceux qui voudraient écrire un mot. Lounis Aït Aoudia, président de l’association des amis de la Rampe Arezki Louni, s’y colle. «J’ai écrit que le combat de Jean-Louis démontre le caractère universel de la Révolution algérienne», nous confie-t-il.

    Annick dévoile ensuite l’épitaphe qui sera gravée sur la stèle qui honorera la mémoire de ses parents : «J’ai quitté ma famille, j’ai quitté mon pays, je suis un citoyen du monde.» Des youyous fusent. Des voix scandent Min djibalina. Felix Colozzi, un autre monument de la résistance anticoloniale, est en larmes. La communion est totale. Le «frère des frères» est bel et bien parmi les siens. Jean-Louis Hurst est né le 18 septembre 1935, à Nancy, en Alsace, dans une famille de résistants. Instituteur de formation, il adhère au Parti communiste par opposition à la guerre d’Indochine.

    Dans un chapitre de son livre, L’organisation spéciale de la Fédération de France du FLN (éditions Chihab, 2012), Daho Djerbal livre des éléments importants sur le parcours de Jean-Louis Hurst. Nous y apprenons que c’est peu après sa mobilisation, en 1957, qu’il entre en contact avec le réseau Jeanson grâce au professeur André Mandouze qui, menacé à Alger, venait de s’installer à Strasbourg. En 1958, l’officier Hurst, jusque-là affecté aux transmissions à Baden-Baden, reçoit sa feuille de route pour l’Algérie. Jacques Vignes, figure de proue du réseau Jeanson, lui propose d’assurer les passages des porteurs de valises vers la Suisse, l’Allemagne et l’Italie, pour le compte du FLN. Hurst s’engage sans hésiter.

    «Cela ne faisait pas l’ombre d’un doute, j’avais déjà déserté dans ma tête. En tant qu’officier, je devais partir seul. J’ai donc pris ma feuille de route, salué mes parents et, arrivé à Mulhouse, au lieu d’aller à Marseille, j’ai bifurqué sur Bâle», a raconté Hurst (cité par D. Djerbal). Après l’indépendance, il s’engage comme instituteur à Larba Nath Irathen. Il quitte l’Algérie à la fin des années 1960 et rejoint le journal Libération. «Au moment où tant des nôtres sont toujours prêts à s’autodénigrer, à croire qu’il y a une forme d’audace à se complaire dans la haine de soi, écrit Luc Chaulet dans une chronique dédiée à Jean-Louis et Heike, diffusée hier sur les ondes de la Radio internationale, cette volonté absolue de ce couple à venir passer l’éternité avec nous est d’une grandeur qui nous dépasse, qui nous émeut, qui nous trouble. En tout cas, je n’ai aucun doute que ces deux-là ont déjà trouvé leur place au paradis des justes.»

    Mustapha Benfodil

    El Watan
    " Celui qui passe devant une glace sans se reconnaitre, est capable de se calomnier sans s'en apercevoir "

  • #2
    merci Iska pour ton article , je ne connaissais pas ce martyrs de la revolution algerienne, que Dieu l'agré dans son paradis , mais j'etais entrain de me poser la question si on avait le droit de l'enterrer dans un cimetiere algerien car il ne parle meme pas algerien ?

    Cet etranger comme son nom nous le rappel a fait pour notre pays, ce que nos generaux n'ont touours pas reussi à comprendre ce qu'il fallait faire

    c'est le drame de nos compatriotes , ils ignorent l'essentiel et s'arretent obstinement devant le futil, et l'Algerie compatie et pleure ce maudit sort

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    • #3
      allah yerham el chouhada
      The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill

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      • #4
        c'est le drame de nos compatriotes , ils ignorent l'essentiel et s'arretent obstinement devant le futil, et l'Algerie compatie et pleure ce maudit sort
        Vous devriez plutôt appliquer ce que vous dites à vous-mêmes.

        Trop de sentimentalisme dans ce bled.

