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J’irai encore boire du champagne sur la tombe de mon mari

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  • J’irai encore boire du champagne sur la tombe de mon mari

    En juillet dernier, Josiane Couston avait été verbalisée alors qu’elle célébrait, sur sa tombe, l’anniversaire de son défunt mari. Elle contestait l’amende, la justice vient de la relaxer. Témoignage.



    La première fois que Jean-Luc m’a prise dans ses bras, j’ai eu l’impression qu’un dôme de verre descendait sur nous. Je me suis dit qu’avec cet homme, il ne m’arriverait plus jamais rien.
    Making of
    En mars dernier, nous vous racontions l’histoire de Josiane Couston, une veuve de 61 ans. Elle avait écopé d’une amende de 38 euros pour avoir célébré sur sa tombe l’anniversaire de son mari, mort en 2011 d’un cancer du rein généralisé aux os. Josiane Couston avait contesté l’amende, elle a finalement été relaxée devant le tribunal d’Uzès (Gard) et a accepté de nous raconter le sens de son geste. Renée Greusard


    On aimait faire la fête. On avait un grand groupe d’amis, avec la famille aussi, une quarantaine de personnes. On aimait sortir et on sortait beaucoup. Au jour de l’an, on se déguisait. A Noël, on se retrouvait. Il y avait souvent du monde à la maison.
    Jean-Luc a toujours pensé qu’il n’arriverait pas à la retraite et qu’il allait mourir jeune.
    Un jour, je lui ai expliqué que ce dont j’avais peur, ce n’était pas de mourir mais de perdre les miens. Que j’aimerais qu’on vienne boire du champagne, ma boisson préférée, sur ma tombe. Mon père avait aussi dit « quand je serai mort, pas de fleurs, pas de pleurs ». Quand on riait à son enterrement, ma mère disait qu’on exagérait, je lui répondais que c’était ce que papa voulait.
    On fête Jean-Luc comme il était

    Après ça, Jean-Luc a trouvé dans cette histoire le moyen de me faire accepter sa mort. Il m’a dit :
    « Tu vas faire ça pour moi, parce que c’est moi qui partirai le premier. Vous viendrez, vous parlerez de moi sur ma tombe. La peine sera plus facile à porter. »
    Il en a parlé aux enfants, leur a demandé de ne pas rester trop éloignés de moi à sa mort, mais de me laisser vivre.
    Le soir de ses obsèques, on a fait une fête pour lui. Il y avait sa photo avec un verre de rouge et du saucisson devant lui. Quand on passait devant, on disait « à ta santé ».
    Mais il arrive un moment où les gens n’ont plus envie d’aller au cimetière, où les tombes sont abandonnées. Tandis que si on y va pour faire la fête, pour dire que c’est un homme que l’on n’a pas oublié... On fête Jean-Luc comme il était.
    Après son décès, j’étais euphorique. Il m’avait tellement remplie de sagesse, de paroles apaisantes. En fait, il n’était pas parti.
    La première fois que nous sommes allés sur sa tombe fêter son anniversaire, on était une bonne douzaine. On a pique-niqué, bu du champagne. Une des anciennes patientes de Jean-Luc qui passait au cimetière m’a demandé :
    « Mais vous faites quoi Madame Couston ? »
    Je lui ai dit qu’on fêtait l’anniversaire de Jean-Luc, ça ne l’a pas du tout choquée. Elle a dit :
    « Oh que c’est original : ça lui ressemble bien ! »
    La dernière et seconde fois, on était neuf et on n’avait qu’une seule bouteille. Le pique-nique était ridicule, c’était juste histoire de dire qu’on grignotait quelque chose.
    Au tribunal, j’étais très émue

    Quand les policiers municipaux sont arrivés, on était en train de ranger. Il nous ont demandé ce qu’on faisait, ils nous ont dit que c’était interdit. On a été convoqués à la gendarmerie, par voie d’huissiers. Ils ont dit que mon petit-fils avait sauté de tombe en tombe. C’est faux ! Nous ne sommes pas des vandales. J’ai toujours emmené mes enfants sur la tombe de mes grands-parents.
    Les gendarmes ont dit qu’ils étaient obligés de nous poursuivre. Je leur ai demandé si franchement il n’avaient pas mieux à faire. Ils ont répondu que si, mais qu’ils n’avaient pas le choix.
    L’avocate qui s’est occupée de notre dossier, la fille d’une amie, a finalement pu voir qu’il n’était pas interdit de boire et de manger dans le règlement du cimetière. Au tribunal, j’avais du mal à parler : l’émotion prenait le dessus. J’étais très émue. Il aurait fallu que tout le monde le connaisse pour comprendre.
    Les cimetières, des lieux de perdition d’âmes

    Il ne faut plus que les cimetières soient des lieux de perdition d’âmes. Je ne vais pas au cimetière à la Toussaint. Il faudrait qu’on puisse aller se poser, discuter au cimetière. Je ne comprends pas ce côté morbide et puis cette rigidité. Quand c’est l’heure, c’est l’heure. Il y a pas mal de personnes qui aimeraient faire ce qu’on fait mais qui n’osent pas.
    Les petits n’ont pas peur de la mort. Mes petits-enfants, quand il fait beau, je leur dis « allez on va voir papy dans sa dernière maison ».
    Ils me demandent si cette tombe sera aussi ma dernière maison et s’ils viendront me voir. Je leur dis :
    « Oui, mais seulement quand il fera beau. »
    Le maire des Angles (Gard), où est enterré Jean-Luc, a demandé à me voir. Il a déjà dit qu’il ne changerait pas le règlement du cimetière. Le 17 juillet prochain, je vais refaire la même chose, boire du champagne sur la tombe de Jean-Luc. Et cette fois-ci, j’inviterai le maire.
    Propos recueillis par Renée Greusard.


    Rue89
    La Réalité est la Perception, la Perception est Subjective

  • #2
    Cette dame n'éveille absolument aucune sympathie en moi.
    Désolée, mais on n'est pas seul dans un cimetière et il y a des gens qui y pleurent.

    Commentaire


    • #3
      les cimetières risquent de se transformer en lieu de détente, je trouve ca ... morbide de pique-niquer au milieux des tombes même si l'article tente de décrire l'amour sincère de cette dame pour son défunt mari.

      je ne pense pas que cette pratique se généralisera.

      dors bien bsibsa
      La Réalité est la Perception, la Perception est Subjective

      Commentaire

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