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Chine : attentat terroriste sans précédent dans le Xinjiang

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  • Chine : attentat terroriste sans précédent dans le Xinjiang

    La Chine est frappée par une vague de terrorisme sans précédent. Un nouvel attentat, le plus meurtrier depuis des années, a ensanglanté jeudi Urumqi, capitale du Xinjiang, faisant au moins 31 morts. Il s'agit du dernier signe de la radicalisation d'une frange de la population ouïgoure, ethnie majoritaire dans cette région aux confins de l'Asie centrale, en lutte contre la tutelle chinoise et dont Pékin accuse certains groupes extrémistes de terrorisme djihadiste.

    Selon l'agence officielle Chine Nouvelle, deux véhicules tout-terrain ont foncé dans la foule d'un marché en plein air à 7h50, heure de grande affluence, leurs occupants lançant des explosifs dans la foule. L'un des véhicules a finalement explosé, selon l'agence chinoise, citant un témoin déclarant avoir entendu «une douzaine de déflagrations». Un premier bilan de cet «acte terroriste» fourni par Chine Nouvelle fait état de 31 morts et 94 blessés.

    Des photos supposément prises sur les lieux - au centre-ville, près du parc du Peuple - et postées sur le réseau social Weibo, l'équivalent chinois de Twitter, montraient des corps étendus au milieu des flammes dans une rue à trois voies, d'autres posés à l'arrière d'une camionnette et un nuage de fumée s'élevant au-dessus des éventaires d'un marché, derrière un barrage de police. L'attentat intervient au lendemain de l'annonce que 39 personnes interpellées au Xinjiang sous l'accusation d'avoir diffusé des «vidéos terroristes» avaient écopé cette semaine de lourdes peines d'emprisonnement, allant jusqu'à 15 ans de prison.

    Le reste du territoire visé

    Le Xinjiang est le théâtre de violences en nette recrudescence depuis plus d'un an, attribuées par Pékin à des «terroristes» ouïgours, séparatistes et fondamentalistes musulmans. Le 30 avril, au dernier jour d'une visite du président chinois Xi Jinping dans la région, des assaillants armés de couteaux et d'explosifs avaient lancé une attaque à la gare d'Urumqi, tuant une personne et en blessant 79.

    Depuis octobre 2013, les attentats ne visent plus seulement la province autonome du Xinjiang mais frappent aussi le reste du territoire. Un groupe d'assaillants ouïgours embraqué dans une jeep a frappé la place Tiananmen, épicentre du pouvoir chinois. Puis une vague d'attaques au couteau particulièrement traumatisante pour les Chinois s'est abattue sur plusieurs gares. La plus meurtrière a fait 29 morts à la gare de Kunming dans le Yunnan (Sud-Ouest). Selon un expert occidental, ce type d'attaques pourrait s'intensifier à l'approche du cinquième anniversaire des heurts interethniques, qui éclatèrent le 5 juillet 2009 et qui firent quelque 200 morts.

    Jamais de revendication

    Les autorités accusent régulièrement le Parti islamiste du Turkestan (TIP) et le Mouvement islamique du Turkestan oriental (Etim) - des groupuscules radicaux et séparatistes - d'inspirer et même d'orchestrer ces violences depuis les pays frontaliers de l'Asie centrale. Mais nombre d'experts s'interrogent sur la véritable influence du TIP, mouvement obscur et marginal qui a diffusé des vidéos se félicitant des attaques en Chine, mais sans en revendiquer la responsabilité. Aucune revendication n'a d'ailleurs jamais été faite.

    La République populaire a nettement renforcé sa politique répressive dans le Xinjiang ces derniers mois. Jeudi, après l'attentat sur le marché d'Urumqi, le président chinois, Xi Jinping, s'est engagé à «châtier sévèrement les terroristes», selon Chine Nouvelle. Le responsable de la sécurité intérieure, Meng Jianzhu, a promis de renforcer la répression contre «l'arrogance des terroristes». Cependant, de nombreux experts mettent en doute l'efficacité de la politique sécuritaire de Pékin et soulignent le ressentiment provoqué par la politique de la Chine vis-à-vis de ses minorités ethniques.

    Les Ouïgours, musulmans turcophones, constituent la principale ethnie du Xinjiang, vaste région du far west chinois, située aux confins de l'Asie centrale, semi-désertique mais riche en ressources minières. Depuis plusieurs décennies, Pékin incite les Hans, Chinois «de souche», à s'installer par millions dans la région. De leur côté, les Ouïgours se disent harcelés par les autorités, oubliés par l'essor économique, et victimes d'une sévère politique répressive à l'encontre de leur religion et de leur culture.

    le figaro
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