        Y'en a qui confonde la guerre de libération avec l'édification d'un état. Ça n'a carrément rien à voir mais absolument rien à voir.

        Ce bled est fichu. Les gens aiment trop tout mélanger. Un peuple de commentateurs.
        Dernière modification par Louny, 22 mai 2014, 13h30.

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        • #5
          Vous devriez plutôt appliquer ce que vous dites à vous-mêmes.

          Trop de sentimentalisme dans ce bled.

          Y'en a qui confonde la guerre de libération avec l'édification d'un état. Ça n'a carrément rien à voir mais absolument rien à voir.

          Ce bled est fichu. Les gens aiment trop tout mélanger. Un peuple de commentateurs.
          Tu ne peux pas aller chier ta haine ailleurs.

          Je me retiens pour ne pas proferer des insultes
          " Celui qui passe devant une glace sans se reconnaitre, est capable de se calomnier sans s'en apercevoir "

          Commentaire


          • #6
            Qu'il repose en paix.
            مالي و للناس كم يلحونني سفها
            ديني لنفسي و دين الناس للناس

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            • #7
              Tu ne peux pas aller chier ta haine ailleurs.

              Je me retiens pour ne pas proferer des insultes
              Je commence à me dire qu'heureusement que je ne suis pas en Algérie (et que mon grand-père a eu le nif de quitter ce bled) car tu ne peux rien dire aux Algériens sans qu'ils t'insultent.

              Je commence aussi à comprendre tous ceux qu'ils veulent se barrer de ce pays.

              En fait, les Algériens ne peuvent pas vivre ensemble. Je crois que c'est ça le problème. C'est un peu comme les Juifs. Ils sont toujours à l'étranger car ils s'étouffent entre eux.

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              • #8
                hahahahaha..

                toujours à coté de la plaque !!

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                • #9
                  Encore en train de me suivre.

                  Je t'ai traumatisé ou quoi ?

                  J'ai tapé en plein dans le mille. C'est pour ça que tu as zéro réponse.

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                  • #10
                    qui t'a calculé le chiyate traumatisé !

                    et comme a dit lui.. va chier ailleurs le francais !
                    ici c'est un forum algérien !

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                    • #11
                      Que l'Algérie accueille avec respect la dépouille de ceux qui l'ont aimée et servie , c'est un devoir de reconnaissance.
                      Ce qui me reste au travers du guerzi c'est le sort que les mêmes "frères" réservent aux Algériens. La dépouille de MESSALI n'a pas eu les mêmes égards et de les quelques Algériens de la génération du français décédé , qui ont combattu pour la liberté mais qui sont actuellement en exil ne sont surs de voir leurs familles pouvoir rapatrier leurs corps en toute dignité.

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                      • #12
                        envoyé par Khor
                        Ce qui me reste au travers du guerzi c'est le sort que les mêmes "frères" réservent aux Algériens
                        tout a fait d'accord, c'est une verité que nous avons connue

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                        • #13
                          Qu'il repose en paix ainsi que ses frères de combat pour une Algérie libre.

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                          • #14
                            Shamseddine
                            mais j'etais entrain de me poser la question si on avait le droit de l'enterrer dans un cimetiere algerien car il ne parle meme pas algerien ?
                            Le cimetière de Diar Essaada est un cimetière chrétien.
                            Le sage souffre dans le bonheur du savoir... L’ignorant exulte dans les délices de l’ignorance

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                            • #15
                              mais j'etais entrain de me poser la question si on avait le droit de l'enterrer dans un cimetiere algerien car il ne parle meme pas algerien ?
                              s'il ne maîtrisait pas la langue officielle , ça ne devrait pas être possible..
                              allah yarahmou , ce fut un homme d'honneur .
                              Dernière modification par xenon, 23 mai 2014, 13h18.
                              ارحم من في الارض يرحمك من في السماء
                              On se fatigue de voir la bêtise triompher sans combat.(Albert Camus)

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